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le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
http://afcu.over-blog.org/categorie-1186856.html


 

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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 18:46

Joshua Snyder est un pasteur unitarien, sermon du 9 décembre 2001 à la Second Unitarian Church of Omaha Traduit de l’anglais et reproduit dans la Tribune libre unitarienne, vol. II, n° 2, 2006.

http://www.uuqc.ca/Tribune%20Libre/tribune1_1_0.html



juda--sme--Hanouka-messashanouka.jpgDemain, c’est la première soirée de Hanoucca. Hanoucca, en réalité, est une fête mineure dans le calendrier juif, passant au second plan après les grandes solennités comme la Pâque, Rosh Hashana et Yom Kippou. Hanoucca, en raison de sa proximité de Noël et d’autres jours fériés anciens, a ravi la vedette plus qu’autrement. Cela est une bonne chose, je pense. Hanoucca peut nous donner nombre de leçons instructives, à nous les unitariens universalistes. C'est pourquoi, ce matin, durant cette saison des fêtes, je propose d’offrir "un droit de réponse", pour ainsi dire, à la tradition hébraïque.

D’où vient la tradition de Hanoucca ? On vous a tous, certes, raconté la petite histoire que voici. Une fois, dans le temple, on ne trouva qu’une petite fiole, contenant juste assez d’huile d’olives pour alimenter le chandelier pendant une journée, et pourtant, celui-ci resta allumé pendant huit jours. C’est pour commémorer ce miracle que les Juifs fêtent Hanoucca, en allumant, pendant huit nuits, une bougie sur la menora. Mais ceci n’est qu’une partie de l’histoire. L’enjeu véritable de ce miracle est la révolte maccabéenne, objet de notre sermon d’aujourd’hui. Le livre des Maccabées fait partie des "Apocryphes"; il est reconnu comme canonique par les catholiques et les orthodoxes, non par les juifs et les protestants, étant écrit en grec et non en hébreux. Malgré tout, les juifs considèrent, pas seulement la Bible , mais le livre des Maccabées comme une partie de leur tradition d’ensemble.

Le livre des Maccabées décrit l’histoire hébraïque, un peu après l’époque d’Alexandre le Grand. Durant cette période, les Grecs avaient pris le contrôle d’Israël et s’évertuaient à y instituer leur religion, leur culture et leur mode de vie, aux dépens de la loi judaïque et de la convention. Certains Juifs du temps s'accommodaient de cette assimilation, mais d’autres non. Judas, le fils de Mattahias, devint le chef de la rébellion d'Israël contre le dirigeant hellénique et ses lois oppressives. Judas Maccabée, dénommé le marteau, ressentait cette dépendance comme une injustice, voire une malédiction. Dieu n’avait-il pas conclu une alliance avec Israël ? Pour le peuple hébreu, renoncer à la foi de leurs aïeux et de leurs mères était impensable. Cela voulait dire perdre son identité. Donc Judas donna le coup d’envoi à ce que d’aucuns pourraient baptiser la première révolution pour la liberté religieuse et politique. Mais ne vous y trompez pas ; c’était une guerre, au demeurant très vilaine. Au bout du compte, Judas finit vainqueur, et les juifs ont pu se consacrer à leur religion en restant fidèle à la Torah. C’est de cela dont nous allons parler ce matin: Judas qui purifie et reconstruit le temple pour en faire un lieu propice au culte.

Cette histoire de Judas Maccabée et sa lutte triomphante pour la liberté religieuse touchent une corde sensible chez l’unitarien universaliste, je crois. Ceci me fait penser à la soi-disant trinité unitarienne de la liberté, la raison, et la tolérance. Il y a presque un siècle, le grand historien unitarien Earl Morse Wilbur écrivit que la liberté, la raison, et la tolérance, ou ces trois thèmes, sont, à son avis, sans cesse présents dans l’histoire unitarienne depuis la Réforme. Depuis qu’il étala cette théorie dans ses deux volumes intitulés " History of Unitarianism ", la liberté, la raison et la tolérance sont devenues un lieu commun dans les cercles unitariens universalistes. Aussi, je pense que l’histoire de Judas Maccabée concernant Hanoucca illustre ces thèmes très bien. […].


La liberté, la raison et la tolérance sont des idées révolutionnaires, mais avec tout le respect que je dois à Earl Morse Wilbur, je pense qu’elles ont leurs limites, pour notre époque. Peut-être que ces idées étaient à propos pour l’universalisme à l’aube du siècle dernier, mais au tournant de ce siècle, je pense que les unitariens universalistes ont besoin de quelque chose de plus. "Liberté, raison, tolérance" est une belle phrase, mais il y a quelque chose qui manque, quelque chose de très important. Il lui manque le sens de la communauté et de la responsabilité sociale. La liberté, la raison et la tolérance, en tant que le cœur de la pensée unitarienne universaliste, aboutissent dans une forme d’individualisme, qui isole, et avec laquelle nous ne nous sentons plus aussi à l’aise maintenant que par le passé. La liberté, sans entrave, devient le laisser faire, qui isole. Je peux choisir d’être avec les autres, mais rien ne m’y oblige. De plus, la tolérance laisse entendre que je vais seulement vous tolérer. Je peux être en désaccord avec ce que vous dites, mais cela est votre affaire. Je n’ai pas à m’en soucier. Dans un sens, la tolérance banalise la croyance religieuse des autres. La raison, qui caractérise l’unitarianisme, au moins depuis Channing, a aussi besoin d’être associée à la compassion et à la finesse de l’intelligence de notre vie intérieure.

Alors que la liberté, la raison et la tolérance sont de bonnes idées en soi, il faut y joindre une quelconque forme de compréhension et de communauté pour contrebalancer l’individualisme qu’elles sous-entendent. Il faut chercher, autant que possible, à se situer dans un contexte qui s’efforce de comprendre la vie comme un tout social et organique, et non comme des actes isolés. Au lieu de la tolérance, par exemple, en tant qu’unitariens universalistes, nous aurions beaucoup plus besoin de pratiquer le pluralisme. Le pluralisme ressemble à la tolérance par son aspect où chaque personne peut dire et être ce qu’elle est vraiment, mais il s’y ajoute une interaction avec les autres. Dans une communauté pluraliste, les bouddhistes ne tolèrent pas seulement les chrétiens, mais parlent avec eux. Les bouddhistes les écoutent, et ce que les chrétiens ont à dire leur importent ; et, plus important encore, ils apprennent d’eux. Mon rapport avec l’autre est un principe fondamental du pluralisme. Le pluralisme m’oblige de demeurer à l’écoute d’autrui, et je dois m’attendre à être, peut-être, transformé dans mes interactions avec mon vis-à-vis. La liberté de la croyance religieuse, sans égard à la responsabilité réciproque, est insuffisante. Ma liberté individuelle ne m’affranchit pas de ma responsabilité sociale. Pour faire court, disons que, de mon point de vue, le sens donné aux mots, liberté, raison et tolérance par Earl Morse Wilbur, doit être enrichi d’une bonne dose de compréhension et d’amour pour la communauté. [...].

Hanoucca nous enseigne, à nous unitariens universalistes, de voir les aspects importants de notre propre religion. Que nous ne pouvons pas être tolérants comme des individus isolés, mais seulement en tant que sujets insérés dans un réseau de relations sociales. Ce réseau est sacré parce qu’il reflète la nature interconnectée et organique de la vie elle-même.

Puissions-nous nous éveiller à la transformation qui découle de notre relation avec les autres. Que la liberté, la raison, et la tolérance soient pratiquées entre nous et pas seulement envers nous. Et que le monde tienne compte des leçons de Hanoucca, pendant le temps sacré de l’année. Amen. Allez en paix.

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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 16:12

Suite de l'article de Susan Perlman "Une lumière pour deux croyances" (mis en ligne par le site "Juifs pour Jésus"). Voir la première partie dans notre message précédent : "l'historique de la fête d'Hanouka"

Pour l'auteur : "Le but de la célébration de la fête de Hanouka est d’accueillir le Messie. La paix, c’est le Messie. Nous allumons les bougies de la paix pour renouveler notre foi dans le triomphe final de la paix sur la guerre. Et nous nous engageons à nouveau à tout faire pour arriver à ce dénouement."

 

 Hanouka et Noël

 Combien l’observance de Hanouka a changé au cours des années ! Dans un article écrit en 1985 et intitulé : " Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir un arbre de Noël ? ", le Rabbin Harold Schulweiss du Temple Valley Beth Shalom remarque : " Les pères se déguisent en Oncle Mardochée, cachent leurs visages avec des barbes hassidiques, mettent un costume bleu, et apportent plein de jouets enveloppés avec du papier décoré avec des ménorahs. Ils placent les jouets autour de l’arbre de Hanouka qui est brillamment illuminé avec lumières clignotantes bleues et blanches - des couleurs authentiquement juives – et crient joyeusement : " Joyeux Hanouka ! ".

Noël ne dure qu’une nuit ; Hanouka dure 8 jours. Donc, chaque soir, les enfants reçoivent des cadeaux. À 8 contre 1, la fidélité des enfants juifs pour Hanouka est certaine ! (2) Herman Wouk, le philosophe existentialiste juif, a dit :

" Ce serait agréable de croire que la pertinence criante de Hanouka dans la vie des Juifs est la raison du regain d’intérêt pour cette fête. Mais c’est une cause bien différente et parfaitement évidente qui est opérante. Par un accident du calendrier tout à fait fortuit, cette petite fête hébraïque tombe près d’un grand jour saint de la foi chrétienne. C’est cette coïncidence qui est à l’origine de nouveau Hanouka… ". (3)

Hanouka, contrairement à la Pâque ou Roch Hachana, ne fait pas partie des fêtes prescrites par les Écritures hébraïques. Néanmoins, il est toujours intéressant de la célébrer, mais pas seulement pour satisfaire les enfants juifs qui pourraient se sentir lésés parce que le père Noël ne visite pas les foyers juifs. Cela vaut la peine de célébrer Hanouka, car cela nous apprend quelque chose sur le Dieu d’Israël, le Dieu de la paix et le Dieu de la puissance.

Herman Wouk médite encore sur Hanouka dans Voici mon Dieu : La manière de vivre juive (4) : " Notre histoire entière est la légende fantastique d’une quantité d’huile suffisante pour une journée qui dure huit jours ; d’un buisson ardent qui ne s’est pas consumé ; d’une vie nationale qui, dans la logique des événements, auraient dû vaciller et s’éteindre il y a longtemps et qui brûle toujours ". On peut critiquer son usage du mot " légende ". Néanmoins, Wouk a évoqué le miracle de notre peuple et le prodige de notre Dieu. Dommage qu’il nuit à cette réflexion impressionnante en ajoutant : " C’est l’histoire que nous racontons à nos enfants en allumant les petites lumières, alors que la grande fête chrétienne flambe autour de nous avec ses arbres brillamment décorés et ses cantiques familiers ". Les deux fêtes ont chacune un vrai point de contact. Si Antiochus avait réussi à effacer les Juifs un siècle et demi avant la naissance de Jésus, il n’y aurait pas eu de Noël. La fête de la Nativité repose sur la victoire de Hanouka.

Mais en fait, la naissance de Jésus (Yechoua), ne dépend pas de Hanouka. Elle n’est pas si fragile. Elle dépend de la fidélité et de l’exactitude des Écritures juives. Il y a une autre relation entre Hanouka et Noël. Hanouka est souvent appelée " la Fête des Lumières ". L’explication donnée par l’historien Josèphe est que le droit de servir Dieu est venu au peuple subitement, comme une lumière soudaine. Noël aussi est une fête qui parle d’une " lumière soudaine ". L’histoire de la Nativité comprend ce récit :

" Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem, et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer " (Matthieu 2 :1-2).

La première réaction d’Hérode fut l’inquiétude. Après tout, le Roi des Juifs que les mages cherchaient représentait sûrement un danger pour ses alliés romains qui lui permettaient de régner sur le peuple juif. Même si les Juifs avaient à nouveau dédicacé le Temple en 165 de notre ère, ils étaient toujours opprimés et sous la domination de puissances étrangères. Hérode avait néanmoins suffisamment de connaissance de la religion du peuple qu’il gouvernait pour réunir le Grand Prêtre et les scribes de Jérusalem. Il leur a demandé où ce " Roi " annoncé devait naître. Ces dirigeants religieux érudits se référèrent au prophète Michée qui avait dit presque 800 ans plus tôt :

"Et toi, Bethléhem Ephrata, la plus petite des villes de Juda, de toi il sortira pour moi celui qui régnera sur Israël ! Son origine remonte aux temps passés, aux jours anciens " (Michée 5 : 1).

Hérode a demandé aux mages de revenir le voir quand ils auraient trouvé l’enfant. Plus loin, nous apprenons que Dieu les a empêchés de dire à Hérode où se trouvait Jésus. Puis Matthieu 2 :16-18 décrit la réaction meurtrière d’Hérode. Dès que les mages se sont dirigés vers Bethléem, l’étoile, qui avait disparu temporairement, est réapparue et les a conduits à la maison de Bethléem où ils ont vu l’enfant Yechoua. Ironiquement, l’histoire de Noël et la naissance de Yechoua rajoutent du sens à Hanouka, " la Fête des Lumières ". C’est à l’époque de la " Fête de la Dédicace ", quand tout Jérusalem était illuminée des lumières de Hanouka que Yechoua a parlé dans la cour du Temple :

" Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie " (Jean 8:12).

Les mèches dans l’huile des lampes de Hanouka avaient à peine fini de brûler quand la lumière du monde, Yechoua, est arrivée sur la scène :

" Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Messie, le Seigneur " (Luc 2 :9-11).

Se pourrait-il que le Rabbin Nachman n’ait pas été si novateur après tout quand il a dit que le but de Hanouka est d’accueillir le Messie ?

NOTES :

2 Rabbi Harold M. Schulweis, "Why Can’t We Have A Christmas Tree?" dans The Detroit Jewish News, 20 décembre, 1985, p. 25.

3 Herman Wouk, "Hanukkah Today" dans The Hanukkah Anthology (Philadelphia The Jewish Publication Society of America, 1976) p. 121.

4 Herman Wouk, This is My God (New York : Pocket Books, 1970), p. 80.  Ce texte peut aussi être trouvé en version originale à : http://www.jewsforjesus.org/publications/issues/6_8/twofaiths

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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 15:44

Les 8 flammes d'Hanouka (Hanouccah) vues sur le site de Beth Loubavitch , consulté en décembre 2006

L'historique de la fête d'Hanouka

Éternel notre rocher, que notre chant / Loue Ta puissance salvatrice ; / Toi, au milieu de nos ennemis déchaînés, / Tu as été notre tour protectrice. / Ils nous ont attaqués furieusement, / Mais Ton bras nous a soutenus, / Et Ta parole a brisé leur épée / Quand la force nous a manqué.  Maoz Tzur, 13e siècle.

Si les paroles de ce cantique " Éternel notre rocher" de Maoz Tzur expriment le sens traditionnel de la célébration de Hanouka, le Rabbin Nachman (1) propose une autre explication : une fête de paix. Certains voient Hanouka comme une petite occasion pour sortir les ménorahs, les latkes ou beignets, les dreydls ou toupies et les sous de Hanouka. D’autres enfin disent que Hanouka est le " Noël juif ". Ces explications sont-elles exactes ? Pour le savoir, vous devez connaître l’histoire de Hanouka.

Les événements célébrés par Hanouka se sont passés pendant la période des 400 ans qui séparent l’écriture du dernier livre des Écritures hébraïques et le premier livre du Nouveau Testament. Le peuple juif a été soumis à la Perse jusqu’à ce que cette dernière soit vaincue par Alexandre le Grand en 331 avant notre ère. Dix années plus tard, Alexandre mourrait et son royaume était divisé entre ses généraux. Si tous étaient grecs, ils étaient loin de s’entendre. Les Séleucides domineraient la Syrie et les Ptolémées, l’Egypte. La Judée fut prise entre les deux pouvoirs.

Le système de gouvernement des Juifs a changé sous la domination grecque. Les Perses s’étaient contentés de nommer un gouverneur en Israël, gouverneur qui s’occupait essentiellement de faire appliquer les lois civiles impériales et le paiement des impôts. Les nouveaux conquérants grecs ont exigé que les Juifs adoptent aussi leurs pratiques religieuses païennes. Le peuple juif fut ainsi soumis aux Gréco-égyptiens pendant la plus grande part du 3ème siècle avant notre ère.

Les Perses avaient nommé un gouverneur étranger, mais ce ne fut pas le cas des Ptolémées. À la place, le Grand Prêtre d’Israël devait servir à la fois de dirigeant politique et de représentant religieux. Cette autonomie s’accompagnait de pressions pour que le peuple juif se conforme aux coutumes grecques. Cette situation produisit différentes factions politiques en Judée, certaines mieux disposées envers les Gréco-syriens, d’autres envers les Gréco-égyptiens. Les guerres furent fréquentes et à la fin, les Syriens conquirent Israël.

Les Séleucides étaient encore plus décidés à inculquer au peuple la culture et les coutumes grecques que les Egyptiens. Pour se conformer, les Juifs prirent des noms grecs, se mirent à porter des vêtements grecs et adoptèrent les façons de faire grecques. Le monarque syrien (séleucide) était Antiochus IV (pièce de monnaie à son effigie ci-contre). Il s’était fait appeler " Epiphane " (le dieu visible). La fonction maintenant corrompue de Grand Prêtre était assumée par un Juif hellénisé, Jason, qui s’appelait auparavant Josué. Jason était considéré comme un helléniste " modéré " et il fut donc remplacé par un certain Ménélaüs, appelé auparavant Ménahem, encore plus hellénisé.

Les Perses ne recherchaient chez le peuple juif que le butin. Les successeurs grecs d’Alexandre, surtout Antiochus IV, croyaient à la supériorité de la civilisation grecque et voulaient beaucoup plus. L’hellénisme encourageait les poursuites intellectuelles et une société hautement civilisée, mais il intégrait aussi l’idolâtrie et exaltait la sagesse humaine. Les hellénistes n’avaient que du dédain pour la religion juive et la manière de vivre juive et ils décidèrent de " civiliser " le peuple de Judée en les forçant à entrer dans le moule grec.

Seuls ceux qui se détourneraient des " anciennes manières de faire " et adopteraient les nouvelles, y compris l’adoration des dieux grecs, pourraient avoir une place dans cette société grecque idéalisée. Il fut décrété que : " Quiconque refusera sera mis à mort ". Et beaucoup le furent. Ce rejet de l’hellénisme rendit furieux le roi syrien et ce fut la persécution décrite dans 1 Maccabées :

" Les Livres de la Loi qu’ils (les hellénistes) trouvaient étaient mis en pièces et brûlés. Si quelqu’un possédait un livre de l’alliance ou respectait la Loi, le décret royal lui imposait la peine de mort. Mois après mois, ils brutalisèrent tous les Israélites qu’ils trouvaient dans les villes… Selon le décret, ils mirent à mort les femmes qui avaient circoncis leurs enfants, suspendant les nouveaux-nés autour de leurs cous ; et ils mettaient à mort toute la famille de ceux qui avaient circoncis des bébés… "

Le Saint Temple fut souillé. L’autel d’or, les candélabres et tous les ustensiles d’or et d’argent du Temple furent pillés et désacralisés. Et pour montrer son mépris souverain envers le judaïsme, Antiochus IV offrit une truie sur l’autel pour honorer le dieu grec, Zeus.

Durant ces sombres moments d’horreur, on raconte que Mattathias, un vieux prêtre de Modin, défia un soldat syrien qui lui avait ordonné de s’incliner devant une idole. Il le frappa et s’enfuit dans les collines de Judée. Avec ses cinq fils et quelques Juifs fidèles, Mattathias forma un groupe de combattants. Ils étaient fidèles au Dieu d’Israël, ne voulaient pas accepter l’idolâtrie grecque et, avec zèle et mépris, rejetaient la culture grecque. On les appelait les Hasmonéens, bien que personne ne sache d’où vient ce nom.

Contrairement aux autres résistants juifs, ils croyaient que pour se défendre, on pouvait se battre le jour du Chabbat. Jusque-là, les Grecs réussissaient à les battre en ordonnant de les attaquer le jour du Chabbat. Les résistants connurent bien des succès dans leurs échauffourées courageuses contre les soldats syriens. Le nombre de rebelles augmenta ainsi que leur capacité de combat et ils nuisirent grandement aux forces syriennes grâce à leur tactique de " frapper et s’enfuir ".

Selon ce récit extrabiblique, Mattathias mourut un an après et son fils Judas pris sa suite. On l’appelait " Maccabée ", ce qui signifie " marteau ", car on disait qu’il était le marteau de Dieu pour frapper les Syriens. La légende et l’histoire semblent bien emmêlées, mais il semblerait que ces valeureux combattants juifs résistèrent pendant trois ans de combats, d’attaques surprises ou nocturnes et d’embuscades.

Antiochus envoya son meilleur général, Lysias, pour détruire les Hasmonéens. Du haut de leur camp de montagne, un groupe de 3 000 Juifs observèrent 47 000 soldats syriens avancer dans la plaine pour les affronter. L’histoire raconte que le groupe fidèle des Maccabées, avec Dieu de leur côté, fut victorieux des Syriens à Emmaüs.

Judas Maccabée entra dans Jérusalem et purifia le Temple. On arracha les idoles et l’autel qui avait été souillé par le sacrifice de porcs fut enlevé et un nouveau construit. On fabriqua de nouveaux récipients sacrés. On fixa une date pour la nouvelle dédicace du Temple, le 25 du mois de Kislev, le jour même où Antiochus avait proclamé son décret trois ans auparavant.

Selon la tradition, quand Judas offrit des prières de dédicace dans le Temple en 165 avant notre ère, on ne trouva qu’un seul récipient d’huile sanctifié – juste assez pour un seul jour. Miraculeusement, cette huile brûla pendant huit jours. C’est ce que l’on commémore en allumant les bougies pendant huit jours.

NOTE :

1 Rabbi Yaakov Bar Nachman, The Hanukkah Haggadah, (San Francisco : Barah Books, 1986), p. 17

première partie de "Une lumière pour deux croyances", article de Susan Perlman mis en ligne sur le site "Juifs pour Jésus" (mouvement présenté dans nos "Actualités unitariennes",  dans le message du 11 avril 2007 "Les Juifs qui aiment Jésus sous le coup de la lapidation", rubrique Judaïsme)

Lire la suite (du même auteur) "la fête juive d'Hanouka et la Noël des chrétiens" dans le message suivant.

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