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le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
http://afcu.over-blog.org/categorie-1186856.html


 

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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 14:16
En 1993, Pierre-Jean Ruff, alors pasteur à l’Eglise réformée de la Bastille, au célèbre " Foyer de l’âme " qui avait été fondé par Charles Wagner au début du siècle, avait déjà cette vision selon laquelle la dynamique libérale qui animait le protestantisme européen depuis le milieu du XIXème siècle n'était pas sans toucher aussi les milieux catholiques.


Son livre sur le protestantisme libéral, publié cette année là, portait en sous-titre : " vers un christianisme d’ouverture ". Il faisait d’ailleurs part à ses lecteurs, dès sa préface, d’une anecdote significative :

" Certains demanderont […] non sans pertinence : pourquoi faire un livre sur le protestantisme libéral plutôt que sur le christianisme libéral ? J’appelle de tout mon cœur le moment où nous pourrons faire un livre sur le christianisme libéral. Toutefois cela me paraît malheureusement prématuré.

Certes le libéralisme n’est pas l’apanage des seuls protestants. Heureusement ! Je connais beaucoup d’amis catholiques dont les convictions sont communes aux nôtres ou voisines d’elles. Alors que je faisais une conférence sur le protestantisme libéral en avril 1986 à Bastia, un médecin corse et catholique avait pris la parole pour dire que mon propos n’avait rien de provocateur ou de bouleversant et que lui, catholique, le partageait entièrement. Je crois que certains prêtres présents avaient modérément apprécié son intervention !

Il y a des catholiques libéraux comme il y a des protestants libéraux. Pour moi, ces amis catholiques sont une grâce du ciel !

En revanche, si je ne me trompe pas, à ce jour ces amis catholiques et libéraux n’ont guère la possibilité officielle ou statutaire de se réunir et de s’affirmer dans leur différence comme tels ", p. 12.


En note, l’auteur évoquait le catholicisme libéral qui exista vers 1830 : " Il fut l’œuvre des abbés La Mennais et Lacordaire et de Charles de Montalembert. Il s’exprimait notamment au travers du journal L’Avenir dont la devise était : " Dieu et liberté ". Les oppositions à ce mouvement ne tardèrent pas à se manifester. Le 15 août 1832, le pape Grégoire XVI publiait l’encyclique Mirari Vos qui condamnait les idées principales de ce mouvement, notamment celle qui réclamait pour tous la liberté de conscience "


Depuis cette première publication, la situation a changé grâce à la création de la Fédération des réseaux des parvis qui regroupe aujourd’hui quelques 50 mouvements catholiques soit réformateurs soit libres, fonctionnant en dehors de tout contrôle de l’Eglise catholique de France.


Pierre-Jean Ruff a suivi cette évolution avec attention. Il fut l’un des organisateurs de la célébration libre à Paris, en juin 2004, qui a réuni des catholiques, des protestants et des unitariens autour d’un partage du pain et du vin au nom de Jésus.


Lors de la réédition de son livre sur le protestantisme libérale en 2005 par Théolib, il en confia la préface à Paul Abela auteur de " Je crois, mais parfois autrement ", publié aux éditions L’Harmattan en 2002 : " L’amitié et la collaboration en vue d’un avenir spirituel plus généreux ont présidé à ce choix. Mais également, je conçois comme un signe prophétique fort que la préface de ce livre sur le protestantisme libéral émane de l’un des représentants les plus autorisés du catholicisme libéral français d’aujourd’hui ".


Paul Abela lui renvoie bien volontiers l’écho :

" De lui à moi, et sans doute à d’autres catholiques, il y a probablement des différences de sensibilité religieuse, notamment concernant l’importance que nous accordons à l’église et aux sacrements. Mais que d’approches semblables lorsque, moi catholique, je parle de Marie, mère de Jésus ou que je déclare que " l’on traîne trop d’erreurs bloquées par une prétendue infaillibilité ", ou encore, à propos du péché originel " l’avenir de l’humanité se serait-il joué en une seul épreuve, sans rattrapage ? " (" Je crois, mais parfois autrement, pp. 87 et 177).

Catholiques libéraux et protestants libéraux, nous sommes engagés dans un même combat – reconnaissant une priorité à l’Esprit qui se conjugue toujours avec la liberté : liberté de Dieu lui-même et liberté qu’il a voulu nous donner, non seulement pour la conduite de notre vie personnelle, mais aussi dans notre accueil de la Parole de Vie. " (p. 5-6).


Les chrétiens unitariens ont joué un certain rôle dans cette mise en relation entre protestants et catholiques libéraux.  Voir la Correspondance unitarienne, bulletin n° 25, novembre 2003 "
Lettre à mes ami(e)s du protestantisme libéral" par Jean-Claude Barbier

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