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le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 10:57

par Maurice Causse (suite des pages précédentes)

 

Les siècles qui suivent sont des siècles d'ignorance mutuelle jusqu'à la Réforme. Il aurait pu en aller différemment autour du XII° siècle avec le rayonnement de Cordoue, les missions de saint François d'Assise, et des contacts pacifiques ayant traversé les chocs des croisades. Mais, pour créer une réelle interférence, il faut des contacts où les deux parties trouvent réellement leur intérêt. Ce fut le cas au XVI° siècle. La politique, évidemment. A l'ouest, la France encadrée par l'empire de Charles Quint sur l'espace germanique et l'Espagne. A l'est, l'empire de Charles Quint encadré par la France et l'empire ottoman. A l'est encore, l'empire ottoman encadré par Charles Quint et l'empire perse. Ce fut le triomphe de la diplomatie à grande échelle, dont il ne faut pas sous-estimer l'importance au plan religieux : la confession d'Augsbourg en 1530, avec la liberté religieuse aux princes luthériens, dut son existence au besoin qu'avait Charles Quint de leur participation à la guerre contre les Turcs. La Réforme en Hongrie doit à ceux-ci sa survie, mais aussi ses frontières, car il y avait l'empire perse de l'autre côté. Quant à la France, elle reçut de cette alliance avec l'Empire ottoman contre Charles Quint le monopole de la représentation des intérêts catholiques au Moyen Orient, et donc ses droits d'intervenir à Jérusalem, toujours agissants dans notre France « laïque » des siècles présents. Il ne faut donc pas sous-estimer la politique.


Cependant, la politique n'est que l'actualité d'enjeux plus profonds et permanents : celui créé par Constantin, où l'Eglise a trouvé dans le dogme trinitaire, élevé au rang d'une loi fondamentale de l'Etat, le moyen d'asseoir son système de pouvoir. L'un et l'autre vont être mis en cause avec l'aventure de Michel Servet. Là réapparaît, en pleine lumière, le fil d'Arius.

 

michel_servet_timbre_espagnol.jpg

le 22 février 2011, la  Poste espagnole émet un timbre à l’effigie de Michel Servet ; une première émission avait déjà eu lieu en 1977. Vu sur le site Liberté de croyances, " blog consacré à la liberté de croyance et l'anti-trinitarisme autour de Michel Servet et Sébastien Castellion"  (lien).

On trouve une information abondante sur Servet dans la Correspondance unitarienne et La Besace des unitariens. Il convient de signaler aussi, et pour toute la suite de l'Histoire, The Radical Reformation, de George H. Williams, et bien entendu la récente édition complète des œuvres de Servet en Espagne, sous la direction d'Angel Alcala (Saragosse, 2005). Et enfin, en 2011, l'édition bilingue de la Restitution du Christianisme par Rolande-Michelle Bénin (Paris, Champion). On peut considérer qu'un tel ensemble fait face à toute la publication qui a pu accompagner le cinquième centenaire de Calvin, en 2009. Pour l'équité historiographique, on devrait souhaiter aussi une réédition du Sébastien Castellion de Ferdinand Buisson (Paris 1892). Mais l'édition de la Restitutio par Mme Bénin nous permettra de simplifier le face-à-face.


Car les deux protagonistes sont bien représentés par leurs deux grands livres. Servet s'adressait nommément à Calvin. Quant à ce dernier, l'édition 1559 de l'Institutio est truffée d'attaques contre Servet, lequel sera supplicié en 1553 : Or, de nostre temps même, il s'est eslevé un monstre, qui n'est point moins pernicieux que ces hérétiques anciens, asçavoir Michel Servet, lequel a voulu supposer au lieu du Fils de Dieu je ne sçay quel fantosme (II, XIV, 5).

Servet jugeait blasphématoire la vision trinitaire de Calvin. C'était sans doute un argument ad hominem, car les deux hommes se connaissaient depuis longtemps, et Calvin ne s'était soumis au symbole d'Athanase en 1537 qu'en face de Caroli, celui-ci l'accusant alors d'être arien. Il fallait céder, et même donner des preuves de sincérité. Le supplice de Servet fut la principale de ces preuves, encore que non décisive pour tout le monde, et ce supplice fut approuvé par tous les principaux Réformateurs.

Le débat ainsi rouvert, sinon sans risque, du moins sans celui d'un bûcher de bois mouillé, nous permet d'apprécier ce qui fait pour nous l'essentiel de la foi chrétienne, à savoir la fidélité à l'Ecriture sainte. Comment l'un et l'autre protagoniste utilise-t-il les textes de la Bible ?

Nous remarquerons la citation de Job 19, 25 donnée par Calvin, II, X, 19 : Je sçay, dit Job, que mon Rédempteur vit, et qu'au dernier jour JE ressusciteray de la terre et verray mon Rédempteur en ce corps : ceste espérance est cachée en mon sein. Autrement dit Calvin, qui a préfacé la bible d'Olivétan en 1535, cite toujours la Bible avec le contresens de la Vulgate latine. Le texte hébreu dit : IL se dressera (mon Rédempteur). Olivétan traduisait en effet avec le demi contresens de Luther : Je sçay bien que mon rédempteur vit et qu'IL ME ressuscitera sur la terre au dernier jour. Et combien que les vers ayent rongé ceste chair après ma peau, toutesfoys je verray Dieu en ma chair. Bien sûr, le pronom complément ME est de trop. Il sera supprimé dans des bibles protestantes futures, comme celle d'Ostervald en 1724. Nous avons là un bon exemple de la vérité... en marche.

Quant à Servet, il traite évidemment de la Résurrection, mais ne cite pas Job. Il en donne en fait une interprétation très proche de Paul : Celui qui ne reconnaît pas que le Christ vit en lui, n'a pas été régénéré. Celui qui reconnaît en lui-même le Christ, prend conscience qu'il est ressuscité et que lui-même doit ressusciter à son exemple (...) Grande est la force de la résurrection du Christ, si grande qu'en la reconnaissant, on reconnaît aussi la nôtre de façon évidente, on la goûte et on en fait l'expérience dans l'homme intérieur (548-49 ; p. 1284).

Le lecteur n'a pas manqué de remarquer cette référence de Servet à l'expérience personnelle. C'est en fait un esprit moderne. Et puisque sa gloire scientifique est d'avoir découvert la double circulation du sang dans les poumons, il vaut la peine de voir comment il la situe dans sa vision du Saint-Esprit et la Trinité :
Il est écrit que l'âme est dans le sang, et que l'âme elle-même est le sang, ou l'esprit sanguin. Il est écrit non pas que l'âme est principalement dans les parois du cœur, ou dans le corps même du cerveau, ou du foie, mais dans le sang, comme l'enseigne Dieu lui-même en Genèse 9, 4, Lévitique 17, 11-14, et Deutéronome 12, 23.


Mais concernant cette question, il faut d'abord comprendre la génération substantielle de l'esprit vital lui-même, qui se compose et se nourrit de l'air inspiré et du sang le plus subtil. L'esprit vital a son origine dans le ventricule gauche du cœur, et ce sont principalement les poumons qui aident à sa génération. C'est un esprit ténu, élaboré par la force de la chaleur, de couleur rouge, de puissance ignée, de sorte qu'il est comme une vapeur lumineuse issue du sang le plus pur, contenant en lui la substance de l'eau, de l'air et du feu. Il est généré à partir du mélange qui se fait dans les poumons de l'air inspiré avec le sang subtil élaboré, que le ventricule droit du cœur communique au gauche. Or cette communication se fait non pas par la paroi médiane du cœur, comme on le croit vulgairement, mais par un important processus, le sang subtil est mis en mouvement depuis le ventricule droit, avec un long circuit à travers les poumons. Il est préparé par les poumons, devient rouge, et il est transvasé de la veine artérielle à l'artère veineuse. Puis il se mêle, précisément dans l'artère veineuse, à l'air inspiré, et il est purifié de sa couleur sombre par l'expiration. Et c'est ainsi qu'enfin la totalité du mélange est entraînée depuis le ventricule gauche au moyen de la diastole. Ce sont là les instruments appropriés qui permettent la production de l'esprit vital. (170. p. 476).

Servet eut conscience de l'innovation scientifique. Le lecteur médecin cherchera peut-être à l'analyser davantage, même si sa vision morale ou religieuse de sa vocation médicale ne suit pas les mêmes sentiers. Après tout, quand Alexander Fleming découvrit les propriétés du Penicillium sur une branche d'hysope, son âme d'Ecossais lui rappela le psaume 51 : Purifie-moi avec l'hysope, et je serai purifié. L'essentiel, qui n'est pas encore exprimé, est que la théologie n'est plus une discipline autonome. Ses idées, ses préjugés, se glissent partout, et les hasards de l'expérience les rendent parfois performants, sans en démontrer pour autant la vérité propre. Et réciproquement les résultats des autres disciplines influent sur la théologie, et même les théologies adverses, et aussi bien juive et arabe par exemple.

Pour interpréter la célèbre prophétie d'Esaïe 7, La jeune fille deviendra enceinte et enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel, Servet se rallie au sens admis par l'exégèse juive : il s'agit de la naissance du futur roi Ezéchias (70 ; p. 254). Après quoi il en souligne l'évocation dans l'Evangile comme modèle messianique. Du même ordre est son ouverture à l'islam, qui va explicitement contribuer à sa condamnation et son exécution particulièrement cruelle (au bois mouillé) : Quelle misère que nous soyons coupés d'eux (des juifs et des musulmans), par ce dogme trinitaire (35, p. 174). Et pourtant, comme la théologie de l'évêque arien Maximin, celle de Servet est incontestablement de forme trinitaire.

C'est une forme de la piété, qui définit pour lui la foi chrétienne. Malgré un impressionnant déploiement d'érudition, le système de Servet reste davantage un plaidoyer, ou un témoignage, qu'un enseignement :  Considère, lecteur, avec quelle efficacité, avec quelle ardeur Jean a dit : Quiconque aura cru que Jésus est le fils de Dieu demeure en Dieu et Dieu en lui... Ecoute le Christ lui-même, qui enseigne toujours que c'est l'oeuvre de Dieu et que la vie éternelle est déjà présente si nous croyons qu'il est le fils de Dieu... C'est là pour moi un fondement perpétuel. Le Christ est pour moi l'unique évangéliste. (290, p. 726).   

Autrement dit, par son ouverture et sa subjectivité, ce n'est pas une théologie figée dans le temps. On passera sur des développements devenus difficilement compréhensibles aujourd'hui, et cependant le témoignage scellé par le martyre garde présence et pouvoir d'émotion. Nous ne dirons rien des fautes nombreuses, notamment sur les citations de l'hébreu. Mme Bénin relève (p. 397) que bien des erreurs sont imputables à l'imprimeur, Servet n'ayant pas eu la possibilité, le temps, de corriger les épreuves de son livre. Une erreur n'est cependant, à coup sûr, pas involontaire, dans la page de titre, reproduite par l'éditeur : (hébreu, Daniel 12,1) : En ce temps-là se leva MICHEL SER... Le texte hébreu porte SAR. (grec, Apocalypse 12,7)   …Et il y eut un grand combat dans le ciel (Michel et ses anges combattirent le dragon).  Sar désigne le chef ; c'est le titre actuel des ministres israéliens. C'est Servet qui a écrit Ser,  et il suffirait de continuer, en hébreu au lieu du grec, par "vé, et", pour avoir son nom complet !

Arrivés à ce point de notre itinéraire suivant le "fil arien", nous voyons l'importance de ce débat entre Augustin et Maximin, à armes égales grâce au débat de 427, qui va se poursuivre à travers les siècles. Et de même, grâce à la publication de la Restitution, le débat entre Calvin et Servet nous apparaît dans sa vraie dimension qui est celle de deux livres comparables, l'Institution et la Restitution. Servet n'est pas seulement un martyr, ni même seulement un résistant ; c'est un grand penseur qui n'a sans doute pas raison en tout, mais à la mesure de son adversaire. Il ne s'agit pas de prendre son parti, ni celui des Ariens auparavant, ni même celui de l'islam, au moins pour l'historien. Mais, à considérer le grand débat initial, celui fixé par le symbole d'Athanase, le jugement de l'Histoire est clair : c'est Athanase qui a le plus vieilli. Le labyrinthe construit autour n'étouffera jamais les efforts de croyants honnêtes pour en libérer leur Eglise.

à suivre …

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 07:40

article à la Une - derniers hommages à Roger Parmentier, mis en ligne dans La Besace des unitariens le 29 septembre 2012 (lien)

bibliographie - articles concernant Roger Parmentier sur nos sites unitariens, mis en ligne le site du Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF) le 29 septembre 2012 (lien)

 

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message d'envoi par Jean-Claude Barbier, le 29 septembre 2012

Il s’agit bien de notre bulletin du mois de novembre envoyé ce jour très en avance, en quelque sorte anti-daté … et comportant cette fois-ci 8 pages ! C’est qu’il y a eu un événement auquel nous avons voulu être présent : le décès ce 22 septembre du pasteur Roger Parmentier. Vous trouverez, en ultimes hommages, des témoignages, tous émouvants, et puis une abondante notice bibliographique des articles que nous avons publiés sur nos sites unitariens, dont plusieurs inédits, car, à la fin de sa vie, il s’était rapproché de notre mouvance. Nous partageons la tristesse de sa famille et de tous ceux qui l’ont connu et apprécié.

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 00:46

Simon Sire (pasteur ERF) - Bonsoir, Je viens d’apprendre une triste nouvelle : Roger Parmentier est décédé cette nuit. Amitiés (message du 22 septembre 2012 au réseau de la Correspondance unitarienne).

Jean-Claude Barbier - Cher(e)s Ami(e)s protestants de la Correspondance unitarienne. Je partage votre tristesse en apprenant le décès du pasteur Roger Parmentier. Les Actualités unitariennes, dans leur rubrique "A contre courant, la page des prophètes" lui rendent hommage ( lien). Très fraternellement.
 

ont suivis de nombreux messages émis sur les pages Facebook d’Evangile et Liberté, du Protestantisme libéral et des Unitariens francophones, et dans le courrier reçu par le réseau de la Correspondance unitarienne

Nathalie Leroy-Mandart – Oh, non !

Gilles Castelnau - Cher ami, J'apprécie infiniment votre nécrologie de Roger et j'ai tout de suite installé un lien en 1ère page de mon site « Protestants dans la ville ». Fraternellement.
Ndlr - voir sur ce site de nombreux textes de Roger Parmentier (lien)

Florence Couprie - Merci Jean-Claude, j'apprends par vous cette nouvelle, merci de votre article. J'aimais beaucoup Roger et remercie Dieu de l'avoir rencontré. Comme beaucoup, prophétiquement il m'a bousculée. Bien fraternellement.

Maurice Causse - Merci de l'information. L'hommage est mérité. A 94 ans, la mort n'est pas triste, elle est une occasion de partage pour ceux qui restent. Pour les très vieux amis dont je suis, elle est même une préparation tonique à notre propre "délogement". La dernière livraison de la "Correspondance Unitarienne", avec la rencontre de La Raynaude, restera en témoignage d'un adieu de noble mémoire. Pour moi-même et ma famille, dont l'amitié remonte à l'Algérie, c'est aussi un rappel de sa tante Isabelle Peloux, fondatrice de la CIMADE à Alger, grande musicienne et pédagogue de génie. Nous nous sommes longuement rencontrés l'an dernier aux Journées d'Evangile et Liberté d'octobre dernier. Au culte de la "Grande Motte", on avait chanté ses cantiques. Nous n'avons pas prévu d'y aller cette année; je pense que son souvenir y sera dûment évoqué. Amicalement.

Michel Jas -  Salut Frère, tu avais l'âge de mon père.... Quand je l'ai vu le 25 Août pour une bénédiction de mariage au temple de Pamiers, il m'a dit ne pas pouvoir venir aux rencontres de la grande Motte. Il râlait contre l'ERF, sa hiérarchie et les postes vacants en Ariège... Et il m'a demandé de bien penser à lui ! Je lui ai répondu: "Tu crois à la prière d'intercession maintenant ?" , il m'a répondu : "sûrement pas ! "... On s'est embrassé, je lui ai demandé s'il n’était pas trop fatigué de prendre la route. En l'accompagnant vers sa voiture, on parlait de la recherche historique sur le catharisme, de la création du CIRCAED et du futur colloque de Mazamet, car, contre toute sa théologie, il s'intéressait néanmoins aux cathares ! Je lui ai dit "A bientôt"…
Il y a deux ans, Gwendoline Hancke, Jean-Louis Gasc et Anne Brenon, chez Roger Parmentier, pour parler des cathares : «Les cathares finalement s'inscrivent dans la droite ligne des apôtres de Jésus... Bons hommes et Bonnes Dames...Un peu comme au temps de la paix cathare, dans la maison du pasteur Parmentier, près du Mas-d'Azil, on prend le temps de laisser le coeur parler... Et çà aussi c'est de l'Histoire ! » (« Le christianisme cathare en question », lien).
La Dépêche lui avait récemment consacré un article, en date du 10 mai de cette année, intitulée « Le Mas-d'Azil. Rencontre avec un pasteur non-conformiste » (lien).

L’éditeur du site « Les cathares, images d’hérésie » (cité par Michel Jas) : « Le Pasteur Parmentier n'est plus de ce monde ! » dans la rubrique « je connais quelqu'un de formidable » : « Pour moi le pasteur Parmentier était un homme de résistance, de liberté et de Partage. Un ami impressionnant pasteur et presque athée à la recherche de l'homme Jésus et contre tous les enfermements dogmatiques et spiritualistes. Un homme de courage et de conviction un apôtre d'humanité » ( lien).


Nathalie Leroy-Mandart - Parti guetter sur d'autres horizons... (lien).
Roger Parmentier explique les cathares, archives personnelles : « A vue d'esprit », le 24.10.2008 (lien),

Richard Bennahmias - Souvenirs d'homériques engueulades. Je l'aimais bien quand même. Oui, quand même. Il émanait de lui un désir inexpugnable. " Et le Seigneur l'admit au paradis profond, car il était plus vif que méchant, dans le fond " (Georges Fourest).

Jean Hoibian - Un ami disparaît. Il croyait vraiment en l'Evangile ! J'ai beaucoup reçu de Roger malgré ses outrances. Voir sur le site de Jean Hobian, le 24 septembre, un hommage à Roger Parmentier (lien)

Hélène Lienhardt - Très triste d'apprendre ce décès. Que lui est il arrivé ? L'enterrement est sans doute prévu là où il habitait. S'il y a une cérémonie en région Île de France, merci de nous prévenir. Amitiés

Olivier et Jocelyne Breisch - Cette nouvelle nous attriste, nous avions fait sa connaissance à la GrandeMotte et mis un visage sur l'auteur de plusieurs livres que nous apprécions. bien fraternellement.

Gérard Mantion - Triste nouvelle et grande perte pour le protestantisme libéral.

Bernard Grosclaude - Très triste nouvelle ...

Régis Pluchet - C'est à la fois triste et heureux, car c'est dans l'ordre des choses. Ce qui serait vraiment triste et malheureux, c'est qu'il n'y ait pas de relève de sa trempe dans le protestantisme libéral. Il m'a accueilli une fois chez lui avec ma compagne. J'en garde un souvenir inoubliable. Merci Roger.
Il a eu la très grande gentillesse de m'offrir trois de ses livres. C'est complètement dépassé sur la forme et je crois ne pas lui faire injure de le souligner, mais c'est très intéressant sur le fond.

Michel Jas - Ces dernières années, à l'Assemblée annuelle du Désert à Mialet, il se mettait avec nous, ses collègues pasteurs, mais sans la robe pastorale (il faisait parti du groupe d'ecclésiastiques réformés qui avaient abandonné la robe vers 1968). Régis Pluchet - Il a eu bien raison d'abandonner cet uniforme noir corbeau. Il est bien dommage que des pasteurs le portent encore. Cela ne sied guère à un pasteur libéral.

Michel Jas - La tendance théologique de Roger correspond à celle de la mort de Dieu (avec ou sans guillemets à Mort ou à Dieu) associée à l'abandon du religieux ...
Samedi dernier, lors du colloque à Ventenac-Cabardès, quand j’évoquais les logia (source Q) comme source probable des Evangiles Luc et Mathieu, nos regards se croisaient avec Anne Brenon. Je suis sûr que nous pensions tous les deux à Roger Parmentier, adepte virulent de cette reconstruction … ! (lien). Régis Pluchet - La source Q est une hypothèse de travail, certes très utile, mais ce n'est qu'une théorie. Les tentatives de reconstitution ne sont pas dénuées d'intérêt, mais elles ne prouvent pas l'existence d'une source, ni d'ailleurs qu'il n'y ait qu'une seule source et fait l'impasse sur les multiples sources orales. Michel Jas - Oui d'accord avec toi Régis (je suis personnellement très sensible aux travaux de Christian-Bernard Amphoux sur le codex de Bèze qui complexifie la reconstruction en faveur des Logia) ; mais j'évoquais Roger Parmentier qui était heureux de trouver avec les logia un évangile plus didactique et politique que thaumaturgique (les miracles sont plus dans Marc) et sans croix et sans résurrection ... Il avait été fortement marqué par Jean-Marc Babut, "À la découverte de la Source : mots et thèmes de la double tradition évangélique", Le Cerf, 2007..! Roger trouvait que cela était assez convainquant pour sa militance ; il n'aimait pas que je cite les travaux du montpelliérain C.-B. Amphoux.

Emile Mihière - lettre à la famille le 25 septembre –aux enfants, petits enfants et parents de Roger. J’ai connu Roger quand il était pasteur à Montreuil et alors que moi même je débutai mon ministère protestant, également en région parisienne, à Montrouge. Puis j’ai lu ses livres et participé plusieurs fois aux stages qu’il animait au Mas-d’Azil. Je l’ai vu pour la dernière fois en août dernier et je crois qu’il nous y a livré le fond de sa pensée.
Roger était tout d’une pièce, sans fioriture ni double langage. Travailleur infatigable, il allait jusqu’au bout et en tirait les conclusions pour sa pensée et pour sa vie. Tant pis pour lui … et les autres s’il déplaisait ou scandalisait, il fallait que la vérité éclate. Bien sûr, il s’est fait des ennemis, mais il les aimait quand même !
J’ai écrit sur lui plusieurs articles dans la Correspondance unitarienne (1). Je pense qu’il manquera cet espèce de « Corps franc » dont une armée ne peut se passer (pardonnes moi, Roger, si j’emploie un terme militaire ; j’en ai pas d’autre à disposition). Comme le prophète Jésus, Roger voulait qu’on s’attache plus à son message bouleversant qu’à sa personne et j’essaierai de la mettre en pratique … et de le faire passer.
(1) « Roger Parmentier : un prophète qui comme Jésus reste bienveillant envers ses ennemis, un témoignage », article à la Une, n° 117, juillet 2012 (lien) ; « Août 2012, une semaine de stage chez Roger Parmentier, un compte rendu », article à la Une du n° 119, septembre 2012 (lien).

et du côté d’amis catholiques de la Fédération des réseaux du Parvis

Michel Roussel (au groupe des correspondants de la Fédération des réseaux du Parvis, le 25 septembre) - Je me dois de vous annoncer une bien triste nouvelle, le pasteur Roger Parmentier qui devait faire le voyage avec nous en Algérie (mais avait dû annuler pour ennui de santé) est décédé. C'est une grande figure du protestantisme et un grand spécialiste et ami de l'islam et du monde arabe qui s'éteint. Prions pour que Dieu l'accueille en son vaste paradis.

Jean Riedinger - J'assure toutes les deux semaines une émission de 3 minutes sur RCF Jéricho , radio  chrétienne de Nancy (émission par ailleurs quotidienne et assurée par des personnes de sensibilité religieuse ou spirituelles variées). Je vous envoie le texte que j'ai déjà enregistré qui sera diffusé le 1er octobre. Au moment où je l'ai élaboré et enregistré je ne savais pas que notre ami Roger Parmentier allait mourir . Je pense que ce texte est de fait de ma part un hommage à sa personne et à sa spiritualité émancipatrice

« Au cours de la messe la forme générale de la prière universelle après le Credo  est la supplication. La Constitution conciliaire l’indique clairement, tout comme la Présentation générale du Missel romain : il s’agit de prier pour les besoins de l’Église ; pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier ; pour tous ceux qui sont accablés par une difficulté ; pour la communauté locale. » C'est de cette façon que se présente officiellement cet acte liturgique. Pourtant je vous propose une petite parabole que j'ai lu récemment et qui m'a beaucoup interrogé. Elle a été imaginée par Roger Parmentier qui est pasteur, exégète, engagé  dans les mouvements humanitaires et d'une manière générale propose des manières de comprendre la Foi pour les hommes et les  femmes d'aujourd'hui. Voici cette parabole.

« Ayant entendu les prières des chrétiens et spécialement leurs prières dites d’intercession en faveur des humains en détresse, "Dieu" leur répondit :
 « Chers enfants, il me semble que vous avez beaucoup de toupet… Vous me demandez de faire ce qui est justement de votre propre responsabilité. C’est un comble ! Vous me  demandez d’établir la paix sur la terre et la justice, de prendre soin des malades, de secourir les torturés, de donner leur pain quotidien (et l’eau potable) à ceux qui souffrent de famine, de donner un bon cœur aux enfants et aux adolescents, la générosité et la sérénité aux vieillards, du courage et de la détermination avisée aux responsables politiques, de délivrer les prisonniers, de ramener chez eux les exilés… et beaucoup d’autres choses semblables…
Mais tout cela c’est votre plan de travail, la mission que je vous ai confiée !  Pourquoi vous adresser à moi ?  C’est à vous de réfléchir et d’agir.  Pourquoi pas me demander aussi de réparer le robinet qui fuit, de changer une ampoule ou le pneu crevé ?
Si j’ai bien compris vos croyances sur la création du genre humain c'est  moi qui vous ai tout donné : une grande intelligence (que vous laissez souvent au chômage), un cœur compatissant (idem), l’esprit d’entreprise, une conscience sensible aux détresses, des mains et des bras pour agir, et tout le reste… et qu’en faites-vous ? Et vous me demandez d’intervenir ?
Dans ma grande sagesse, je sais bien que toutes ces demandes sont inspirées par de bons sentiments, de bonnes intentions… Mais vous savez bien que ça ne suffit pas. D’ailleurs vous dites vous-mêmes que "l’enfer en est pavé" (je ne sais toujours pas ce que vous appelez l’enfer à moins que ce soit ce que vous organisez pour beaucoup sur la terre ?).
Tout cela, je vous envoie régulièrement des prophètes pour vous le rappeler… Qu’en faites-vous ? Les éliminer ? Allez, un peu de courage spirituel, je vous en prie (chacun son tour) » fin de citation.
Quand nous préparerons les prières universelles avant l'offertoire, prières qui sont aussi une forme de regard chrétien sur le monde, pensons à ces reproches paternels de notre Dieu.

Gérard Warenghem - J'utilise souvent le même texte pour inciter ceux qui pratiquent la révision de vie, qui pratiquent le VOIR, le JUGER, mais qui oublient quelquefois l'AGIR ! (lien).

épilogue

Michel Jas - Annonce dans La Dépêche : « Sa famille et ses amis ont la tristesse de vous annoncer le décès le 22 septembre 2012, du Pasteur Roger PARMENTIER à l'âge de 94 ans, au Mas-d'Azil. Suivant son souhait, il n'y aura pas de cérémonie religieuse. Cet avis tient lieu de faire-part. ».

Bernard Grosclaude - J'avoue que je suis très impressionné par ce faire-part et surtout très admiratif de son contenu sobre et cohérent intellectuellement.

Lucile Blavy - C'était certainement un homme qui avait la foi. Que dois-je entendre par "Il n'y aura pas de cérémonie religieuse" - S'il y a matière à répondre dans ma question, merci de m'en expliquer le sens.

Michel Jas - Roger était un chrétien a-religieux ou "chrétien athée", disciple d'un Christ révolutionnaire... Sa tendance était, chez les libéraux, très minoritaire dans les années 90; mais lui était sympa, chahuteur et convaincu ... La dernière fois que je l'ai vu (après une cérémonie religieuse que je présidais), lui donnant le bras pour le raccompagner à sa voiture, je lui disais penser différemment de lui (je crois en Dieu, en l'au-delà, je porte la robe pastorale, je suis assez agnostique en politique, etc.), mais l'aimer et être un peu comme son fils "héritier infidèle", comme s'intitulait le livre de Claudius Vaultier .. Et je lui parlais de l'identité curieuse de cet auteur, ex-catholique libre penseur, ami de Théodore Monod et de Robert Jospin, autre vieillard partisan de "la mort" de Dieu, ou de la mort "de Dieu", qui traversait la France pour venir à Evangile et liberté... Roger Parmentier ne sera pas avec nous à La Grande Motte cette année !

Jean-Claude Barbier - Que va devenir son site des Guetteurs rebelles ? ( lien).

 

roger_parmentier_guetteurs_rebelles.jpg

 

ajouts de messages reçus après l'envoi du bulletin :

 

Farida Adjoudj (musulmane de sensibilité soufie) - Bonjour Jean-Claude, Quel émouvant hommage ! Je m´associe vivement à votre peine à tous ! Paix à son âme ... Union de pensée avec les proches ...

 

Marie-Claire Lefeuvre - Merci de nous avoir tenus au courant. Beaucoup de pasteurs perdent un allié, mais les fidèles sont souvent menés par des conservateurs et les pasteurs sont prudents pour conserver leurs postes, sans doute ...

 

Jean-Claude Widmann - Merci, Jean-Claude pour ton dernier message qui parle si bien de Roger Parmentier. C'est toi qui m'apprend la nouvelle. A qui écrire et où pour manifester ma sympathie ? C'est qu'il m'a énormément apporter et je voudrais pouvoir le dire.

 

J'ai découvert Roger Parmentier il y a plus de vingt ans, quand m'est tombé entre les mains un exemplaire de sa revue « ACTUEL, Bulletin de l'Association pour les Actualisation de la Bible ». Dans cette humble brochure ronéotypée, on trouvait divers exemples de réécritures de textes bibliques, écrits par lui-même ou par d'autres, et tout à fait réjouissants par leur langage délibérément actuel justement, par l'ouverture d'esprit dont ils témoignaient et par leur ancrage dans la réalité du moment. Aussitôt je l'ai appelé ; il n'a pas rechigné à venir dans ma lointaine paroisse pour expliquer son entreprise, tant aux catholiques qu'aux protestants [ndlr - J.-C. Widmann était alors président du conseil presbytéral de Briançon]. Par la suite, j'ai fréquenté nombre de sessions bibliques qu'il organisait l'été dans sa maison du Mas-d'Azil en Ariège, pratiquant une hospitalité simple et chaleureuse. Dans ces dernières années, on y abordait surtout la question qui lui tenait le plus à coeur : comment les « Hellenistes » (principaux écrivains du Nouveau Testament) avaient gravement déformé le message de Jésus dont il voyait la trace dans les versets évangéliques dénommés par les exégètes « source Q ». Les exposés étaient accompagnés énormément d'humour en sorte que, si l'on pouvait être en désaccord, on ne s'ennuyait jamais.
Il m'a semblé tout de suite que Parmentier était l'homme capable de nous empêcher de désespérer face au conformisme sans âge de nos Eglises protestantes, et je n'ai jamais compris pourquoi la majorité des pasteurs ont considéré avec indifférence ou dédain le combat qu'il menait. En tout cas, celui-ci lui a donné une sacrée force ! Il est resté « sur le front » toujours avec la même énergie, jusqu'à son dernier souffle. Nous sommes à présent orphelins. Qui va reprendre ce flambeau ? (message envoyé à la Correspondance uniatrienne le 29 septembre ; également mis en ligne sur le site de Gilles Castelnau, lien)

 

Roger Gau - j’ai reçu hier le n° de novembre. Je viens de le lire avec grand plaisir et je te remercie de tout ce travail. En lisant ce qu’était Roger Parmentier, je m’aperçois que nous n’avons pas en commun que le prénom. Quelle perte !Le concernant, je garde une dernière lettre qu’il m’a envoyée ; très touchante, car il m’invitait à une conférence demain lundi 1er octobre (lien), et c’était pour moi et mon épouse une grande joie de le rencontrer. Le destin en a décidé autrement.


Elisa Blandau - Je l'avais connu à Montreuil il y a une trentaine d'années, et ne peux oublier les grands moments que nous avons partagés... Je m'incline...


Nathalie Capo-Reverdin - Que sa mémoire soit bénie.


Fabien Maisonneuve - Qu'il repose dans la paix.

 

Eric Agier - C'est avec étonnement et beaucoup de bonheur que je viens de lire l'ouvrage " L'Invention du christianisme " où Roger Parmentier s'emploie à ressusciter avec vigueur le vrai message de Jésus après l'avoir dépouillé des rites et dogmes dont il fut affublé par Paul et les docteurs de l'Eglise, " qui auraient - comme il le dit - horrifié et scandalisé Jésus ".

Ce que j'admire chez lui, en plus de son érudition, c'est sa vraie passion évangélique, celle même de son Maître : " Le Royaume est aux violents ... je vômirai les tièdes de ma bouche ! ".

Sans le connaître, et à la même époque, j'ai écrit mon petit livre " Interview de Jésus-Christ " (lien) sur le même ton afin de répondre aux aspirations réelles de la nouvelle génération. Puisant aux mêmes sources historiques, notamment celle de Frédéric Amsler. Je présente aux jeunes le vrai Jésus, prophète du "royaume qui est au-dedans de vous " et non messie rédempteur.

J'aurais aimé rencontrer Roger Parmentier, mais j'apprends hélas que ce nonagénaire du même âge que moi vient de mourir. Mes condoléances.

 

Christiane et Herman Van den Meersschaut-Janssens (éditeurs de la revue belge La Libre Pensée chrétienne) - C'est avec tristesse que nous avons appris le décès de Roger Parmentier, nous nous sentions en communion avec lui, même si parfois nous le trouvions parfois un peu excessif. Je voudrais te demander, si nous pourrions reprendre de larges extraits de ton hommage à Roger pour le mettre sous ton nom dans notre courrier des lecteurs ? Cela permettrait à nos lecteurs (de la revue trimestrielle Libre pensée chrétienne) d'en savoir un peu plus sur lui dont nous avons publié l'un ou l'autre texte.

 

Paul Pistre (animateur du réseau Lettre aux catholiques amis des maçons) - Figurez-vous qu'il m'a été donné de rencontrer Roger Parmentier à Toulouse, lors d'une réunion de peu de présents, quelques jours avant son décès. Homme remarquable, même si son exégèse de Jésus, homme, fait Dieu par son entourage, reprend une vision bien connue dans l'Histoire et qui a du mal à expliquer la survie d'Institutions séculaires.

 

Régis Pluchet - Je ne sais pas comment Roger Parmentier voyait la mort en cette année 2012, mais lorsque je l'avais rencontré il y a quelques années, il m'avait assuré qu'il ne croyait pas à la vie après la mort, laissant entendre que pour lui la mort était un anéantissement complet et qu'il était très serein face à cette perspective. Je ne suis pas si sûr et serein que cela face à cette perspective, mais en tout cas, notre échange ici prouve qu'il s'est quelque peu trompé, car il vit encore dans cet échange.


Richard Bennahmias - Les colères de Roger ! saintes, parfois ... et quel extraordinaire séducteur.

 

Jean-Claude Barbier - Jean-Claude Barbier - Comment faire le deuil de nos amis ? (lien)

 

message de la famille de Roger Parmentier - Les amis de Roger Parmentier se réuniront pour avoir une dernière pensée pour lui le dimanche 14 octobre à 11 heures au Temple des Bordes sur Arize. Adresse électronique où vous pouvez envoyer vos condoléance (lien).

 

Ndlr - Voir sur le site des Amitiés islamo-unitariennes (en accueil sur celui des Etudes unitariennes), l'hommage à Roger Parmentier rendu par un groupe de 40 chrétiens français en visite en Algérie, de passage à Sétif (lien).

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 09:41

Article à la Une -Théodore Monod, unitarien jusqu'où ? par Jean-Claude Barbier, mis en ligne sur le site de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) le 21 septembre 2012 (lien)

Information - La Petite bibliothèque unitarienne du site Profils de Libertés, mis en ligne sur le site documentaire de La Besace des unitariens le 22 septembre 2012 (lien)

 

Libres propos (mis en ligne dans La Besace des unitariens le 22 septembre 2012, lien) - La Paroisse libre de Bruxelles (par Edith Kuropatwa), Le credo d'un catholique anonyme (transmis par Philippe de Briey), La Trinité selon Théovie (transmis par Régis Pluchet), L'art du vivre joyeusement ensemble (poème de Anne-Marie Allaz)

 

Document - à la suite de la CU 119 de septembre 2012, le décompte de la mouvance unitarienne française, mis en ligne le 21 septembre 2012 sur le site du Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF), lien.

 

Message d'envoi, le 18 septembre 2012, par Jean-Claude Barbier -

 Notre bulletin précédent témoignait déjà de nos relations avec la mouvance protestante libérale. En continuité, notre bulletin présent évoque le rôle que Théodore Monod joua dans l’émergence de l’unitarisme français. Au sein d’une mouvance qui évolue et s’élargit, mais qui sait conserver sa composante chrétienne, il reste une figure de référence.

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 09:22

La Paroisse libre de Bruxelles, par Edith Kuropatwa, catholique de la mouvance réformatrice, à réception du bulletin n°113 sur l’unitarisme en Italie - Merci pour toutes ces infos ! il me semble, à les lire un peu rapidement, que votre mouvement a tendance à s'institutionnaliser ? Mais j'interprète un peu trop vite, sans doute !
Moi, je fais toujours partie de la "Paroisse libre" qui continue à vivre le plus profondément possible l'essentiel de la foi catholique, en référence à la riche pensée des théologiens Pierre de Locht et Suzanne Vandermersch, hélas décédés depuis quelques années. Nos grandes différences avec l'Eglise vaticane sont le manque total de hiérarchie et de clergé, l'égalité hommes/femmes et la liberté de questionnement et de parole. Nous avons encore deux théologiens à notre service: Paul Tihon, jésuite très indépendant, et Thierry Snoy, ex-bénédictin et excellent bibliste. Grâce à eux, notre liberté de parole se déroule harmonieusement, dans le respect de tous et toutes, avec notamment la mise en pratique de l'égalité hommes/femmes. Je suppose qu'il en va de même chez vous ? Si ce vocable a du sens pour toi, je te souhaite un beau et fructueux temps pascal ! (message à Jean-Claude Barbier)
Jean-Claude Barbier (Bordeaux, chrétien unitarien) - L'institutionnalisation se fait effectivement peu à peu mais dépend beaucoup des personnes : il faut des personnes solides pour pouvoir avancer, sinon on fait des coquilles vides. Pour l'instant, en France, la mouvance unitarienne reste encore insuffisante par manque de ressources humaines. Par contre, en Italie, cela va beaucoup mieux. La différence, c'est qu'en France, beaucoup de protestants de sensibilité non dogmatique et non trinitaire restent au sein de l'Eglise réformée protestante où cette théologie est acceptée (même si elle n’est pas mise en avant !). Nous avons en conséquence beaucoup de sympathisants mais nous lançons un appel pour que des militants prennent des responsabilités

Le credo d’un catholique anonyme, mis en ligne le 26 avril 2012 sur le site de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), lien.

La Trinité selon Théovie, information donnée par Régis Pluchet sur Facebook, le 26 avril 2012 - Je signale que, sur le site de l'Eglise réformée de France (ERF), dans le glossaire Théovie (programme de formation pastorale par correspondance), sur la Trinité, on peut lire :
La doctrine de la Trinité ne se trouve telle quelle ni dans les textes de l'Ancien Testament ni dans ceux du Nouveau. Elle a été formulée comme doctrine face à des interrogations importantes lors des premiers conciles de l'Eglise. Elle cherche à dire l'unicité de Dieu se manifestant aux croyants sous différentes formes. On parle de Dieu en trois " personnes " : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Au cours des siècles, cette doctrine a été régulièrement contestée par des théologiens qui se considéraient pourtant chrétiens, par exemple Michel Servet au XVI° siècle ou aujourd'hui les Eglises unitariennes.

L’art du vivre joyeusement ensemble, lu le 26 avril 2012 sur la page Facebook d'Anne-Marie Allaz
J'aime chanter
Je suis croyante
je suis fleuriste et j'aime décorer des cantines
J'aime que les gens s'aiment les uns les autres et recherchent la paix.
J'aime tout le monde malgré lui.
Je me protège beaucoup.
J'aime être enracinée dans la tradition.
J'aime les identités culturelles et personnelles des gens.
J'aime qu'on sache se différencier des autres tout en sachant vivre avec tout le monde.

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 08:20

La « Petite Bibliothèque unitarienne » du site Profils de libertés, note d'information publiée dans le bulletin n° 120 de la Correspondance unitarienne du mois d'octobre 2012.

 

Profils-de-libert-s--fresque-de-la-com-die-humaine.jpg

 

Avec en entête une citation d’Albert Schweitzer (somme toute optimiste !) : « À mon avis, il n'est d'autre destin pour l'Humanité que celui qu'elle prépare elle-même par sa manière de penser. C'est la raison pour laquelle je ne crois pas qu'elle soit condamnée à suivre jusqu'au bout la voie de la décadence. ». Cette bibliothèque, avec plus de 600 articles, est toujours ouverte et le restera grâce au Centre de recherche et d’information sur les questions théologiques, éthiques et sociales (CRIQUETS) – qui est une association belge (asbl) - que Pierre Bailleux avait fondée pour appuyer le lancement de son site ( lien). Dès son premier cru en 1998, Profils de libertés, nouvelle mouture web de la revue pluraliste Vivre, a posé son regard sur la problématique complexe du “souci de l’autre”, ébauchant diverses pistes riches de pertinence. « Chaque auteur, fort de son vécu et/ou de ses réflexions théoriques, discourt, s’émeut, propose, questionne. Le sens humaniste et la bonne volonté demeurent de fait les alliés précieux d’une première approche, nécessaire, de l’autre ».

 

Ce site a publié les bulletins de la Correspondance unitarienne jusqu'au n° 71 inclus de septembre 2007, avant que leur publication ne soit relayée par La Besace des unitariens ( lien).

 

Rappelons que Pierre Bailleux est décédé le 29 janvier 2008. Les unitariens lui ont rendu hommage sur le site de La Besace des unitariens ( lien). Quelques semaines avant de cesser toute activité éditorale (la dernière "gazette" date du 3 octobre 2007), il proclama son site "unitarien" avec le sous-titre de "la petite bibliothèque unitarienne" - un dernier message de sa part à l'égard de notre mouvance, comme un regard d'espoir dans l'avenir.

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 18:52

par Frédéric S. Eigeldinger (Suisse) *

* l'un des meilleurs spécialistes de Rousseau, il a récemment participé à la réédition complète des oeuvres de ce philosophe. Voir de lui, entre autres, un "Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau" publié en 2006.

 

À lire ses différentes déclarations, Jean-Jacques Rousseau se réclame de la foi Réformée au grand dam de tous ses amis « philosophes » et malgré les foudres des églises catholiques et protestantes du XVIIIe siècle. Il écrit au pasteur de Montmollin le 24 août 1762 : « Je vous déclare, Monsieur, avec respect, que, depuis ma réunion à l’Église dans laquelle je suis né, j’ai toujours fait de la religion chrétienne réformée une profession d’autant moins suspecte, qu’on n’exigeait de moi dans le pays où j’ai vécu que de garder le silence et laisser quelque doute à cet égard, pour jouir des avantages civils dont j’étais exclu par ma religion. Je suis attaché de bonne foi à cette religion véritable et sainte, et je le serai jusqu’à mon dernier soupir. ».


On sait que toutes les misères suscitées à Rousseau viennent de sa fameuse « Profession de foi du vicaire savoyard » publiée dans l’Émile en 1762. Il s’est mis à dos les Diderot ou Voltaire, convaincu par son éducation genevoise calviniste que l’athéisme du premier ou le déisme du second n’étaient ni l’un ni l’autre siens, mais jusqu’à la fin de sa vie il a été tourmenté par les arguments des matérialistes. « Je me dis enfin : me laisserai-je éternellement ballotter par les sophismes des mieux disants, dont je ne suis pas même sûr que les opinions qu’ils prêchent et qu’ils ont tant d’ardeur à faire adopter aux autres soient bien les leurs à eux-mêmes ? Leurs passions, qui gouvernent leur doctrine, leurs intérêts de faire croire ceci ou cela, rendent impossible à pénétrer ce qu’ils croient eux-mêmes. Peut-on chercher de la bonne foi dans des chefs de parti ? Leur philosophie est pour les autres ; il m’en faudrait une pour moi. Cherchons-la de toutes mes forces tandis qu’il est temps encore afin d’avoir une règle fixe de conduite pour le reste de mes jours. […] Après les recherches les plus ardentes et les plus sincères qui jamais peut-être aient été faites par aucun mortel, je me décidai pour toute ma vie sur tous les sentiments qu’il m’importait d’avoir, et si j’ai pu me tromper dans mes résultats, je suis sûr au moins que mon erreur ne peut m’être imputée à crime, car j’ai fait tous mes efforts pour m’en garantir. »


Pour qui a fréquenté les cultes du Désert à Mialet, il se convainc aisément que cette cérémonie annuelle eût convaincu Rousseau par son authenticité et sa simplicité. Sous les chênes, on assiste encore aujourd’hui à ce qu’il aspirait, à savoir une réunion de frères au-delà de toute divergence d’exégèse, parce qu’imprégnée de la persécution dont elle a été l’objet. Le fondement de sa pensée reste bien la lecture personnelle des saintes Écritures, en dehors de tout dogmatisme : il a lu la Bible en entier « au moins cinq ou six fois de suite » dans sa vie et toutes ses réflexions sont appuyées sur les textes tels qu’il les entendait. On ne peut être plus Réformé que lui sur ce plan.

 
Converti malgré lui au catholicisme en 1728, il réintègre la religion de ses pères en 1754 et n’en démordra plus. Et pourtant il avait écrit, outre la lettre au pasteur de Montmollin, deux autres professions de foi (dans La Nouvelle Héloïse et dans l’Émile). À ceux qui lui demandent si ces déclarations sont les siennes, il répond inlassablement qu’il transcrit ce qu’il a entendu, mais au pasteur Moultou il avoue : « vous concevrez aisément que la profession de foi du vicaire savoyard est la mienne. »


En fait ce qui peut frapper tout chrétien dans la réflexion de Rousseau, c’est, outre sa négation des peines de l’enfer (donc du péché originel), la remise en cause des miracles du Christ. Jésus n’est pas pour lui le « fils » de Dieu, mais un homme conçu par un couple, et élu par Dieu – parmi ses fils que chaque être humain est censé être – pour révéler son message, non pas comme un autre prophète, mais pour délivrer une nouvelle essentielle de fraternité : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! » Le mot « frère » est fondamental dans sa pensée morale et religieuse.

 

Les miracles sont pour les faibles dans la foi ou les superstitieux. « Il reste toujours prouvé par le témoignage de Jésus même, que, s’il a fait des miracles durant sa vie, il n’en a point fait en signe de sa mission. » Ou encore : « Et tant s’en faut que l’objet réel des miracles de Jésus fût d’établir la foi, qu’au contraire il commençait par exiger la foi avant que de faire le miracle. Rien n’est si fréquent dans l’Évangile. C’est précisément pour cela, c’est parce qu’un prophète n’est sans honneur que dans son pays, qu’il fit dans le sien très peu de miracles ; il est dit même qu’il n’en put faire à cause de leur incrédulité. Comment ? C’était à cause de leur incrédulité qu’il en fallait faire pour les convaincre, si ses miracles avaient eu cet objet ; mais ils ne l’avaient pas. C’étaient simplement des actes de bonté, de charité, de bienfaisance, qu’il faisait en faveur de ses amis, et de ceux qui croyaient en lui. »

 

Ainsi justifie-t-il sa conviction avec force, s’appuyant pas à pas sur les Écritures dans les Lettres écrites de la montagne (1764) qui lui vaudront les foudres de la Compagnie des pasteurs de Genève et par ricochet celle de la Vénérable Classe de Neuchâtel manipulée par celle-là. Le pasteur Sarasin de Genève a tout fait pour influencer son collègue de Môtiers qui s’était déjà montré intolérant à l’égard de F.-O. Petitpierre à propos de la « non-éternité » des peines de l’enfer prêchée par ce dernier (1758-1760). Ainsi mis sous pression malgré sa naturalité neuchâteloise acquise par la grâce de Frédéric II et sa bourgeoisie de Couvet, il devra quitter sous la menace sa terre d’asile en septembre 1765 et ne reverra jamais sa patrie suisse.

 

Illustration : « Jean-Jacques Rousseau, en Suisse, persécuté et sans asile » Gravure de Louis François Charon d'après Bouchot (Musée Carnavalet,Paris.)


jean_jacques_rousseau_en_suisse.jpgOui, Rousseau est un vrai Réformé, victime de clergés qui se croient encore omnipotents dans le dogme ; ses écrits sont d’un lecteur attentif et raisonné des écrits bibliques. Il s’adresse d’ailleurs au Consistoire le Môtiers le 9 mars 1765 en ces termes : « Messieurs, je vous supplie de considérer que, vivant depuis longtemps dans le sein de l’Église, et n’étant ni pasteur, ni professeur, ni chargé d’aucune partie de l’instruction publique, je ne dois être soumis, moi particulier, moi simple fidèle, à aucune interrogation ni inquisition sur la foi : de telles inquisitions, inouïes dans ce pays, sapant tous les fondements de la Réformation, et blessant à la fois la liberté évangélique, la charité chrétienne, l’autorité du prince, et les droits des sujets, soit comme membres de l’Église, soit comme citoyens de l’État. Je dois toujours compte de mes actions et de ma conduite aux lois et aux hommes, mais puisqu’on n’admet point parmi nous d’Église infaillible qui ait droit de prescrire à ses membres ce qu’ils doivent croire, donc, une fois reçu dans l’Église, je ne dois plus qu’à Dieu seul compte de ma foi. » Il demeure en ce sens un exemple moderne de foi indépendante de tout dogmatisme ou de considérations théologiques ; en un mot il était théiste (comme les pasteurs de Genève étaient sociniens selon D’Alembert) : « J’ai haï le despotisme en républicain et l’intolérance en théiste. »


« Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix, guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m’élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m’égarer d’erreurs en erreurs à l’aide d’un entendement sans règle et d’une raison sans principe. »

 

Ndlr - en doutant de l'existence de l'enfer et donc du péché originel, de la filiation divine de Jésus et par sa position adoptionniste (Jésus a été adopté par Dieu après sa naissance), par sa relecture moins littérale des miracles (qui fera place carrément au doute avec l'exégèse protestante allemande des années 1830), enfin par sa réflexion philosophique misant sur la raison, Jean-Jacques Rousseau est apparaît finalement très proche des thèses sociniennes bien qu'il n'en ait semble-t-il jamais parlées.  Nous nous permettons en conséquence de le placer dans notre rubrique consacrée au socinianisme car ses positions s'avèrent déjà très éloignées de la Réforme calviniste, celle-ci restant - à cette époque - dogmatique et attachée à une lecture littérale de la Bible.

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 15:42

Sommaire du n° 119 du bulletin de la Correspondance unitarienne du mois de setptembre 2012

 

Article à la Une : Août 2012, une semaine de stage chez Roger Parmentier, compte rendu par Emile Mihière, mis en ligne dans La Besace des unitariens le 14 septembre 2012 (lien).

Courrier des lecteurs : messages d'Hélène Lienhardt, Antoine Girin, Roger Gau, Maël Strom et Michel Jamet, mis en ligne dans La Besace des unitariens le 14 septembre 2012 (lien).

Poème : Parpaillots, d'Emile Mihière, mis en ligne dans La Besace des unitariens le 14 septembre 2012 (lien)

Document : Monographie de la mouvance unitarienne française (septembre 2012) présentée par Jean-Claude Barbier et Samantha Fink lors de la rencontre européenne organisée par l'International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) à Cluj-Napoca (Kolozsvar en hongrois) en Transylvanie du 31 août au 4 septembre 2012, mis en ligne sur le site du Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF) le 14 septembre 2012 (lien).

Message d'envoi, par Jean-Claude Barbier, le 14 septembre 2012 :

Avec les écrits des pasteurs Roger Parmentier et Emile Mihière dans ce bulletin, et d’autre part les textes de Michel Jas publiés sur nos sites, les unitariens s’honorent des bonnes relations de travail que nous avons avec nos amis protestants libéraux. D’ailleurs, dans nos rangs, certains se disent protestants libéraux ET unitariens et fréquentent une paroisse de l’ERF. Vous trouverez dans ce bulletin un vibrant hommage rendu aux "parpaillots" de notre histoire. Et puis, une présentation des acteurs unitariens réunis au sein de notre instance nationale, le Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF) qui a été faite lors d’une récente rencontre unitarienne européenne en Transylvanie. Je vous souhaite une bonne reprise de vos activités après la pause estivale. Très fraternellement.

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 14:25

Courrier des lecteurs paru dans le n° 119 de la Correspondance unitarienne du mois de septembre 2012

Hélène Lienhardt, protestante libérale, Melun : « Vos bulletins sont très riches d'enseignements et d'analyse de l'actualité. Un grand merci. » (message du 20 juillet 2012)
Antoine Girin, éditeur du bulletin « Quelques nouvelles » de la mouvance des Amis de Marcel Légaut, Saint-Etienne : « Merci, Jean-Claude, pour ce numéro d'août qui offre une diversité d'approches intéressante. En amitié » (message du 21 juillet 2012)
Roger Gau, chrétien unitarien, agglomération de Toulouse : Je voudrais vous faire partager ces mots que Jean-Jacques Rousseau écrit livre IV, à la fin du chapitre 4.8 intitulé “De la religion civile” :
“ Maintenant qu'il n'y a plus et qu’il ne peut plus y avoir de religion nationale exclusive, on doit tolérer toutes celles qui tolèrent les autres, autant que leurs dogmes n'ont rien de contraire aux devoirs du citoyen. Mais quiconque ose dire : Hors de l'Église point de salut, doit être chassé de l'État, à moins que l'État ne soit l'Église, et que le prince ne soit le pontife. Un tel dogme n'est bon que dans un gouvernement théocratique ; dans tout autre il est pernicieux. La raison sur laquelle on dit qu'Henri IV embrassa la religion romaine la devrait faire quitter à tout honnête homme, et surtout à tout prince qui saurait raisonner.” Ce texte, qui a été écrit il y a 250 ans, rien ne s’oppose à ce qu’il soit écrit aujourd’hui par un unitarien. (message du 24 juillet 2012 au forum « Unitariens francophones » sur Yahoo : Jean-Jacques Rousseau, suite)
Maël Stromunitarien universaliste chrétien, France - il y a 186 ans, soit le 26 juillet 1826, Cayetano Ripoll était pendu à Valence, condamné pour hérésie déiste (les autorités civiles refusèrent de le brûler sur un bûcher comme le souhaitait pourtant les autorités religieuses). Ces derniers mots furent " Je meurs réconcilié avec Dieu et l'Homme". L'Inquisition espagnole fut supprimée en 1834.
Michel Jametchrétien unitarien, Nantes – Si non e vero... Extraits de l’Edit de Nantes (Henri IV, 13 avril 1598) et de sa « Révocation » par l’Edit de Fontainebleau (Louis XIV, 18 octobre 1685).
« En nostre bonne ville de Nantes, nous Henri Roy de France accordons par cet Edit de Tolérance perpétuel et irrévocable la liberté de religion aux huguenosts de nostre royaume ». … contredit et parjuré par son petit-fils Louis XIV : « De par Louis-Le-Grand il n’y aura plus désormais de religion autorisée en France hors l’Alsace en dehors de la religion catholique. Défendons à nos sujets de la R.P.R. (Religion Prétendument Réformée – NDLR) de s’assembler pour faire l’exercice de ladite religion en aucun lieu ou maison particulière sous quelque prétexte que ce puisse être. Enjoignons à tous les ministres de ladite R.P.R. qui ne voudraient poinct se convertir et embrasser la Religion Catholique Apostolique et Romaine de sortir du Royaume quinze jours après la publication de notre présent Édit, sous peine de galères (…) ».
Trois cent mille Religionnaires (dont la plupart des armateurs nantais) quittèrent la France en direction de Berlin, Amsterdam, Londres, Genève et jusqu’à Capetown en Afrique du Sud. (message du 11 septembre 2012).

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 13:43

hommage à eux rendu

Un nom très provençal, tiré de « papillon ».
On l’a attribué aux protestants rebelles
Au XVIIème siècle, Guerre des religions,
La Saint-Barthélémy et toutes les séquelles.

Debout sainte cohorte en chemise de nuit,
Sur les armes cachées, on était sur nos gardes.
Fallait se reconnaître au milieu de la nuit,
Face aux dragons du roi avec leurs hallebardes.

Ils ont tenu le coup des décennies entières.
« Qu’il n’en reste pas un », Louis XIV avait dit.

On les avait parqués, et même au cimetière
On les étiquetèrent car ils étaient maudits

Je vous salue, maudits, vous étiez hérétiques.
Cela vient d’un mot grec qui signifie « le choix ».
Vous avez refusé le carcan catholique ;
Le pontife romain vous a mis hors la loi.

Deux moitiés de Dieu : l’empereur et le pape,
Hugo les a nommés ; çà remonte plus loin,
Au quatrième siècle, c’est la première étape,
« Sabre et goupillon », c’est signé Constantin.

Au nom des religions, combien d’intolérance !
Au nom du Tout-Puissant combien de tueries !
Les athées ont beau jeu de montrer l’inconscience
Des dogmes intransigeants et de leurs idioties.

Quand donc l’Humanité sera enfin adulte ?
Quand donc cesserons-nous de nous entretuer

Au nom d’un dieu cruel dont le vrai, le seul culte
est de voir les impies enfin éliminés.

Ces dieux fascistes, hélas, ces religions funestes,
Faut s’en débarrasser à jamais, pour toujours.
Vienne la tolérance, à bas toutes les sectes.
Croyants et incroyants sont unis dans l’Amour (1).

 

poème d’Emile Mihière dans un recueil en préparation provisoirement intitulé « Pourquoi pas ? », à paraître en 2013 aux éditions Provence-Poésie (Pp). Emile Mihière est déjà auteur d’un premier recueil de poésies engagées « A bâtons rompus » paru aux mêmes éditions en 2012 dont la rubrique « prières et méditations » de l’Eglise unitarienne francophone (EUfr) s’est faite l’écho dans un article du 10 juillet 2012 (lien).

(1) Constatant l’atténuation du clivage classique entre croyants et incroyants, l’Eglise unitarienne francophone (EUfr) a ouvert dès sa fondation une rubrique sur ce thème (lien).


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Ce dimanche 2 septembre a eu lieu au Musée du Désert la commémoration annuelle des persécutions subies par les protestants français à la suite de la révocation de l'Edit de Nantes. La prédication en fut confiée à Laurent Gagnebin, rédacteur en chef de la revue Evangile et Liberté.

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