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le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
http://afcu.over-blog.org/categorie-1186856.html


 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 09:44

Pierre-Jean-Ruff.jpgNdlr - Nous avons déjà publié le 10 janvier 2008 une première bibliographie de l'auteur (lien). Une bibliographie actualisée vient d'être publiée dans le bulletin de la Correspondance unitarienne n° 125, mars 2013. Elle comporte de nouveaux ouvrages de l'auteur. Pour en savoir plus, voir la rubrique consacrée à l'auteur sur ce site (lien).


publiés par divers éditeurs :
1980 - Etre pasteur aujourd’hui, Les Publications universitaires (Paris, en dépôt chez l’auteur)
1983 - Comment comprendre la Bible ? La Cause (Carrière-sous-Poissy, épuisé)
1989 - Un seul Dieu ? ou le problème du mal, Editions de l’Alliance, (Lillois, Belgique, épuisé)
1993 - Le dualisme (revue Vivre, 93/3, Lillois, Belgique)
1995 - Le christianisme des Bons Hommes, message des cathares pour aujourd’hui, Le Foyer de l’âme (Paris, en dépôt chez l’auteur).
2007 - Des origines du christianisme aux cathares et des cathares à nous, Cahiers Michel Servet, n° 7, février, 20 p.

publiés par les éditions C. Lacour, à Nîmes :
2004 - Marie de Magdala, figure de proue du christianisme de sensibilité gnostique
2007 - Tous, exorcistes !
2008 – Dérives des religions ou dérivent qu’elles suscitent

publiés par Théolib (lien).
L’année d’édition et le nombre de pages ne sont pas indiqués par l’éditeur.


- dans la collection « Libres pensées protestantes »
2008 - Charles Wagner, chantre d’une théologie biblique, libérale et naturelle, 18 euros.
avec un avant-propos de Pierre-Yves Ruff. Voir dans la même collection, la réédition de « L’Ami », un livre de Charles Wagner, figure importante du protestantisme libéral français, qui fonda le « Foyer de l’âme » à Paris, dans le quartier de la Bastille. Ce temple, d’abord indépendant, est aujourd’hui une paroisse de l’Eglise protestante unie de France ; Pierre-Jean Ruff y a été pasteur.
2008 - Dieu veut-il le mal ? interpellations gnostiques, cathares et autres (réédition améliorée), 18 euros
2009 - La culpabilité et le pardon ; considérations impertinentes, 15 euros.
2010 - Souffle des 4 vents ; plaidoyer pour l’Esprit et la mystique, réédition d’un livre publié en 1994 par Fernand Lanore (Paris), 15 euros.
2011 – Ce que je crois. Quelle théologie et quelle prédication pour le XXIème siècle, 15 euros.
2011 - L’évangile de Jean est-il gnostique ? réédition améliorée d’un livre publié en 1996 par Le Prieuré (Rouvray) sous le titre « Le Dieu Esprit ; méditations à partir de l’évangile de Jean », 18 euros.

- autres collections
2005 - Le protestantisme libéral, vers un christianisme d’ouverture, réédition d’un livre publié par le Foyer de l’âme (Paris) en 1993, revue et augmenté, avec une préface de Paul Abéla, Hors-série, 8 euros.
2009 - Le chant du Monde (poèmes), coll. Ecritures au pluriel
2013 - Christianisme et islam, coll. Les Eternités inactuelles
2013 - L’euthanasie ; comment respecte-t-on la vie, coll. Les Eternités inactuelles, 15 euros.

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 10:43

Correspondance unitarienne, n° 85, novembre 2008

 

Les théologies chrétiennes libérales

par Pierre–Jean Ruff

pasteur de l’Eglise réformée de France (ERF),

conseiller honoraire de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)

communication à la Semaine unitarienne de Nantes, du 1er au 4 mai 08

 

Un tel sujet se prête difficilement à un exposé raccourci. Aussi, ce que je vous propose ici n’est qu’un aperçu en survol. C’est un résumé de ce que cette thématique suppose. Ceux qui souhaitent retrouver ces points de vue plus amplement développés peuvent se reporter à mon livre sur le Protestantisme Libéral ( éditions Théolib, 2005 ). Je vous présente cette courte évocation en cinq points.

1 ) les hérétiques

Il y a des affinités interpersonnelles ou des familles d’esprit. Tous, nous nous sentons plus proches de certains que d’autres. Mais aussi, et heureusement, nous avons chacun nos particularismes. Il y a donc légitimement autant de théologies libérales que de croyants qui revendiquent cette famille d’esprit. Il nous faut donc prendre en compte cette dualité. Il y a un courant chrétien d’ouverture et des options personnelles de chacun à l’intérieur de ce mouvement ou de cette tendance. Les deux doivent se conjuguer et trouver un équilibre harmonieux entre eux.

C’est pourquoi, même si chacun a sa personnalité et son autonomie de pensée, il y a des maîtres à penser. Ce ne sont pas des penseurs qu’il faudrait suivre totalement et aveuglément, mais des théologiens qui ont conceptualisé et exprimé au mieux une part importante de ce à quoi nous adhérons.

Enfin, je rappelle qu’indépendamment de l’usage courant et regrettable du mot hérétique, étymologiquement, ce terme signifie choisir. L’hérétique est alors celui qui choisit personnellement ce à quoi il adhère même si, bien sûr, il reste à l’écoute des autres voix de la pensée chrétienne. Le non-hérétique est alors celui qui suit bien sagement les voies tracées ou imposées par d’autres, celles de l’ortho-doxie. Vous comprendrez qu’au sens vrai et étymologique il est souhaitable que tous soient hérétiques.

2 ) christianisme libéral, protestantisme libéral, catholicisme libéral
.

Personne n’a le monopole de Jésus, de son enseignement, de l’Evangile. En revanche, il y a des traditions religieuses qui sont plus proches de son enseignement et qui lui sont plus fidèles que d’autres.

Toutes les branches du christianisme comptent des chrétiens d’ouverture, donc libéraux. Dans le livre mentionné dont cette communication s’inspire, je déclare :
Le libéralisme n’est pas l’apanage des seuls protestants. Je connais beaucoup de catholiques dont les convictions sont communes aux nôtres ou voisines d’elle. Il y a des catholiques libéraux comme il y a des protestants libéraux. En revanche, si je ne me trompe pas, à ce jour, ces amis catholiques et libéraux n’ont guère la possibilité statutaire ou officielle de se réunir " (p. 10 et 11 ).

Je rappelle alors la création vers 1830 d’un mouvement catholique libéral dont le journal s’appelait l’Avenir et la devise Dieu et liberté, mais qui fut condamné par le pape Grégoire XVI au travers de l’encyclique Mirari Vos. De même, plus proche de nous, le mouvement des Réseaux des Parvis réunit beaucoup d’associations catholiques ou d’inspiration catholique qui se veulent réformatrices. Aujourd’hui, fort heureusement, le fait qu’elles ne soient pas agréées officiellement ne remet pas en cause leur existence.

Voilà pourquoi j’aime mon Eglise. Elle connaît les mêmes faiblesses et les mêmes pesanteurs que les autres Eglises. Mais jusqu’alors, elle s’honore à mes yeux, acceptant le pluralisme religieux et ayant une attitude tolérante pour les positions minoritaires qui s’y expriment.

3 ) les différents visages du protestantisme libéral.

Schématiquement, je distingue trois types de protestantisme libéral, avec entre eux des passerelles possibles mais pas obligatoires.

a) les libéraux seulement pluralistes.

Ils sont souvent très différents les uns des autres. Certains revendiquent des dogmes orthodoxes (la toute-puissance de Dieu, la divinité du Christ, la Trinité). Ce qui les caractérise, c’est le profond respect de ceux qui pensent autrement. C’est un pacte de non-agression théologique et, en même temps, le plus petit commun dénominateur des protestants libéraux. Ils seraient en droit de proclamer la déclaration des droits des croyants, ceux-ci n’ayant pas que des devoirs, à commencer par celui d’obéissance.

b) les libéraux rationalistes
.

Cette catégorie de libéraux concernait davantage les libéraux du 19° siècle que ceux d’aujourd’hui, même s’il peut en exister des restes. Ce sont surtout des contestataires. Ils s’opposent fermement à toutes les assertions théologiques orthodoxes, fausses à leurs yeux. De ce fait, ils peuvent être ou paraître à la frontière de l’athéisme. Parfois, du message de Jésus, ils ne gardent que l’éthique et l’exhortation à l’amour.

c) les libéraux mystiques
.

Ce sont d’authentiques spiritualistes. Certes, ils discutent et raisonnent avec beaucoup de sérieux. Mais, en priorité, ils ont une conscience aiguë des limites de la raison humaine, de l’impossibilité fréquente à rendre compte verbalement de ce qui est essentiel à la vie et à la spiritualité, donc de la priorité de l’existentiel sur le notionnel.

L’école théologique dite de Paris, avec les pasteurs Ménégoz et Sabatier, en a rendu compte avec force au travers de ce que l’on a appelé le symbolo-fidéisme. En présence de l’inadéquation de nos mots à dire l’essentiel, le langage symbolique, dont les paraboles, est le plus valable pour ne pas trahir le message. De son côté, le fidéisme rappelle s’il en est besoin que la foi – attitude existentielle – prime de beaucoup les croyances au travers desquelles nous la formulons.

4) protestantisme libéral et unitarisme.

Beaucoup de protestants libéraux sont unitariens. Ils ne croient pas à la divinité de Jésus au sens habituel du terme, pas plus qu’à une trinité divine. Certains le clament haut et fort. D’autres y souscrivent de manière plus feutrée.

Comme je l’ai dit précédemment, tous les protestants libéraux ne sont pas unitariens. En ce qui me concerne, je suis unitarien, mais libéral avant tout, de même qu’en politique je suis démocrate avant de faire valoir mes opinions personnelles. Par ailleurs, même si cela peut surprendre et paraître de prime abord contradictoire, je suis simultanément unitarien et dualisant. Autrement dit, pour moi, le Dieu de l’Evangile est un et seulement un. En même temps, cela n’exclut pas l’existence éventuelle d’un Principe du Mal. En tout cas, même si je revendique l’agnosticisme concernant les origines, je tiens fortement à ce que le Dieu que Jésus nous apprend à appeler Père n’ait aucune responsabilité avec tout ce qui ternit l’existence.

5) apport de Charles Wagner à ce sujet.

Ma reconnaissance à Charles Wagner en ce qui concerne la théologie libérale trouve son apogée au travers de deux assertions clés.

Premièrement, le protestantisme libéral n’est pas une sorte d’avorton du christianisme, brusquement apparu au 19° siècle. Le protestantisme libéral, le christianisme d’ouverture, trouve ses racines dès le début du christianisme et même bien avant lui. Charles Wagner déclare : 
" Le plus formidable levier a besoin d’un point d’appui. Le point d’appui du protestantisme se trouvait dans les Prophètes et dans l’Evangile qui, eux-mêmes, le tenaient de plus loin, selon la loi inéluctable qu’il n’y a pas plus de génération spontanée dans le domaine spirituel que dans celui de la vie physique…L’esprit prophétique remonte dans la nuit des temps. Il a traversé tous les âges " (p. 39 ).

Secondement, nous devons à Charles Wagner la définition du protestantisme libéral qui, pour moi, est de beaucoup la plus pertinente et la plus encourageante.
"  Nous autres, protestants libéraux, aimons beaucoup penser et dire que Dieu est esprit et qu’il est amour. Le plus souvent, nous nous contentons de l’appeler Père " (p. 56).

Qu’est-ce à dire ? D’abord, qu’il doit toujours y avoir adéquation entre le penser et le dire. Il faut que le dire soit un dire vrai. Ensuite, honnêtement, nous ne pouvons affirmer haut et fort que deux choses : Dieu est esprit et il est amour. Ces axes sont incontournables. Il importe d’en tirer toutes les implications. Enfin, tout le reste, toutes les autres assertions théologiques peuvent être légitimes, mais jamais infaillibles. On ne saurait leur reconnaître une valeur normative.

Tels me paraissent les grands axes qui déterminent fondamentalement le christianisme libéral et accessoirement le protestantisme libéra
l.
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12 février 2008 2 12 /02 /février /2008 11:22
Dans sa présentation du protestantisme libéral, faite en 1993 (voir bibliographie de l’auteur), le pasteur Pierre-Jean Ruff annonce sa troisième partie où il compte rappeler " les applications des principes du libéralisme dans lesquels bon nombre de libéraux se reconnaissent, même si elles ne font pas l’unanimité et si nous respectons totalement ceux qui ne s’y retrouvent pas ou qui les récusent ".

A savoir :

1) La vocation chrétienne à la liberté porte ombrage au pouvoir des Eglises et à l’efficacité de leurs sacrements.

2) Dieu est Dieu et il est le seul Dieu (ce qui remet en cause la divinité de Jésus et le rôle de la Trinité). C’est ici, entre autres, l’affirmation des Eglises unitariennes.

3) Jésus sauve, mais par un sacrifice qui n’est que moral et symbolique (il n’y a pas de religion sacrificielle, au sens physique et sacramental). (Introduction, p. 15 dans l’édition de 1993)


L’unicité de Dieu  (pp. 79-81)


Les libéraux unitariens sont réticents à l’égard de tout ce qui tourne autour de la Trinité. Ils ne comprennent pas cette excroissance non originelle du christianisme, qui a pris une telle importance dans la doctrine chrétienne classique. Ils sont lassés par toutes les spéculations et les arguties pour justifier un dogme dont ils se passent aisément. Ils ne comprennent pas que cette sensibilité du christianisme se soit imposée avec tellement de superbe que tous ceux qui n’y adhèrent pas, à tous les moments de l’histoire des Eglises, en soient rejetés avec force *

* en note de bas de page : Il est vrai qu’il y eut une exception à cette règle, lors de l’adhésion de l’Eglise réformée de France au Conseil œcuménique des Eglise (COE). Cette Eglise a souscrit une réserve au principe trinitaire exigé par le Conseil oecuménique, par respect de la minorité libérale présente chez elle. Cette attitude, qui peut paraître ambiguë ou douteuse, a été admise par le Conseil œcuménique.


Qu’il y ait une trinité de fonctions dans le plan de Dieu, beaucoup sont prêts à l’admettre. Jésus n’a pas la même vocation que Dieu. L’Esprit transmet la volonté de Dieu et il poursuit l’œuvre de Jésus. Evoquer une triple manière pour Dieu d’accomplir son dessein, pourquoi pas ? Mais de là à parler d’une trinité de personnes, et à faire de cette trinité un article de foi incontournable, il y a un pas que les libéraux de sensibilité unitarienne ne veulent pas franchir.


On s’interroge : Dieu et l’esprit de Dieu sont-ils une seule et même réalité, ou recouvrent-ils deux réalités distinctes ? Quelqu’un est-il distinct de son esprit ? Je rappelle pour mémoire que dans l’Ancien Testament, l’Esprit c’est la puissance même de Dieu. Il en est de même pour de nombreuses pages du Nouveau Testament, notamment dans le quatrième évangile.


Pour tout le début de cet évangile, notamment au travers des récits des entretiens avec Nicodème et la Samaritaine (chapitres III et IV), l’Esprit, la totale souveraineté de Dieu et la liberté des enfants de Dieu sont étroitement conjugués.


La seconde partie de l’évangile fait appel au Paraclet : le consolateur ou l’avocat.. Le terme grec Paracletos comporte une majuscule dans les manuscrits. Cela ne suffit pourtant pas à en faire une personne indépendante de Dieu. En effet, le Paraclet, synonyme de l’Esprit, a les mêmes prérogatives que ce dernier dans cet évangile. Il dépend de la souveraine liberté de Dieu que rien ne peut prévoir, capter ou canaliser. C’est pourquoi les combats menés dans les églises chrétiennes pour imposer à tous de croire qu’il y a trois personnes divines en une ne sont pas convaincants. Que ce soit l’expression de la foi de certains : très bien. Mais pourquoi vouloir l’imposer à tous ? C’est ce qui fait dire à Christian E. Mazel * : " On peut croire en Dieu le Père, à Jésus-christ, le Seigneur, le Fils du Père, et au Saint-Esprit, et n’être pas trinitarien. La Trinité définit trois personnes (hypostases, en grec) distinctes mais non séparées, égales, coéternelles, consubstantielles dans une seule et même nature. Le Père n’a pas de principe. Le Fils n’est pas créé mais engendré par le Père de toute éternité. Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils (dans la théologie romaine opposée en cela à celle de l’orthodoxie orientale **)

* Christian E. Mazel, " Jésus est-il Dieu ? " dans Evangile et Liberté, juin 1989.

** sans adhérer à la théologie orthodoxe, pour ma part, j’ai plus de sympathie pour une théologie qui fait dépendre l’Esprit du Père seul, plutôt que du Père et du Fils, divinisant ainsi ce dernier.

Entre les trois, il n’y a ni subordination, ni dépendance, ni priorité de temps ou d’excellence.

A l’heure actuelle, bien que nous n’ayons pas d’archives sur ces deux réunions, on attribue ces formulations aux conciles de Nicée (en 325) et de Constantinople (en 381).


Il ne faudrait pas clore ce chapitre sur l’unicité de Dieu (ou l’anti-trinitarisme) sans donner la parole à certains de ceux qui, dans l’histoire, furent les plus ardents défenseurs de cette position.


Ferencz David
*, le réformateur de Transylvanie et fondateur des unitariens d’Europe de l’Est a pu dire : " Vous me parlez toujours de substance, d’hypostase, de nature. Indiquez-moi où se trouvent ces mots dans le Nouveau Testament, alors j’accepterai de m’en servir. S’il faut croire tout cela pour être sauvé, aucun chrétien sans instruction ne le sera ; au contraire, le sens des Ecritures est tellement clair que même un illettré peut les comprendre. Nous avons à suivre non pas ce qu’affirme Athanase, mais ce qu’affirme notre Seigneur Jésus-Christ "

* Ferencz David, Rövid Magyarazat, Alba Julia, Koloszvar, 1910, pp. 12-13, cité par Janes Erdo dans une conférence intitulée " The biblicism of Ferenc David " dans les Actes du colloque " Antitrinitarism in the Second Half of the 16th Century ", Budapest, Akademia Kiado, 1982


Nous devons aussi des affirmations très fermes sur cette question à Sébastien Castellion : " Quant à moi, Dieu, la nature, le langage de toutes les nations, la grammaire, la dialectique, l’arithmétique, s’accordent à m’enseigner que trois est trois, et que un est un, et que si telle chose est trois, elle n’est pas un, et si elle est un, elle n’est pas trois … " (De l’art de douter et de croire, d’ignorer et de savoir, éd. Jeheber, 1953, p. 131)

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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 14:16
En 1993, Pierre-Jean Ruff, alors pasteur à l’Eglise réformée de la Bastille, au célèbre " Foyer de l’âme " qui avait été fondé par Charles Wagner au début du siècle, avait déjà cette vision selon laquelle la dynamique libérale qui animait le protestantisme européen depuis le milieu du XIXème siècle n'était pas sans toucher aussi les milieux catholiques.


Son livre sur le protestantisme libéral, publié cette année là, portait en sous-titre : " vers un christianisme d’ouverture ". Il faisait d’ailleurs part à ses lecteurs, dès sa préface, d’une anecdote significative :

" Certains demanderont […] non sans pertinence : pourquoi faire un livre sur le protestantisme libéral plutôt que sur le christianisme libéral ? J’appelle de tout mon cœur le moment où nous pourrons faire un livre sur le christianisme libéral. Toutefois cela me paraît malheureusement prématuré.

Certes le libéralisme n’est pas l’apanage des seuls protestants. Heureusement ! Je connais beaucoup d’amis catholiques dont les convictions sont communes aux nôtres ou voisines d’elles. Alors que je faisais une conférence sur le protestantisme libéral en avril 1986 à Bastia, un médecin corse et catholique avait pris la parole pour dire que mon propos n’avait rien de provocateur ou de bouleversant et que lui, catholique, le partageait entièrement. Je crois que certains prêtres présents avaient modérément apprécié son intervention !

Il y a des catholiques libéraux comme il y a des protestants libéraux. Pour moi, ces amis catholiques sont une grâce du ciel !

En revanche, si je ne me trompe pas, à ce jour ces amis catholiques et libéraux n’ont guère la possibilité officielle ou statutaire de se réunir et de s’affirmer dans leur différence comme tels ", p. 12.


En note, l’auteur évoquait le catholicisme libéral qui exista vers 1830 : " Il fut l’œuvre des abbés La Mennais et Lacordaire et de Charles de Montalembert. Il s’exprimait notamment au travers du journal L’Avenir dont la devise était : " Dieu et liberté ". Les oppositions à ce mouvement ne tardèrent pas à se manifester. Le 15 août 1832, le pape Grégoire XVI publiait l’encyclique Mirari Vos qui condamnait les idées principales de ce mouvement, notamment celle qui réclamait pour tous la liberté de conscience "


Depuis cette première publication, la situation a changé grâce à la création de la Fédération des réseaux des parvis qui regroupe aujourd’hui quelques 50 mouvements catholiques soit réformateurs soit libres, fonctionnant en dehors de tout contrôle de l’Eglise catholique de France.


Pierre-Jean Ruff a suivi cette évolution avec attention. Il fut l’un des organisateurs de la célébration libre à Paris, en juin 2004, qui a réuni des catholiques, des protestants et des unitariens autour d’un partage du pain et du vin au nom de Jésus.


Lors de la réédition de son livre sur le protestantisme libérale en 2005 par Théolib, il en confia la préface à Paul Abela auteur de " Je crois, mais parfois autrement ", publié aux éditions L’Harmattan en 2002 : " L’amitié et la collaboration en vue d’un avenir spirituel plus généreux ont présidé à ce choix. Mais également, je conçois comme un signe prophétique fort que la préface de ce livre sur le protestantisme libéral émane de l’un des représentants les plus autorisés du catholicisme libéral français d’aujourd’hui ".


Paul Abela lui renvoie bien volontiers l’écho :

" De lui à moi, et sans doute à d’autres catholiques, il y a probablement des différences de sensibilité religieuse, notamment concernant l’importance que nous accordons à l’église et aux sacrements. Mais que d’approches semblables lorsque, moi catholique, je parle de Marie, mère de Jésus ou que je déclare que " l’on traîne trop d’erreurs bloquées par une prétendue infaillibilité ", ou encore, à propos du péché originel " l’avenir de l’humanité se serait-il joué en une seul épreuve, sans rattrapage ? " (" Je crois, mais parfois autrement, pp. 87 et 177).

Catholiques libéraux et protestants libéraux, nous sommes engagés dans un même combat – reconnaissant une priorité à l’Esprit qui se conjugue toujours avec la liberté : liberté de Dieu lui-même et liberté qu’il a voulu nous donner, non seulement pour la conduite de notre vie personnelle, mais aussi dans notre accueil de la Parole de Vie. " (p. 5-6).


Les chrétiens unitariens ont joué un certain rôle dans cette mise en relation entre protestants et catholiques libéraux.  Voir la Correspondance unitarienne, bulletin n° 25, novembre 2003 "
Lettre à mes ami(e)s du protestantisme libéral" par Jean-Claude Barbier

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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 12:31

Pierre-Jean Ruff est pasteur de l’Eglise réformée de France (ERF).


Pierre-Jean-Ruff.jpgIl a exercé son ministère pastoral successivement à Saint-Privat de Vallongue-Cassagnas-Barre des Cévennes (Lozère), Clairac (Lot-et-Garonne) Paris-Etoile, Houilles -Sartrouville-Maisons-Laffitte (dans les années 80, il fut président du Consistoire du Nord-Ouest) et finalement à Paris-Bastille (le Foyer de l'âme fondée par Charles Wagner).


Attaché à la tradition théologique libérale, il se revendique des courants spiritualistes, unitariens et dualisants qui ont notamment caractérisé le christianisme gnostique des premiers siècles et la théologie des cathares.


Il fut, durant 8 ans, président du comité d’Evangile et Liberté, puis rédacteur chargé des numéros spéciaux de la revue de cette association. Il participe à l’Association protestante libérale (Paris) devenue l’association Théolib, d’inspiration protestante libérale.


Il a manifesté ouvertement ses convictions unitariennes dans son livre sur le protestantisme libéral paru en 1993. Durant plusieurs années, il anima un jumelage entre le Foyer de l’âme et l’une des deux paroisses de l’Eglise unitarienne d’Odorheiu-Secuiesc, en Transylvanie (district d’Harjita). Il est conseiller honoraire de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) depuis 2004 et, depuis le début de 2008, il représente cette association auprès de la Fédération des réseaux des Parvis.


Convaincu que le protestantisme libéral s’inscrit dans une théologie libérale qui concerne tous les chrétiens, il a été l’un des organisateurs de la célébration libre faite à Paris en juin 2004 avec la Fédération des réseaux des Parvis d’une célébration libre réunissant des catholiques, des protestants et des unitariens, célébration qui s’est accompagnée d’un manifeste qui fut publié par Golias (voir les Cahiers Michel Servet n° 1 – CMS 1 – dans La Besace des unitariens).


Homme engagé, il est président du Comité Justice et Paix pour la Palestine et le Proche-Orient du 5e arrondissement de Paris

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 11:25

Bibliographie parue dans les Cahiers Michel Servet, n° 7, février 2007, " Des origines du christianisme aux cathares et des cathares à nous ", par Pierre Jean-Ruff, préface de Michel Jas, 16 p. + couv., publié par l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) et le réseau francophone de la Correspondance unitarienne. Complétée en date du 14 novembre 07.


1980 - Être pasteur aujourd’hui ?  Paris, Les Publications universitaires, (en dépôt chez l’auteur) 

1983 - Comment comprendre la Bible ? Carrières-sous-Poissy, La Cause.

1989 - Un seul Dieu ? ou le problème du mal, Lillois (Belgique), Alliance (épuisé).

1993 - " Le dualisme ", revue Vivre, 93/3, Lillois.

1993 - Le protestantisme libéral , vers un christianisme d’ouverture, Paris, Editions Le Foyer de l’âme, Eglise réformée de la Bastille, préface de Laurent Gagnebin, 134 p. ; réédité en 2005 par Théolib (Paris), revue et augmentée, avec une préface de Paul Abéla, 119 p., hors série n° 1, année VIII, juin.

1994 - Souffle des quatre vents, plaidoyer pour l’Esprit et la mystique, Paris, Fernand Lanore, 158 p.

1995 - en collaboration avec Anne Brenon, Le christianisme des Bons Hommes, message des cathares pour aujourd’hui, Paris, Le Foyer de l’âme (en dépôt chez l’auteur).

1996 - Le Dieu Esprit ; méditations à partir de l’évangile de Jean, Rouvray, Le Prieuré, en dépôt chez l’auteur

1999 - Charles Wagner et le Foyer de l’Âme, Paris, Van Dieren.

2004 - Marie de Magdala, figure de proue du christianisme de sensibilité gnostique, Nîmes, C. Lacour (www.editions-lacour.com ou www.livres-regionaux.com en cours de construction, c.lacour@editions -lacour.com), 164 p. 

2007 - " Des origines du christianisme aux cathares et des cathares à nous " par Pierre Jean-Ruff, Cahiers Michel Servet n° 7, février 2007, 16 p. + couv., préface de Michel Jas, articles mis en ligne sur le site Protestants dans la ville à la référence suivante http://castelg.club.fr:80/gl122.htm et dans La Besace des unitariens.

2007 – Tous exorcistes ; notre pouvoir sur le Mal, Nîmes,
éditions Lacour, 143 p., 15 euros (peut être commandé en ligne), présentation faite dans les "Actualités unitariennes" du vendredi 21 décembre 07 "la démocratie de l'exorcisme".

Articles parus dans la revue Théolib 

Jésus-Christ ou Jésus le Christ ?
(n° 17), Jésus est-il mort pour nos péchés ? (n° 17), Libéralisme et cléricalisme (n° 18), L’homme et le vertige de l’infini (n° 19), Défense du polythéisme (n° 20), Le diable (n° 26), Pourquoi je suis en désaccord avec la théologie de Paul (n° 32).
 

Autres articles sur le site Protestants dans la ville 


(page regroupant les articles de l’auteur, le 14 novembre 07,
 http://castelg.club.fr:80/gl122.htm)

 

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