dans le recueil "Rebelles, pourquoi pas ?", publié en juin 2013 aux éditions Provence-poésies (Pp).
Au dix septième siècle, fuyant le Portugal,
La tribu Spinoza menée par le Grand-père
S’installe aux Pays-Bas, un pays amical
Refuge pour les Juifs traqués par les saints Pères …
Il naît à Amsterdam, Baruch, dit « Le Béni ».
On l’envoie tout petit à l’Ecole biblique ;
Plus tard il s’est lancé dans la philosophie,
Etudie Germonide, Descartes et sa critique …
Au nom de la Raison, il condamne les dieux ;
Et les révélations engendrant les croyances,
Les prières vénales pour exaucer des vœux
Que l’on dédaigne adresser à la Toute-Puissance …
Pour ce libre penseur, pas de surnaturel,
Pas non plus de miracle, ni de cause finale.
Il groupe autour de lui des jeunes d’Israël ;
Mais pour les responsables çà frôle le scandale …
On prononce sur lui la mesure suprême :
Le « herem » qu’on traduit : « excommunication ».
Que ce soit un « maudit » dans les cieux, sur la terre ;
Ses proches le rejettent ; c’est un vrai abandon.
Il reprend son métier : polisseur de lunettes.
Un Juif fanatisé voulut l’assassiner ;
Il évita le coup ; mais pour sauver sa tête,
Il quitte le pays, refuse d’enseigner …
Malgré tous ses échecs et ses vicissitudes
Baruch aimait la joie de vivre pleinement,
Avec tous ses amis ou dans la solitude,
Plongé dans ses études ou bien en promenant …
Ce fut un précurseur, bousculant les Eglises,
Les dogmes et les tabous de toute religion.
Douceur et fermeté, indomptable franchise,
C’est pour ces qualités que nous le saluons …