« L’Esprit souffle où il veut et les institutions ne sont pas infaillibles » par Emile Mihière, le 27 septembre 2012.
Un épisode de l’Ancien testament, qu’il faut prendre symboliquement comme la plupart de passages bibliques, est éclairant sur le plan des institutions religieuses. Il s’agit de Nombres XI, 24 et s., à propos des 70 Anciens qui dirigeaient la tribu des Hébreux dans le désert sous l’autorité de Moïse et d’une parole prophétique que Dieu leur inspirait.
Moïse prend ces Anciens à part, les fait sortir du camp et les place près de la Tente de réunion pour bénéficier du souffle divin qui les inspirerait. Mais ne voilà-t-il pas que deux rebelles, Eldad et Médad, refusent de les suivre et restent mêlés au peuple dans le camp. Comme prévu, l’Esprit inspire les séparés qui sont avec Moïse ; puis, brusquement, sans avertissement, fait grève et quitte cette sainte assemblée pour s’en aller dans le camp, au milieu du peuple, et y inspire les deux dissidents, Eldad et Médad. Panique générale chez les bien-pensants israélites et même Josué, le fidèle parmi les fidèles, s’en émeut : « Fais les taire … c’est la pagaille … ». La hiérarchie, ainsi bousculée, Moïse, loin de s’émouvoir, prend le partie des rebelles (et de l’esprit de Yaweh) et il réplique : « Plut au ciel que tout le peuple soit inspiré … ».
Quelle leçon à tirer pour toutes les religions qui se disent inspirées de Dieu et parfois les monopolisent ! « L Esprit souffle où il veut », c’est la phrase même de Jésus, lequel ajoute à peu près ceci : « Je te remercie d’avoir caché aux sages et aux savants ce que tu as révélé aux petits, aux obscurs, aux sans grade ». Ceux qui habituellement sont « dedans » (chapelle, cathédrale, temple, synagogue, pagode, etc.), les prêtres, pasteurs, rabbins, imams et autres, tous les choisis, les consacrés, les élus et toutes les hiérarchies du monde ne sont pas infaillibles et n'ont pas le monopole de l'Esprit ou souffle divin, lequel peut être saisi par n’importe quel humain de bonne volonté. L’infaillibilité n’existe pas, ni pour une institution, ni pour une personne si vénérables soit-elles. Dieu, s’il existe, n’est prisonnier d’aucun livre, d’aucune institution, d’aucun dogme, ni à plus forte raison d’aucune personne. Le monopole de la Vérité n’existe pas.
« Dieu a tant aimé le monde… » par Christine Pieretti, Un texte qui circule sur Facebook, lu sur la page de Maïten Court
Et nous ? L’aimons-nous ? Savons-nous tendre les bras au monde qui vient, aux générations qui naissent, aux nations et aux peuples nouveaux qui se lèvent. Leur tendre les bras et témoigner de la tendresse de notre Dieu.
Alors, que devons-nous faire ? Rêvons follement, aménageons des courants d’air pour que l’Esprit s’engouffre, creusons des brèches, partout, dans toutes nos certitudes, dans nos institutions, dans nos systèmes. Et même dans notre vieille maison, l’Église, pour qu’elle devienne la maison des courants d’air, que ses portes et ses fenêtres battent au vent, que les chapeaux s’envolent, que les idées fusent, que les espérances les plus utopiques s’expriment. Non, je ne peux pas me résigner à voir ma maison devenir une maison de retraite pour vérités frileuses.
Enjeux mondiaux, communication planétaire, mondialisation de la production, menace écologique. Nous sommes devant plus de questions que nous n’avons de réponses, et face à ces questions, nous ne détenons aucune « Vérité ». Devant ces questions, il n’y a que le courage, il faut y aller, retrousser nos manches, nous risquer jusqu’à risquer les erreurs. Et aujourd’hui, avant le courage des actes et des engagements, il faudra pratiquer l’audace de la pensée. Les chantiers qui s’ouvrent devant nous sont immenses, et nous avons déjà pris beaucoup de retard, au point que pour beaucoup, nous ne sommes plus dans la course. Pourtant, je ne veux pas croire que la plus belle espérance du monde se taise. Nous sommes en état d’urgence, toutes les intelligences sont requises, tous les bras sont utiles.
Les bâtisseurs de cathédrale dressaient vers le ciel le témoignage de leur espérance, et nous, quelles cathédrales dresserons-nous ? Quels sens proposerons-nous à ce monde, quels défis saurons-nous proposer pour que ce monde, en étant chaque jour plus humain, continue sa marche vers Dieu.
Les identités unitariennes et universalistes aux Etats-Unis par Richard Brodesky, membre de l’Unitarian Universalist Church of Turcson (Arizona), message personnel le 11 octobre 2012
Je vais essayer de t’expliquer ce qu’on fait ici avec les étiquettes personnelles quand il s’agit de notre identification religieuse comme unitarien-universaliste.
D’abord, à mon avis, le plus clair des adhérents ne comprennent ni veulent comprendre l’histoire religieuse. Pour eux, s’identifier comme unitariens-universalistes ou dans certains cas comme des universalistes ou des unitariens chrétiens suffit. 10% des adhérents sont des chrétiens et il existe encore quelques Eglises traditionnellement universalistes.
Les gens qui comprennent mieux leur héritage se définissent dans cette façon : si on a des racines dans le calvinisme, on peut se présenter comme protestant. Autrement dit, si une personne se considère comme la fin d’une chaîne religieuse ou philosophique qui a passé par la Réforme, on pourra s’identifier comme protestant. Notre ancien pasteur est actuellement pasteur à l’église à Plymouth dans le Massachusetts (environ 80 km au sud de Boston sur la côte Est). Les Pèlerins, qui furent des calvinistes, y arrivèrent en 1620. Leur accord pour se gouverner, le « Mayflower Compact », est très démocratique et on peut le traiter comme le base de l’autogestion de chaque paroisse. Bon, si tu peux te situer, par exemple dans cette ligne de filiation, tu pourras te présenter au monde comme protestant ou non selon tes vœux. Pour les autres, qui sont devenus des adhérents à cause des mariages mixtes ou suite au Manifeste humaniste de 1933, etc., en général ces gens s’identifient comme des unitariens-universalistes.
Moi, j’aime beaucoup les Evangiles, mais je ne les considère que comme une partie de la bibliothèque comprenant toutes les œuvres de sagesse. Et je suis étudiant de l’histoire. Ainsi, suis-je unitarien-universaliste. Je ne me vois pas comme chrétien bien que je pense que Jésus soit hyper important, car, à lui seul, il ne résume pas tous les grands esprits. Mais dans la pratique, je change un peu de temps en temps. Par exemple avec mon ami le pasteur méthodiste, je permets qu’il me considère comme protestant libéral. Il ne comprendra jamais ce que je viens de dire et être protestant est simplement plus facile. Et puis si tu réfléchis aux formes des cultes, aux hymnes, à mes œuvres bénévoles, je ressemblerai beaucoup aux protestants. Mais si tu considères mon attitude envers l’argent, envers l’autorité biblique ou envers la sexualité, je ne serai pas protestant du tout !
Je n’ai rien résolu mais moins cela aidera peut-être à mieux comprendre les usages ici.
La lumière de chacun est une lumière universelle que nous pouvons partager par Jean-Claude Barbier
Lu sur la page d'un ami de Facebook, une profession de foi de style néo-païen que j'ai trouvé très belle. Elle rejoint ce que conseillait Gandhi : que chacun garde sa religion et la vive dans l'excellence. Chacun a sa lumière, mais c'est une même lumière qui nous réunit tous. De "Raphaël Juste Être" : « Chacun a cette lumière en son coeur, prendre conscience que Isis et Osiris font parties de notre lumière commune, ainsi que Jésus, Marie, Bouddha, etc.. L'important est de croire, c'est bien de croire en leur lumière, mais c'est encore mieux de croire en sa propre lumière. L'émanation de ta lumière n'est pas différente de leur lumière, c'est la FOI qui fait la différence. Ne donne plus ton pouvoir, garde ta FOI, mais utilise cette FOI pour tout ce qui est, tout ne fait qu'UN. C'est cela la vraie FOI, croire que tout est UN. Invoque la lumière, peu importe sa provenance, tu fais UN avec elle. Avant même de le demander tu as déjà reçu ».
N’est-ce pas ce que nous faisons aussi lorsque nous allumons notre calice (le calice des unitariens), sans demander aucune profession de foi individuelle, en acceptant largement tous ceux qui veulent partager quelque chose, chacun faisant cela selon son coeur, sa propre tradition, ses convictions intimes. Voir par exemple la très belle méditation qui accompagne l'allumage de notre calice durant ce mois de février et qui nous a été présentée par l’Eglise unitarienne francophone (Eufr) (lien).