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le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
http://afcu.over-blog.org/categorie-1186856.html


 

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 14:09

Informations

Mariage à la carte au Sénégal - A la demande de l’AFCU, le pasteur Pierre-Jean Ruff *  s’est rendu au Sénégal ce mois de mai pour la cérémonie religieuse d’un couple mixte.  A la demande des époux, pour discrétion à la fois personnelle et professionnelle, le compte-rendu de ce mariage n’en a pas été fait, mais sachez que tout s’est bien passé. * pasteur à la retraite de l’ERF, desservant de l’Eglise réformée française de Copenhague, et conseiller de l’AFCU.

Séjour en Europe d’Ambroise Niyongabo, président de l’Eglise unitarienne du Burundi, du 2 au 16 juillet 2013 - Après avoir assisté le 3 juillet à l’assemblée générale de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), Ambroise Niyongabo, qui est avocat et qui souhaite se spécialiser sur les droits de l’Homme, a visité les institutions européennes à Strasbourg, La Haye et Bruxelles.

AG de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) - Voir le compte-rendu sur le site de l'AFCU (lien). Hormis l’Eglise épiscopalienne (anglicane) à Paris, qui regroupe des fidèles américains et qui a récemment proposé d’ouvrir ses bénédictions nuptiales aux couples homosexuels, l’AFCU est donc la toute première communauté religieuse française à leur proposer concrètement une cérémonie. Celle-ci se fera « à la carte », dans le respect des convictions et des appartenances des conjoints, ainsi que de leur milieu familial et social.

Nous sommes en deuil de Jacques Cecius - Information donnée par Yves Lecornec au groupe « Unitariens francophones » sur Facebook le 11 juillet 2013 : « L'auteur de Occultistes et francs-maçons (2007), Jacques Césius, est décédé le 6 juillet 2013. Né à Spa en 1940, cet ancien policier, protestant, anarchiste et franc-maçon (initié en 1973), grande gueule devant l'Eternel, ne s'était pas fait que des amis avec ce livre Occultistes et francs-maçons qui passaient en revue des personnalités telles que celles d'Helena Petrovna Blavatsky, Annie Besant, Charles Webster Leadbeater, Rudolph Steiner, Pascal Randolph, Max Heindel, Spencer Lewis, Eliphas Lévi, Papus, Sédir, Jules Doinel, Jean Bricaud, Constant Chevillon, René Guénon, Oswald Wirth, Robert Ambelain, Robert Amadou, Jean Marques-Rivière, qui conservent leurs adeptes voire zélateurs. Cécius se fritait régulièrement avec eux dans les zones de commentaires du Blog Maçonnique jusqu'au moment où la maladie l'a éloigné du clavier ». Pour une présentation biographique plus détaillée (lien).

Libres propos : "Mon intérêt pour l’unitarisme", Vincent Defert (protestant libéral, Lorraine), sur Facebook à Jean-Claude Barbier - Dans ma relation à Dieu, je le ressens comme Un ; je n'arrive pas à le tronçonner en 3 morceaux. Pour moi, si le Christ n'était pas un homme, alors l'Evangile est vide de sens et notre foi est vaine. Et ce qu'on appelle l'Esprit Saint n'est que la manifestation de la présence de Dieu en toute chose et tout être. Si on ajoute à cela le fait que j'ai des idées très libérales, il est logique que les unitariens m'intéressent.

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 15:15

par Jean-Claude Barbier

 

Alors que les théocraties aliénaient les hommes, les faisant dépendre de volontés divines, d’autorités scripturaires comme la Bible et le Coran, ou encore de prophètes ou de clergés parlant au nom de Dieu, l’humanisme a renversé la tendance, faisant de l’homme le centre du monde.

Jésus a favorisé indéniablement cette évolution en considérant que la Loi juive ne pouvait pas s’appliquer en contradiction avec le bien de l’homme pris dans son sens raisonnable : si un âne tombe dans un puit le jour du sabbat, comment ne pas aller l’en retirer ? Et d’ajouter : le sabbat est fait pour l’homme et non pas l’inverse ! La religion se doit d’aider les hommes et non pas de les brimer (encore moins de les spolier ou de les tuer). Mieux, Jésus considère que la Loi n’est pas immuable : Moïse vous a dit que … et moi je vous dis … Non seulement il prend l’homme en considération (mais déjà l’Ancien testament prônait une politique sociale en faveur des veuves, des orphelins, des pauvres, des immigrés, etc.), mais il en fait une référence : la volonté de Dieu (que Ta volonté soit faite !) correspond à ce dont nous avons effectivement besoin. Il y a donc parfaite compatibilité, concordance. Le Dieu de Jésus est providentialiste (que les oiseaux ne s’inquiètent pas du lendemain) et on peut même dire paternaliste ; il aime l’homme comme un père et veut son bien. Mais il faudra toutefois attendre la Renaissance pour que les Arts fasse de l’homme le centre iconographique, puis le Siècle des lumières pour affirmer la compatibilité entre les lois divines dirigeant la Nature et la raison humaine ; enfin les déclarations américaines puis française des droits de l’homme et du citoyen.

Avec la fin du théisme, de cette croyance naïve selon laquelle Dieu nous protège, nous écoute, répond à nos prières, intervient pour résoudre les cas particuliers en bousculant les lois de la nature (qu’il a pourtant mises en place en tant que Créateur !), le panthéisme de Baruch Spinoza reprend de l’audience. Avec lui, le problème du Mal ne se pose plus : pourquoi Dieu n’est-il pas intervenu pour sauver les Juifs de la Shoa, pour mettre fin aux massacres, pour punir les dictateurs, etc. Dieu est dans sa Création, en immanence, source de vie, mais laisse les dynamiques naturelles s’opérer même lorsqu’elles produisent ce que nous appelons des cataclysmes. Nous voilà avec une présence divine certes (pour les croyants), mais désormais sans protection, sans punition, sans récompense sur terre ou dans un au-delà ! A nous de faire avec.

Nous voilà devenus orphelins. Désormais, c’est l’univers tout entier qui est la référence et non plus notre nombril et nos besoins. Il nous faut même sauver la planète bleue en sacrifiant une partie de ceux-ci ; mettre fin à notre surconsommation alors que le Dieu de la Genèse nous avait établi comme des rois sur tout ce qui est vivant ; respecter les animaux et assurer leur survie. L’écologie invite radicalement à mettre fin à nos égoïsmes.

Après les grandes civilisations théocratiques, l’humanisme exaltant à juste raison nos potentialités physiques et mentales, voici venir une nouvelle étape qui est celle de la primauté de l’environnement, de la Vie (et pas seulement de nos seules vies humaines). Sur le plan théologique, il nous faudra sans doute repartir, entre autres, de l’héritage de Spinoza si nous voulons penser Dieu et le Monde.

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 15:12

La sublimation des sens ne s’obtient pas par un acte de frustration, au contraire. La communion avec le Père cosmique enseignée par Jésus doit pouvoir s’opérer sur quatre niveaux distincts mais de même valeur : les sens, le cœur, la pensée et l’âme.
1 – « De toutes vos forces ». C’est la jubilation primaire du sensoriel : « Sachez redevenir comme de petits enfants », en extase sur le sein de leur mère …
2 – « De tout votre cœur ». Là, c’est l’empathie cosmique, l’amour des êtres et de la vie dans la nature : « Aime ton prochain comme (étant) toi-même ».
3 – « De toute ta pensée ». C’est l’approche métaphysique du cosmos, de la vie universelle.
4 – « De toute ton âme ». C’est la mystique, la méditation, la prière silencieuse : perception du cosmique comme un chant inaudible. « Celui qui entend le Père, celui-là est mon frère ou ma sœur ».

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 15:02

extrait de son livre "Dieu, ma mère et moi" (janvier 2012, éd. NRF Gallimard).

 

« A la maison, il n’y avait pas de livre de Spinoza (1632-1677). Non pas qu’il fût interdit : ce n’était pas le genre de ma mère d’interdire des lectures. Elle le considérait simplement comme un philosophe secondaire. Un panthéiste, ce qui, dans sa bouche, n’était pas à proprement parler une insulte mais voulait dire dépassé, sinon ringard.


Très porté sur le panthéisme, j’ai donc acheté L’Ethique de Spinoza chez un libraire d’Elbeuf et sa lecture fut un des grands chocs de ma vie . A dix-huit ans, je découvrais dans un livre tout ce que j’avais toujours cru sans le savoir. Je lisais mes propres pensées, que j’aurais été bien incapable de formuler. J’étais bouleversé.

Contrairement à Descartes, Spinoza réintègre l’espèce humaine dans la nature. C’est l’anti-Narcisse. Le déconstructeur de l’anthropomorphisme qui conçoit Dieu à l’image de l’homme. Le mauvais esprit ricanant d’une Humanité qui, jusque-là, s’encroyait. Aujourd’hui encore, il y a quelque chose de délicieusement sulfureux dans son œuvre pour qui prend la peine d’entrer dans sa prose monotone.

Mais Spinoza est une sorte de miracle philosophique : avec sa pensée humble et lente en cercles concentriques, il tourne, jusqu’à la toucher par moments, autour de cette vérité du monde qui s’éloigne dès lors qu’on croit l’avoir trouvée. Descartes construit son système en regardant le monde avec ses yeux d’homme. Spinoza fait l’inverse : il regarde l’homme avec les yeux de Dieu dont notre espèce n’est qu’une infime parcelle ?

En quelques jours de lecture compulsive, Spinoza est devenu un ami et son Dieu Univers, le mien. Je ne peux pas affirmer que ce Dieu est celui des chrétiens mais je ne peux pas dire non plus le contraire.

Spinoza a tranché avec une formule qui résume toute son œuvre : Deus sive natura (« Dieu, c’est-à-dire la nature »). Le Très-Haut n’est plus le créateur du monde mais la substance et la cause immanente de tout. Il est nous et le reste. Il n’y a plus d’ordre ni de hiérarchie, mais une dynamique et, pour les êtres humains, une quête de la perfection, chacun étant mû par une nécessité naturelle. L’homme n’est plus un Etat dans l’Etat ; c’est un rien, mélangé à l’univers.

Pour Spinoza, le monde est une sorte de grande soupe où tout se fond. S’il a prouvé Dieu, dans la foulée d’Anselme, Spinoza l’a liquidé en même temps : étant partout, Dieu n’est nulle part ; on ne peut pas l’identifier. Il est à la fois cosmopolite, œcuménique et protéiforme. Il est moi, il est toi, il est l’air que nous respirons et le gazon sur lequel nous marchons.

Descartes n’a jamais essayé de prouver sa propre existence qui, après tout, pouvait être sujette à caution. Pourquoi, alors, s’est-il échiné à prouver celle de Dieu ? Les philosophes se sont ridiculisés chaque fois qu’ils ont essayé de prouver l’existence de Dieu. Une hécatombe qui a fauché les plus grands d’entre eux, de Descartes à Hegel, en passant par Leibniz.

Dieu ne se prouve pas : comme je l’ai déjà dit, il se vit, il se respire, il se boit. Pour le vérifier, il n’y a qu’à regarder plus loin que le bout de son nez, se pencher ou s’agenouiller, on tombera toujours sur lui. Il est donc heureux que la philosophie ait abandonné la métaphysique et la question de Dieu pour des sujets plus triviaux, laissant le Tout-Puissant aux saintes et aux saints, laïcs ou pas, qui en parlent si bien, avec une force et une poésie de l’autre monde. Avec eux, au moins, on n’est jamais déçu. La philosophie a perdu en majesté ce qu’elle a gagné en crédit. Elle est retournée aux sources ; elle ne se mêle plus que de ce qui la regarde : il y avait quelque chose de pathétique à l’observer se tortiller pour percer des mystères qui la dépassaient comme ils dépassent encore aujourd’hui les scientifiques de toutes obédiences.

Quand, en 1882, dans Le Gai savoir, Nietzsche claironne la mort de Dieu, il a évidemment raison. Mais il s’agit du vieux Dieu chrétien des philosophes. Pas du vrai. Nuance. C’est pourquoi ce n’est pas un événement si considérable.

L’autre Dieu, celui qui nous habite, celui de toutes les religions, est, pour sa part, plus vivant que jamais. Il se mélange au vent, secoue les forêts, s’insinue sous les mousses, s’égaie dans les rivières, rit dans les fontaines et remplit nos veines. Il ne cesse de nous donner des preuves de son existence, au point que nous croulons sous celles-ci, de la nuit veloutée qui nous appelle au brin d’herbe en train de s’étirer, tout tremblant, vers le ciel. Ne courez pas, regardez sur quoi vous marchez, vous risqueriez de l’écraser. Ne criez pas et tendez vos oreilles, vous entendrez, derrière les bruits de la civilisation, un bourdonnement d’échos et de murmures, cette rumeur du monde que j’appelle la voix de Dieu et qui nous arrive par une infinité de bouches.

Dieu n’est pas un concept, mais une expérience, du vécu, du brutal qu’on a moins de chances de trouver dans les livres que n’importe où sur la terre, au milieu de grands hêtres gonflés de soleil et débordants de joie ou devant un étang, gorgé de vie grouillante qui, tout en fumant de brume matinale, frémit sous le passage des libellules. C’est une vérité que notre monde a fini par oublier, mais je ne me lasserai jamais de la répéter : pour voir la lumière de Dieu, il suffit d’éteindre les néons, les lampes halogènes et les éclairages urbains. Sans oublier de fermer le poste de télévision. Après ça, le ciel, la mer ou la nature nous sont moins étrangers ».

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 14:56

dans le recueil "Rebelles, pourquoi pas ?", publié en juin 2013 aux éditions Provence-poésies (Pp).

 

Au dix septième siècle, fuyant le Portugal,
La tribu Spinoza menée par le Grand-père
S’installe aux Pays-Bas, un pays amical
Refuge pour les Juifs traqués par les saints Pères …

Il naît à Amsterdam, Baruch, dit « Le Béni ».
On l’envoie tout petit à l’Ecole biblique ;
Plus tard il s’est lancé dans la philosophie,
Etudie Germonide, Descartes et sa critique …

Au nom de la Raison, il condamne les dieux ;
Et les révélations engendrant les croyances,
Les prières vénales pour exaucer des vœux
Que l’on dédaigne adresser à la Toute-Puissance …

Pour ce libre penseur, pas de surnaturel,
Pas non plus de miracle, ni de cause finale.
Il groupe autour de lui des jeunes d’Israël ;
Mais pour les responsables çà frôle le scandale …

On prononce sur lui la mesure suprême :
Le « herem » qu’on traduit : « excommunication ».
Que ce soit un « maudit » dans les cieux, sur la terre ;
Ses proches le rejettent ; c’est un vrai abandon.

Il reprend son métier : polisseur de lunettes.
Un Juif fanatisé voulut l’assassiner ;
Il évita le coup ; mais pour sauver sa tête,
Il quitte le pays, refuse d’enseigner …

Malgré tous ses échecs et ses vicissitudes
Baruch aimait la joie de vivre pleinement,
Avec tous ses amis ou dans la solitude,
Plongé dans ses études ou bien en promenant …

Ce fut un précurseur, bousculant les Eglises,
Les dogmes et les tabous de toute religion.
Douceur et fermeté, indomptable franchise,
C’est pour ces qualités que nous le saluons …

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 14:49

Jean-Jaurès : « Enlever à la divinité de Jésus le seing exclusif que lui donne le dogmatisme catholique », message de Yves Lecornec au sein du groupe Unitariens francophones sur Facebook , le 2 juin 2013, publié dans les Libres propos de la Correspondance unitarienne n° 129, juillet 2013.

Je suis plongé depuis quelques temps dans la lecture des œuvres de Jean Jaurès, ce grand tribun assassiné quelques jours avant le déclenchement de la grande boucherie de 1914. On y trouve s’agissant de la figure du Christ, des lignes que ne désavouerait pas, à l’évidence, un chrétien unitarien. Qu’on en juge plutôt :

« …..il est absurde qu’un individu particulier, concret, soumis à la loi du temps et de l’espace, soit l’Absolu. En quel sens dit-on que Jésus est Dieu ? Si l’on entend simplement que Dieu est en lui, que sa conscience participe à l’absolu, Jésus est Dieu, mais comme le sont toutes les consciences et tous les êtres, comme l’est l’Univers lui-même, en qui Dieu respire et agit. Si l’on entend avec le dogme catholique, qu’il ne participe pas seulement à Dieu, qu’il est Dieu lui-même, on confond un fragment de l’espace, de la durée et de la conscience universelle avec l’absolu qui est supérieur à l’espace, à la durée et à la conscience particulière. Veut-on dire qu’à force de sainteté, de tendresse et de sacrifice, l’âme de Jésus s’est dépouillée de toute particularité étroite, de toute individualité exclusive et égoïste et qu’elle s’est ainsi substantiellement unie à l’infinie bonté, c’est-à-dire à Dieu lui-même, au point de ne faire qu’un avec lui ? Mais c’est reconnaître que les êtres finis peuvent, par la perfection intérieure s’élever à la vie divine : c’est ouvrir le chemin de Dieu à toutes les âmes qui sauront briser le cercle étroit où l’égoïsme les enferme. C’est donc enlever à la divinité de Jésus le seing exclusif que lui donne le dogmatisme catholique, et les chrétiens eux-mêmes sont obligés de reconnaître que, dans les hauteurs et les profondeurs de l’univers affligé du péché, mais tourmenté de l’idéal, d’autres âmes ont pu, s’agrandissant elles-mêmes, convertir la perfection en leur propre substance et se diviniser au même sens que Jésus. La philosophie admet que tous les êtres finis peuvent aspirer à l’infini et à l’absolu ; elle n’admet pas qu’un seul être ait pu accaparer l’infini et monopoliser l’absolu….Pour moi, j’incline à penser que la critique des Evangiles découvrira dans les conceptions et les paroles du Christ la cause du malentendu d’où est sortie la théologie catholique, mais qu’en même temps l’Humanité pourra corriger ce malentendu et ruiner la théocratie, tout en s’appropriant pour sa vie intérieure et idéale, ce qu’il y a de divin dans l’œuvre et la personne du Christ. »

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 13:49

Article à la Une : " Comment j'ai découvert mes sympathies pour les unitariens " par Emile Mihière

 

Depuis que j’ai pris contact avec cette mouvance, je m’y sens à l’aise et je voudrais dire pourquoi. Je vais donc extérioriser mes engagements, mes rencontres, mes échecs et des moments merveilleux qui tissent le fil de l’existence.

Mes parents, commerçants, travailleurs et pieux, à Droite naturellement, m’ont fait macéré dans un milieu clérical et protégé. J’allais dans une école catholique : c’était un point d’honneur dans la famille, même si l’on devait se « saigner aux quatre veines » pour payer la pension. Dans ce milieu bien pensant, il n’y avait qu’une vérité incarnée dans les dogmes immuables enseignés par un clergé bardé de certitudes. J’y adhérai volontiers sans me poser de question, dans ce milieu ultra protégé en restant dans un certain infantilisme par rapport, en particulier, à la sexualité et à la politique. A 20 ans, je n’avais jamais embrassé de fille et j’ignorais ce qu’était un syndicat.

Désireux d’être utile, la voie royale (pensez au Sur-moi !) qui s’offrait, c’était le sacerdoce … et j’entrai au séminaire. Je commençais à me poser quelques questions sur la Bible, les sacrements ; puis vint en 1943 le Service obligatoire du travail (STO) en Allemagne et la consigne de l’évêque de Marseille : « Votre devoir est de vous soumettre au gouvernement du maréchal Pétain ». Là-bas, en Silésie, libéré de la soutane et du cocon clérical, en contact avec le monde réel, quoique naïf encore, j’ai appris la critique du « devoir d’obéissance » et confronter mes soi-disant certitudes dogmatiques ou autres avec les copains.

Re-rentré au séminaire (j’avais de bons restes catholiques), je commençais à fortifier mes doutes quant aux dogmes, celui de l’infaillibilité papale entre autres. Nommé en paroisse ouvrière (quartier Nord de Marseille). Je me suis rapidement aperçu combien notre religion était superficielle par rapport à la vie des gens ; seuls les prêtres ouvriers partageaient pleinement les souffrances et les espoirs de ce peuple. Puis vint le décret mortifère de 1954 qui supprimait cette catégorie de prêtres sans discussion possible : la machine d’obéissance romaine était en route écrasant tout sur son passage. Mon curé, qui avait pris partie a été limogé ; il fut nommé aumônier d’hôpital et réduit au silence.

Je suis resté pour étudier de plus près ces dogmes romains inviolables et partir en connaissance de cause. J’ai pu le faire en étant aumônier de lycée et d’étudiants. Finalement, n’étant plus d’accord avec mon Eglise, j’ai quitté le sacerdoce et repris un emploi dans une fonderie, jusqu’à ce qu’un ami, pasteur protestant, me dise : « Tu peux faire autre chose que charger un four, et on aurait besoin de toi chez les protestants ! ». Je suis ainsi devenu ministre de l’Eglise réformée de France.

Dans le milieu protestant libéral, animé par la revue Evangile et Liberté, j’ai pu étudier, confronter, approfondir ma foi et finalement connaître les unitariens où on accepte ces chercheurs de Dieu, de sens, sans être prisonnier d’une Eglise doctrinale. A tout âge on peut s’engager (mais non pas s’encager !).

Ainsi, j’ai reçu et lu volontiers la Correspondance unitarienne. J’ai puisé dans La Besace des unitariens, le site documentaire de cette mouvance, et trouvé des points de vue différents mais convergents tous vers une recherche sincère du vrai. Il ne s’agit pas d’unité (qui serait celle des cellules cancéreuses !) mais d’union dans une diversité reconnue, véritable vivier de richesses, d’expériences, de vécus, de pensées. J’ai rencontré des amis comme Pierre Bailleux, Roger Parmentier, Pierre-Jean Ruff, surtout Jean-Claude Barbier … et j’espère en rencontrer d’autres qui m’enrichiront de leurs idées et expériences.

J’ai aussi écrit en donnant mon point de vue en respectant celui des autres. J’essaie avec eux de lutter pour un monde plus juste et plus fraternel sans se sentir prisonnier d’une « boutique cléricale ». Il n’y a pas d’âge pour cela ; j’ai maintenant plus de 90 ans et je voudrais dire aux personnes âgées comme moi de ne jamais désespérer : « A tous ceux qui se plaignent ou qui se résignent/ A la guerre, au racisme, aux pauvres méprisés / Qui disent « C’est trop tard » … une seule consigne : / Me copieront cent fois « Mieux vaut tard que jamais » !

Libres propos : "Emile Mihière, l’unitarien" par Jean-Claude Barbier

N’est-il pas abusif de qualifier un auteur d’unitarien dès lors qu’il contribue, par des textes, aux bulletins de la Correspondance unitarienne ? Il convient en effet de rappeler d’abord qu’Emile Mihière fut prêtre du diocèse de Marseille et particulièrement proche de ses collègues prêtres ouvriers, puis pasteur protestant frayant avec ses collègues libéraux ; sans oublier ses contributions écrites pour la Libre-Pensée. Nous maintenons toutefois ce qualificatif d’unitarien pour les raisons suivantes :

Dans la mouvance protestante libérale, c’est vers des anti-trinitaires connus qu’il a eu manifestement le plus d’affinité, le « coup de foudre » pour reprendre sa propre expression ; citons Pierre Jean Ruff, Pierre Bailleux et Roger Parmentier. En plus, sans être lui-même franc-maçon, il est de cette génération des unitariens francs-maçons (Albert Blanchard-Gaillard, Pierre Bailleux, Jacques Cecius, etc.) qui firent beaucoup pour le développement de cette mouvance en France et pays voisins. Il en a l’âge mais aussi ce regard critique sur les religions qui fait la marque de l’unitarisme français. Je dirai même que, dans cette mouvance unitarienne, il est en sympathie avec l’unitarisme-universalisme avec son ouverture à toutes les religions et aussi à l’athéisme.

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 13:40

à propos de son livre "Tous les chemins mènent à Rome", Paris, L'Harmattan, 2012

 

Jean-Claude Odier, présentation aux éditions L’Harmattan -  
Notre collègue a écrit sa biographie à la demande de ses enfants et de ses amis. Né à Marseille en 1922, « quel con ! », lui dit un camarade quand il entra au séminaire. Le ton est donné au livre. Il ne restera pas longtemps « fonctionnaire de Dieu ». Rome supprime les prêtres-ouvriers en 1954. C’en est trop pour cet homme ancré à Gauche [ndlr – plutôt ayant évolué vers]. Il s’éloigne des dogmes de l’Eglise. Dénoncé à Rome, c’est la rupture. Il épouse une de ses catéchistes et part pour Genève et sa faculté de théologie protestante ? Naissance des deux premiers de leurs trois enfants. Après une paroisse en région parisienne, ce sera la Mission populaire à Saint-Nazaire puis à Marseille. Aumônier de prison aux Baumettes, il en sort au bout de 9 mois. C’est un contestataire. Le voici en paroisse à Pau et Oloron. Pour 17 ans. Sa femme meurs. Retour à Marseille et Aubagne. […].
On découvre ensuite Emile Mihière à travers des articles qu’il a publiés. Son pacifisme militant l’a poussé à écrire entre 1990 et 1994 dans « L’Union pacifiste de France ». Thèmes : césaro-papisme, élaboration de la théorie de la guerre sainte, phénomène de la violence et soif de pouvoir. « Face à l’obéissance inconditionnelle qui maintient le désordre établi, nous proposons non la simple désobéissance un peu trop négative, mais l’imagination », écrit-il. Il présente des personnages comme Constantin, Napoléon, Jean Jaurès. Dans « Evangile et Liberté » et « Ensemble », c’est le tenant de la théologie libérale qui s’exprime entre 1970 et 1985. Phrases chocs : « La question du sacré me pose une sacrée question », « Nous sacrifions l’homme pour sauvegarder la religion », « Méfie-toi toujours de l’homme qui a son Dieu dans le ciel ».
Pas anodin, ce livre décapant se termine avec le testament spirituel d’une amie agnostique : « Je n’écris sur ce Mémorial que la seule parole de Jésus qui peut faire notre unité : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’ ».
Olivier le 2 février 2011 – Quelle joie de mieux connaître ton parcours si exceptionnel et si bien raconté. Je me suis régalé en le lisant non stop en ce qui concerne le récit de ta vie. Et en plus, je m’y suis parfaitement retrouvé bien que tu sois plus âgé que moi ! Toute ma jeunesse, j’ai entendu les mêmes discussions sur le qu’en dira-t-on. Je peux te dire que chez les protestants c’était bien la même chose que chez les catholiques ! En plus, j’avais des ami(e)s juifs, le comble ! La terreur de ma mère, certainement très influencée par les campagnes antisémites de l’époque contre lesquelles je m’insurgeais. Si j’écrivais mes mémoires aujourd’hui, je pourrais faire un plagiat parfait en remplaçant catho par parpaillots ! Bon quoi, je me suis régalé …
Et quel parcours ensuite : bravo !
Marc et Simone V., Le Fleix, 8 avril 2011 - Quelle bonne idée as-tu eue de retrouver et d’exhumer ces « vieux » écrits qui continuent à nous interpeller !
Vincens Hubac, pasteur ERF au Foyer de l’âme à Paris, recension du livre dans Evangile et Liberté, n° 258, avril 2012 – Un livre assez court mais un moment de fraîcheur, d’histoire, de « parler vrai ». En quelques pages, à travers sa biographie qui se lit comme une aventure, Emile Mihière nous transporte du catholicisme au protestantisme en passant par les calanques de Marseille, les Alpes, le séminaire, les camps de prisonniers de guerre, les engagements politiques, et toujours l’action en faveur des plus démunis. Emile Mihière est devenu pasteur protestant au service d’une Eglise qui témoigne et s’engage, prend des risques, celle qui est vivante, joyeuse, pleine d’espérance. C’est ce que développe la deuxième partie du livre qui regroupe une collection de ses articles. Tous les chemins ne mènent pas à Rome est un vrai témoignage que l’on dévore facilement.
Roger Parmentier, le 24 avril 2012 – Sois chaleureusement félicité pour les beaux textes de ton livre et d’avoir vécu pareil itinéraire. Il t’a fallu le cran d’un montagnard chevronné pour y parvenir et pour continuer sans baisser les bras. Je viens de le relire soigneusement d’un bout à l’autre et je me suis régalé comme on dit ici… […] En toute amitié solidaire.
Mme G. – J’apprécie beaucoup certains passages, tellement vrais.
Pierre A. – J’ai appris par ton livre un tas de choses sur toi que je ne connaissais pas, bien que nous nous rencontrions souvent. Ta modestie vraie ! Ta « conclusion » avec ton évocation de Mlle E. , cette belle figure qui nous a marqué, est éminemment symbolique de ton rapport aux autres et à la vie. Merci encore.
Alain C. – Eh bien, jamais je n’ai eu sous les yeux un cheminement de pensée, une hiérarchie des valeurs, des prises de position, aussi proches de ce que je ressens depuis toujours. En effet, dès mon adolescence, j’ai bien compris que la trace commune de tous les peuples colonisés était l’humiliation et que le statut de colonisé n’était pas éternel. Aussi, dès l’âge de 16 ans, je participais au soutien des objections de conscience ayant leur procès au fort Saint-Nicolas à Marseille. Et cela s’est poursuivi par pas mal d’engagements et notamment de nombreuses années au conseil d’administration de Terre des Hommes, association d’aide au développement.  […] Je regrette vraiment de te redécouvrir bien tardivement, mais la lecture de ton livre reste pour moi un grand moment d’harmonie intellectuelle partagée.
Marcel – Emile Mihière … déclinaisons (poème) : Emile Mihière / Emile, c’est Milou / Mi-loup, mi hère / quel est donc cet être curieux, unique / résultant assurément d’un croisement diabolique ? / (tant pis pour la religion) / ce ne peut être qu’un original, un inclassable / de toutes façons, ne faisant pas les choses à moitié, / un « mi » ne lui convient guère / sa vie témoigne d’une longue errance / errance ? errer ? hère ? / le pauvre hère a longuement erré / d’aventures en aventures / agrandissant toujours son aire d’action au fil des ans / jusqu’à ce qu’elle devienne universelle. / Si par chance vous croisez sa route / vous aurez mis dans le mille. / Et mille (encore lui) bravo pour ton bouquin.
Mireille -  […] Comme tu le préconises dans ton livre, je te livre, avec une sincérité totale, toutes mes pensées et sentiments, engendrés par sa lecture. Je ne savais pas qu’il m’apporterait autant. Parfois, entre amis, tu fais part de certaines pensées justes et bien exprimées, mais souvent l’heure est à la rigolade et nous passons à autre chose ; c’est une erreur, tu peux nous apporter beaucoup. Comme tu aimes nous parler de ton côté provocateur, je t’imaginais en « bon petit diable » (un comble !), empêcheur de tourner en rond, avec peut-être un léger sentiment d’orgueil pour ton personnage, sentiment tout de suite apaisé par l’humour et l’ironie que tu portes à ta personne. J’ai compris à la lecture de ce livre qui tu étais vraiment […]. Enfin, j’ai pu relier entre eux les différents épisodes de cette vie peu banale.
Entrée dans tes pensées et convictions ; elles naissent d’une curiosité, d’une intelligence vive, et d’une analyse juste des faits, et sont argumentées par des citations qui montrent une grande culture et qui sont toujours bien choisies. Certaines m’étaient connues, mais d’autres non, et m’ont ravie.
Intéressant pour moi, l’historique que tu as fait sur la position de l’Eglise vis-à-vis de la guerre, ton analyse et tes conclusions […].
Ton livre se lit rapidement, non pas parce qu’on survole, mais au contraire parce que l’on est porté par un grand intérêt du début à la fin.

 

Ajout du 23 juillet 2013 :

Présentation de son livre « Tous les chemins ne mènent pas à Rome » par Antoine Nouis dans l’hebdomadaire « Réforme » n° 3251 du 11 juillet 2013 : "Un pasteur haut en couleur".
Emile Mihière, dit « Milou », est un pasteur retraité haut en couleur et en impertinence. Il propos un petit livre qui croise des éléments de son parcours avec des textes qu’il a rédigés pour Evangile et Liberté, mais aussi pour l’Union pacifiste de France et La Libre pensée. Il introduit cette série d’articles par ce bel avertissement : « Ami lecteur, si par chance tu existes, merci d’être là ; sinon, ma bouteille à la mer continuera à tanguer sur les flots de l’Humanité au milieu des galères ».
Revenons à sa biographie. Né à Marseille d’une famille qu’il décrit ainsi : « Mes parents étaient des commerçants travailleurs, économes et pieux. De Droite naturellement, et même surnaturellement », il raconte une enfance marquée par le décès de son père mort de la tuberculose après avoir été gazé dans les tranchées de la Grande guerre, puis son entrée au séminaire : « Je restais dans l’infantilisme par rapport à la sexualité et à la politique. La voie ouverte, la meilleure pour un gars généreux et désireux d’être utile, était le sacerdoce ».
Marqué par de longues années de captivité, il devient prêtre après la guerre mais sa foi en l’Eglise s’est trouvée écornée par l’interdiction des prêtres-ouvriers en 1954 : « Rome admet des prêtres-militaires, des prêtres-escrocs, des prêtres-espions, des prêtres-patrons, mais des prêtres-ouvriers, pas question ! ».
Il quitte l’Eglise [catholique] et rencontre un ami qui lui parle de la faculté de théologie protestante. Il se marie et devient pasteur … à la Mission populaire à Saint-Nazaire, puis à Marseille où il réussira l’exploit d’être limogé de son rôle d’aumônier des Baumettes. Il finira son ministère à Pau. Un pasteur original et attachant … un témoin.

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 13:26

a) Livres

2011 - « Tous les chemins ne mènent pas à Rome », Paris, L’Harmattan, collection « Graveurs de Mémoire », 160 p.
2012 – « A bâtons rompus », Aubagne, éditions Provence-Poésie (Pp), 80 p.
2013 - « Rebelles, pourquoi pas ? », Aubagne, éditions Provence-Poésie (Pp), 42 p.
 

sommaire :
Hors d’œuvre : Pourquoi pas ? / Les pirates de la Volga / Il pleut, bergère ; un présage / Le Bon roi Dagobert / Le temps des cerises  / Deux négations valent une affirmation / Mistral
Les rebelles : Antigone, symbole de fermeté / Amos l’intrépide / Socrate le penseur libre / Jean Huss / Les cathares / Sébastien Castellion, le petit Savoyard / Thomas More / Baruch Spinoza / Parpaillots / Marie Durant, la rebelle / Giordano Bruno, le chevalier errant / Flora Tristani / Louise Michel, la Vierge rouge / Inde Bell West, la mulâtre sans peur / Les trois sœurs intrépides / Edith Margareth, l’indomptable / Rosa Luxembourg, une vraie communiste / Simone Weil, l’insoumise / Henri Curiel, soi-disant terroriste.
Le renouveau : Un jour au cimetière / Les fêtes / quand même / Les couleurs / Le chemin / Vacances et voyages / Au pied du mur / Au printemps / Le hasard / Ô toi Homme, honneur au … /

 

b) articles ou libres propos dans la Correspondance unitarienne

b1 – articles de l’auteur
CU n° 116, juin 2012 – « J’ai rencontré Pierre Bailleux … ce fut le coup de foudre », article à la Une.
CU n° 117, juillet 2012 – « Roger Parmentier : un prophète qui comme Jésus reste bienveillant envers ses ennemis ; un témoignage », article à la Une.
CU n° 119, septembre 2012 - « Parpaillots » poème (inscrit dans le recueil édité en juin 2013)
CU n° 119, septembre 2012 - « Août 2012, une semaine de stage chez Roger Parmentier ; un compte-rendu », article à la Une
CU n° 121, novembre 2012 - Libre propos en hommage à Roger Parmentier
CU n° 123, janvier 2013 - « L’Esprit souffle où il veut et les institutions ne sont pas infaillibles », libre propos.
CU n° 126, avril 2013 - Libre propos sur le mariage dans le débat sur une cérémonie religieuse à usage des couples quelque soit leur orientation sexuelle
CU n° 127, mai 2013 - « Charles-Henri Matile : son plaidoyer pour une religion d’avenir »

b2 – articles sur l’auteur
CU n° 116, juin 2012 - Jean-Claude Barbier sur l’anarchisme chrétien à propos du livre d’Emile Mihière « Tous les chemins ne mènent pas à Rome »
CU n° 116, juin 2012 –Jean-Claude Barbier : « Un homme de caractère libre : Emile Mihière »

autres publications
Mis en ligne sur le site de l’Eglise unitarienne francophone le 10 juillet 2012, dans la rubrique « prières et méditations » du poème « Le clown » (publié dans « A bâtons rompus », 2012).

 

L'auteur a un site personnel en construction (lien).

 

 

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 12:01

« L’Esprit souffle où il veut et les institutions ne sont pas infaillibles » par Emile Mihière, le 27 septembre 2012.

 

Un épisode de l’Ancien testament, qu’il faut prendre symboliquement comme la plupart de passages bibliques, est éclairant sur le plan des institutions religieuses. Il s’agit de Nombres XI, 24 et s., à propos des 70 Anciens qui dirigeaient la tribu des Hébreux dans le désert sous l’autorité de Moïse et d’une parole prophétique que Dieu leur inspirait.
Moïse prend ces Anciens à part, les fait sortir du camp et les place près de la Tente de réunion pour bénéficier du souffle divin qui les inspirerait. Mais ne voilà-t-il pas que deux rebelles, Eldad et Médad, refusent de les suivre et restent mêlés au peuple dans le camp. Comme prévu, l’Esprit inspire les séparés qui sont avec Moïse ; puis, brusquement, sans avertissement, fait grève et quitte cette sainte assemblée pour s’en aller dans le camp, au milieu du peuple, et y inspire les deux dissidents, Eldad et Médad. Panique générale chez les bien-pensants israélites et même Josué, le fidèle parmi les fidèles, s’en émeut : « Fais les taire … c’est la pagaille … ». La hiérarchie, ainsi bousculée, Moïse, loin de s’émouvoir, prend le partie des rebelles (et de l’esprit de Yaweh) et il réplique : « Plut au ciel que tout le peuple soit inspiré … ».
Quelle leçon à tirer pour toutes les religions qui se disent inspirées de Dieu et parfois les monopolisent ! « L Esprit souffle où il veut », c’est la phrase même de Jésus, lequel ajoute à peu près ceci : « Je te remercie d’avoir caché aux sages et aux savants ce que tu as révélé aux petits, aux obscurs, aux sans grade ». Ceux qui habituellement sont « dedans » (chapelle, cathédrale, temple, synagogue, pagode, etc.), les prêtres, pasteurs, rabbins, imams et autres, tous les choisis, les consacrés, les élus et toutes les hiérarchies du monde ne sont pas infaillibles et n'ont pas le monopole de l'Esprit ou souffle divin, lequel peut être saisi par n’importe quel humain de bonne volonté. L’infaillibilité n’existe pas, ni pour une institution, ni pour une personne si vénérables soit-elles. Dieu, s’il existe, n’est prisonnier d’aucun livre, d’aucune institution, d’aucun dogme, ni à plus forte raison d’aucune personne. Le monopole de la Vérité n’existe pas.


« Dieu a tant aimé le monde… » par Christine Pieretti, Un texte qui circule sur Facebook, lu sur la page de Maïten Court


Et nous ? L’aimons-nous ? Savons-nous tendre les bras au monde qui vient, aux générations qui naissent, aux nations et aux peuples nouveaux qui se lèvent. Leur tendre les bras et témoigner de la tendresse de notre Dieu.
Alors, que devons-nous faire ? Rêvons follement, aménageons des courants d’air pour que l’Esprit s’engouffre, creusons des brèches, partout, dans toutes nos certitudes, dans nos institutions, dans nos systèmes. Et même dans notre vieille maison, l’Église, pour qu’elle devienne la maison des courants d’air, que ses portes et ses fenêtres battent au vent, que les chapeaux s’envolent, que les idées fusent, que les espérances les plus utopiques s’expriment. Non, je ne peux pas me résigner à voir ma maison devenir une maison de retraite pour vérités frileuses.
Enjeux mondiaux, communication planétaire, mondialisation de la production, menace écologique. Nous sommes devant plus de questions que nous n’avons de réponses, et face à ces questions, nous ne détenons aucune « Vérité ». Devant ces questions, il n’y a que le courage, il faut y aller, retrousser nos manches, nous risquer jusqu’à risquer les erreurs. Et aujourd’hui, avant le courage des actes et des engagements, il faudra pratiquer l’audace de la pensée. Les chantiers qui s’ouvrent devant nous sont immenses, et nous avons déjà pris beaucoup de retard, au point que pour beaucoup, nous ne sommes plus dans la course. Pourtant, je ne veux pas croire que la plus belle espérance du monde se taise. Nous sommes en état d’urgence, toutes les intelligences sont requises, tous les bras sont utiles.
Les bâtisseurs de cathédrale dressaient vers le ciel le témoignage de leur espérance, et nous, quelles cathédrales dresserons-nous ? Quels sens proposerons-nous à ce monde, quels défis saurons-nous proposer pour que ce monde, en étant chaque jour plus humain, continue sa marche vers Dieu.

Les identités unitariennes et universalistes aux Etats-Unis par Richard Brodesky, membre de l’Unitarian Universalist Church of Turcson (Arizona), message personnel le 11 octobre 2012


Je vais essayer de t’expliquer ce qu’on fait ici avec les étiquettes personnelles quand il s’agit de notre identification religieuse comme unitarien-universaliste.
D’abord, à mon avis, le plus clair des adhérents ne comprennent ni veulent comprendre l’histoire religieuse. Pour eux, s’identifier comme unitariens-universalistes ou dans certains cas comme des universalistes ou des unitariens chrétiens suffit. 10% des adhérents sont des chrétiens et il existe encore quelques Eglises traditionnellement universalistes.
Les gens qui comprennent mieux leur héritage se définissent dans cette façon : si on a des racines dans le calvinisme, on peut se présenter comme protestant. Autrement dit, si une personne se considère comme la fin d’une chaîne religieuse ou philosophique qui a passé par la Réforme, on pourra s’identifier comme protestant. Notre ancien pasteur est actuellement pasteur à l’église à Plymouth dans le Massachusetts (environ 80 km au sud de Boston sur la côte Est). Les Pèlerins, qui furent des calvinistes, y arrivèrent en 1620. Leur accord pour se gouverner, le « Mayflower Compact », est très démocratique et on peut le traiter comme le base de l’autogestion de chaque paroisse. Bon, si tu peux te situer, par exemple dans cette ligne de filiation, tu pourras te présenter au monde comme protestant ou non selon tes vœux. Pour les autres, qui sont devenus des adhérents à cause des mariages mixtes ou suite au Manifeste humaniste de 1933, etc., en général ces gens s’identifient comme des unitariens-universalistes.
Moi, j’aime beaucoup les Evangiles, mais je ne les considère que comme une partie de la bibliothèque comprenant toutes les œuvres de sagesse. Et je suis étudiant de l’histoire. Ainsi, suis-je unitarien-universaliste. Je ne me vois pas comme chrétien bien que je pense que Jésus soit hyper important, car, à lui seul, il ne résume pas tous les grands esprits. Mais dans la pratique, je change un peu de temps en temps. Par exemple avec mon ami le pasteur méthodiste, je permets qu’il me considère comme protestant libéral. Il ne comprendra jamais ce que je viens de dire et être protestant est simplement plus facile. Et puis si tu réfléchis aux formes des cultes, aux hymnes, à mes œuvres bénévoles, je ressemblerai beaucoup aux protestants. Mais si tu considères mon attitude envers l’argent, envers l’autorité biblique ou envers la sexualité, je ne serai pas protestant du tout !
Je n’ai rien résolu mais moins cela aidera peut-être à mieux comprendre les usages ici.

La lumière de chacun est une lumière universelle que nous pouvons partager par Jean-Claude Barbier


Lu sur la page d'un ami de Facebook, une profession de foi de style néo-païen que j'ai trouvé très belle. Elle rejoint ce que conseillait Gandhi : que chacun garde sa religion et la vive dans l'excellence. Chacun a sa lumière, mais c'est une même lumière qui nous réunit tous. De "Raphaël Juste Être" : « Chacun a cette lumière en son coeur, prendre conscience que Isis et Osiris font parties de notre lumière commune, ainsi que Jésus, Marie, Bouddha, etc.. L'important est de croire, c'est bien de croire en leur lumière, mais c'est encore mieux de croire en sa propre lumière. L'émanation de ta lumière n'est pas différente de leur lumière, c'est la FOI qui fait la différence. Ne donne plus ton pouvoir, garde ta FOI, mais utilise cette FOI pour tout ce qui est, tout ne fait qu'UN. C'est cela la vraie FOI, croire que tout est UN. Invoque la lumière, peu importe sa provenance, tu fais UN avec elle. Avant même de le demander tu as déjà reçu ».
N’est-ce pas ce que nous faisons aussi lorsque nous allumons notre calice (le calice des unitariens), sans demander aucune profession de foi individuelle, en acceptant largement tous ceux qui veulent partager quelque chose, chacun faisant cela selon son coeur, sa propre tradition, ses convictions intimes. Voir par exemple la très belle méditation qui accompagne l'allumage de notre calice durant ce mois de février et qui nous a été présentée par l’Eglise unitarienne francophone (Eufr) (lien).

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