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le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
http://afcu.over-blog.org/categorie-1186856.html


 

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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 13:37

protestantisme_margot-ka-mann.jpgMargot Käßmann (photo jointe), ancienne évêque de Hanovre et ex-présidente de l’Église protestante en Allemagne, vient de donner une conférence à Strasbourg sur la question de savoir si 500 ans après la Réforme les protestants ont encore quelque chose à dire. Un compte-rendu de Michel Weckel, pasteur de l’Uepal, en a été publié le 7 septembre 2013 dans les Dernières nouvelles d'Alsace ( lien). Extrait ci-dessous concernant le nécessaire regard critique sur ce qu'a été la Réforme.


Le devoir moral, pour les protestants, de jeter un regard critique sur leur passé et de ne pas être dans le déni de ce qui fait problème. “La Réforme n’a pas été tolérante” a rappelé Margot Käßmann. De fait, Martin Luther a pris position pour les princes dans l’effroyable répression des révoltes paysannes. À Genève, Jean Calvin s’est comporté en véritable salafiste avant l’heure, cautionnant la mise à mort de l’« hérétique » Michel Servet et persécutant les esprits libres. Martin Luther a basculé à la fin de sa vie dans un antisémitisme haineux, incompréhensible et impardonnable. L’Église luthérienne, quant à elle, n’a pas toujours été une amie de la République et de la démocratie.

 

Face à ces faits qui pervertissent l’histoire de la Réforme il est important, dit Margot Käßmann, de relire le passé du protestantisme de manière critique et de faire la part des choses entre l’ombre et la lumière. Étant honnêtes intellectuellement, critiques envers eux-mêmes et leur tradition, les protestants peuvent s’autoriser à l’être aussi vis-à-vis des dérives de la société sans que cela ne s’apparente à du moralisme irrecevable et stérile.

 

Ajout du 14 septembre 2013 - Matthieu Arnold, professeur d’histoire du christianisme  à la Faculté de Théologie protestante de l’Université de Strasbourg, membre honoraire de l’Institut universitaire de France, apporte quelques informations en contre-point (son message au sein du groupe 'Protestantisme libéral' sur Facebook).
Je me contenterai de rappeler, au sujet de la Guerre des paysans (1525), que Martin Luther a commencé par admonester sévèrement tant les princes que les paysans, avant que les victoires des seconds et la crainte du chaos ne l’amènent à justifier la répression ; à la suite de quoi, on l’oublie trop souvent, dans maints écrits le Réformateur a plaidé la clémence pour nombre d’insurgés qui avaient survécu au massacre. Ses écrits tardifs contre les Juifs (parler d’ « antisémitisme », ce qui implique une dimension raciale et raciste, n’a aucun sens pour Luther) sont assurément « impardonnables » ; toutefois, ils ne sauraient faire oublier son traité Que Jésus-Christ est né Juif (1523), exhortation à mieux traiter les Juifs tout à fait neuve pour son époque.

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 18:27

Article à la Une : Mon itinéraire : famille protestante, croyance unitarienne, par Roger Gau, unitarien, ingénieur aéronautique à la retraite, suivi d'une bibliographie exhaustive de ses publications, mis en ligne le 2 septembre 2013 dans les Actualités unitariennes (lien).
Libre-propos : Dieu et Jésus d’après R. Demortier, message de Roger Gau au groupe « Unitariens francophones » sur Facebook le 1er juin 2013 : « Voici comment R. Demortier définit Dieu et Jésus. Cela correspondent assez bien à ce que je pense » (lien).
Message d'envoi, le 1er septembre 2013 par Jean-Claude Barbier

Notre tradition encourage l’expression écrite des uns et des autres afin de sortir du cléricalisme où seuls les religieux, prêtres et pasteurs, rabbins et imams avaient et ont toujours une audience sur les questions de religion, jouissant ainsi d’un quasi monopole, même si de nos jours il est de plus en plus partagé avec les scientifiques. Les colonnes de nos bulletins donnent volontairement la parole à des fidèles qui n’ont pas ce statut de notoriété, mais qui n’en n’ont pas moins une pensée vigoureuse. Après Charles-Henri Matile (mai), Emile Mihière (juin), Christian Phéline (août), voici ce mois-ci, Roger Gau qui nous explique son itinéraire et dont nous conseillons la lecture de ses nombreuses publications. Ainsi va notre mouvance, avec des auteurs qui trouvent en son sein encouragements et fraternité.

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 11:17

charles_gordon_ames.jpgChristianity and Unitarianism” (Christianisme et unitarisme) par Charles Gordon Ames (1828-1912), Church of the Disciples, Boston, Berry Street Essay, texte à lire avant la Conférence ministérielle du 29 mai 1895. Paru dans l' American Unitarian Association, 1896 ; Tracts, 4th Series, n° 96, et mis en ligne sur le site de l'Unitarian Universalist Ministers Association UUMA (lien). Traduit en français par Roger Gau à partir d’une traduction automatique de Google (lien). 


L’auteur fut d’abord ordonné ministre d’une Eglise baptiste en 1849, milita au sein du Parti républicain à partir des années 1854 (de 1855 à 1857, il édite le Minnesota Republican, le premier journal de cette tendance dans le Nord-Ouest). Il s’établit à Boston en 1859, adhère à l’unitarisme, et, plus tard, il succède à James Freeman Clarke comme pasteur à l’Eglise des Disciples. Il édite le Christian Register of Boston de 1877 à 1880. Il se remarie en 1863 avec une activiste philanthrope et féministe Fanny Baker Ames.

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 19:21

jacques_cecius.jpgJacques Cécius est né à Spa en Belgique en 1940. Et Cécius n'est pas un pseudonyme ! Le nom est d'origine italienne et ce passionné d'histoire assume le fait qu'il descend d'un déserteur belge (du nom de Jehin) des armées napoléoniennes, ayant engrossé une Napolitaine !

 

Il a effectué des études musicales au Conservatoire de Liège où il obtint même des premiers prix en solfège et percussions ! Il a ensuite été conduit à exercer de nombreux métiers (assureur, brocanteur, fleuriste, vendeur dans une grande surface, jardinier) avant de rejoindre la police municipale où il exerça pendant pas moins de 31 ans (de 1966 à 1997).

 

Anarchiste - Politiquement à Gauche, il a milité au Comité pour la Paix en Algérie qui récoltait des fonds pour les "rebelles", de 1958 jusqu'à l'indépendance de ce pays. Il a également milité au Parti socialiste de 1965 à 1981 et dans les instances syndicales (CGSP). C'est sous le pseudonyme de Jacouille la Flicouille qu'il a collaboré avec la presse libertaire jusqu'à la disparition du principal organe en Belgique, le regretté Alternative libertaire !

 

Franc-Maçon - Il s'intéresse à la franc-maçonnerie depuis l'âge de 20 ans. Il a été initié en 1973 dans un atelier du Grand Orient de Belgique. Après avoir eu la "double appartenance" GOB - Droit Humain de 1988 à 2004, il a été jusqu'au bout membre d'une loge de la Fédération belge du Droit Humain. Trois fois 'Orateur', deux fois 'Second surveillant', il admet avoir refusé - parce que, disait-il, trop paresseux - le Vénéralat à deux reprises.

 

Protestant depuis 1993 au sein d'une paroisse de l'Eglise protestante unie de Belgique (EPUB), mais sans être membre électeur, il a fait le tour de plusieurs Eglises marginales d'origine réformée, toujours dans le cadre de ses recherches en matière d'histoire des mouvements religieux et des sectes. Il a également étudié le développement des communautés ethniques (africaines) dans le protestantisme. Il est membre de la Fraternité protestante des Veilleurs, au sein de laquelle son parrain fut le professeur Théodore Monod. Il a aussi rédigé des articles pour des sites protestants libéraux et des sites unitariens [Ndlr - celui de son ami Pierre Bailleux "Profils de libertés"] comme "L'unitarisme, ses origines", "Des chrétiens radicaux : les Quakers".

 

Des mouvements religieux à l'occultisme : il s'informe sur les petits mouvements religieux peu connus, depuis l'âge de 16 ans. Il avoue en avoir "pénétré" quelques-uns aux fins de parfaire mes connaissances. Il a notamment rédigé divers articles sur les mouvements religieux atypiques qui existent ou ont existé dans sa région (antoinisme, dorisme, spiritisme, Eglise catholique libérale). Il s'est particulièrement penché sur l'occultisme, tout en restant "extérieur" à ces "sciences".

 

Un écrivain - Jacques Cécius est l'auteur des ouvrages suivants L'Anarchisme, une utopie nécessaire (Labor, 2000), Le rêve citoyen d'un franc-maçon (Detrad, 2003, en vente chez Amazon ou à La Cale Sèche ), Occultistes et francs-maçons édité en 2007 par Memogrames et le Blog Maçonnique (diffusion en France : Ivoire Clair). Il a collaboré à l'ouvrage coordonné par Luc Nefontaine, Illustres et francs-maçons (Labor, 2004 ; en vente chez Amazon ou à La Cale Sèche).

 

Il est décédé le 6 juillet 2013 dans la ville où il était né.

 

source : informations prises sur le Blog maçonnique.

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 14:09

Informations

Mariage à la carte au Sénégal - A la demande de l’AFCU, le pasteur Pierre-Jean Ruff *  s’est rendu au Sénégal ce mois de mai pour la cérémonie religieuse d’un couple mixte.  A la demande des époux, pour discrétion à la fois personnelle et professionnelle, le compte-rendu de ce mariage n’en a pas été fait, mais sachez que tout s’est bien passé. * pasteur à la retraite de l’ERF, desservant de l’Eglise réformée française de Copenhague, et conseiller de l’AFCU.

Séjour en Europe d’Ambroise Niyongabo, président de l’Eglise unitarienne du Burundi, du 2 au 16 juillet 2013 - Après avoir assisté le 3 juillet à l’assemblée générale de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), Ambroise Niyongabo, qui est avocat et qui souhaite se spécialiser sur les droits de l’Homme, a visité les institutions européennes à Strasbourg, La Haye et Bruxelles.

AG de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) - Voir le compte-rendu sur le site de l'AFCU (lien). Hormis l’Eglise épiscopalienne (anglicane) à Paris, qui regroupe des fidèles américains et qui a récemment proposé d’ouvrir ses bénédictions nuptiales aux couples homosexuels, l’AFCU est donc la toute première communauté religieuse française à leur proposer concrètement une cérémonie. Celle-ci se fera « à la carte », dans le respect des convictions et des appartenances des conjoints, ainsi que de leur milieu familial et social.

Nous sommes en deuil de Jacques Cecius - Information donnée par Yves Lecornec au groupe « Unitariens francophones » sur Facebook le 11 juillet 2013 : « L'auteur de Occultistes et francs-maçons (2007), Jacques Césius, est décédé le 6 juillet 2013. Né à Spa en 1940, cet ancien policier, protestant, anarchiste et franc-maçon (initié en 1973), grande gueule devant l'Eternel, ne s'était pas fait que des amis avec ce livre Occultistes et francs-maçons qui passaient en revue des personnalités telles que celles d'Helena Petrovna Blavatsky, Annie Besant, Charles Webster Leadbeater, Rudolph Steiner, Pascal Randolph, Max Heindel, Spencer Lewis, Eliphas Lévi, Papus, Sédir, Jules Doinel, Jean Bricaud, Constant Chevillon, René Guénon, Oswald Wirth, Robert Ambelain, Robert Amadou, Jean Marques-Rivière, qui conservent leurs adeptes voire zélateurs. Cécius se fritait régulièrement avec eux dans les zones de commentaires du Blog Maçonnique jusqu'au moment où la maladie l'a éloigné du clavier ». Pour une présentation biographique plus détaillée (lien).

Libres propos : "Mon intérêt pour l’unitarisme", Vincent Defert (protestant libéral, Lorraine), sur Facebook à Jean-Claude Barbier - Dans ma relation à Dieu, je le ressens comme Un ; je n'arrive pas à le tronçonner en 3 morceaux. Pour moi, si le Christ n'était pas un homme, alors l'Evangile est vide de sens et notre foi est vaine. Et ce qu'on appelle l'Esprit Saint n'est que la manifestation de la présence de Dieu en toute chose et tout être. Si on ajoute à cela le fait que j'ai des idées très libérales, il est logique que les unitariens m'intéressent.

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 13:54

Article à la Une : « Hommage à Christian Phéline » par Jean-Claude Barbier, mis en ligne dans les Actualités unitariennes le 21 avril 2013 (lien).
Informations (lien) : Mariage à la carte au Sénégal ; Séjour en Europe d’Ambroise Niyongabo, président de l’Eglise unitarienne du Burundi, du 2 au 16 juillet ; AG de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) (lien) ; Nous sommes en deuil de Jacques Cecius.
Libres propos (lien) : « Mon intérêt pour l’unitarisme » par Vincent Defert.

Message d'envoi par Jean-Claude Barbier, le 24 juillet 2013.

Les unitariens français sont encore peu nombreux, mais - je le dis sans fausse modestie - ils sont de qualité ! Nous poursuivons notre présentation des uns et des autres afin de rendre hommage (à Christian Phéline, toujours vivant et entouré de l’affection de sa famille) ou de faire mémoire (le Belge protestant libéral, unitarien et franc-maçon Jacques Cecius, qui vient de nous quitter). Et puis, grâce à notre bonne présence sur Internet en général et sur Facebook en particulier avec notre groupe « Unitariens francophones » (78 membres à ce jour), nous élargissons considérablement le cercle de nos sympathisants. Merci à tous nos nouveaux ami(e)s.
Et puis, nous sommes devenus capables de proposer une cérémonie religieuse (à la carte !) aux couples qui le souhaitent (et ceci quelque soit leur orientation sexuelle).

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 18:27

Source : Wikipédia en anglais (lien) et en néerlandais (lien).

Camphuysen.gifDirk Rafaelsz Camphuysen (ou Rafelsz Kamphuysen), est né en 1586 à Gorinchem (ville à l’est de Dordrecht, appelée aussi Gorkum), d'un chirurgien respecté et d’une mère mennonite dont le père, Hans van Mazeik, avait été décapité pour ses convictions. Sa mère mourut alors qu’il n’avait que 8 ans, et son père peu après. Comme il manifestait du talent artistique, son frère aîné, qui avait repris l’activité de son père, l’envoya apprendre le dessin auprès du peintre Dirck Govertsz. A 18 ans, il commença à étudier les langues. Il est engagé en 1608 comme tuteur  par  la « Heer van Langerak » de Leyde (Leiden en néerlandais) et se retrouve à Nieuport comme tuteur privé et secrétaire de van Gideon van den Boetzelaer. Durant ses temps de libre, il étudie la théologie à l’université de Leyde. En 1613, il épouse Anna van Alendorp. En 1614, il devient professeur à l'Ecole de latin d’Utrecht. Il remplace quelques fois le pasteur Taurinus qui exerce à la cathédrale Saint-Martin d’Utrecht (devenue protestante depuis 1580 et connue sous le nom de Domkerk après l’écroulement de la nef en 1674), puis se retrouve lui-même comme ministre en 1617 à Vleuten, près d’Utrecht. Mais il a le malheur d’adhérer aux idées des Baptistes et des Arminiens, si bien qu’il perd son emploi dès l’année suivante, en 1618.


Un ami, lui aussi peintre et pasteur, Lambert Jacobsz, l’incite à quitter carrément le ministère et à s’adonner de nouveau à la peinture, mais c’est plutôt vers la poésie qu’il se tournera. Il doit s’exiler en 1619, à l’âge de 33 ans, plus au nord, dans les Frisons. Il traduit les psaumes et ses cantiques connaîtront un grand succès. En 1625, il refuse un poste d’enseignement qui lui est proposé par le Collège socinien de Rakow, en Pologne (lequel continuera ses activité jusqu’en 1630) car sa femme ne veut pas s'expatrier. Il meurt à Dokkum comme commerçant de lin en juillet 1627.


Il laisse des peintures (de petit format) selon la mode hollandaise de l’époque : la vie rurale avec ses fermes et ses animaux, des tableaux de coucher de soleil et de clair de lune, des paysages avec le Rhin et autres cours d’eau. Il laisse aussi une œuvre théologique avec entre autres un « Compendium Doctrinae Sociniorum », mais c’est surtout grâce à ses poésies qu’il connaît la célébrité posthume. Une brochure présentant sa vie et son œuvre est publiée à Rotterdam par Barent Bos en 1683, puis à Amsterdam, par Jan Rieuwertsz en 1699 *, le troisième à Amsterdam par Marten Schagen en 1723 et enfin à Amsterdam, par Petrus Conradi en 1775.
* en 1718, Arnold Houbraken, peintre et écrivain vivant à Dordrecht (1660-1719) publie une bibliographie de lui dans De groote schouburgh der Nederlantsche konstschilders en schilderessen.

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 15:19

n° consacré à Baruch Spinoza (1632-1677), mis en ligne le 5 juin 2013 dans La Besace des unitariens

 

La fin du tout pour l'homme, par Jean-Claude Barbier (lien).

La découverte de Spinoza par Franz-Olivier Giesbert (extrait de son livre "Dieu, ma mère et moi", janvier 2012, éd. NRF Gallimard) (lien).

La communion cosmique par Eric Agier (lien).

Jean Jaurès à propos de Jésus, cité par Yves Lecornec (lien).

Poème sur Baruch Spinoza par Emile Mihière (lien).

 

message d'envoi le 5 juin 2013 par Jean-Claude Barbier

Jusqu’à présent, les religions nous parlaient de Dieu souvent à partir de révélations et d’Ecritures saintes considérées comme inspirées. Mais de plus en plus l’universel s’impose au delà des discours particuliers, religieux ou confessionnels. Dès lors, le public se tourne vers les philosophes sans doute plus aptes que les théologiens à tenir compte des connaissances mises à notre disposition par l’anthropologie religieuse. Cette nouvelle disposition ne peut que revaloriser l’œuvre d’un Baruch Spinoza. Nous y ajoutons un texte de Jean-Jaurès concernant Jésus, car là aussi, les voix extérieures aux Eglises sont désormais à écouter avec attention dès lors qu’elles sont sincères.

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 15:15

par Jean-Claude Barbier

 

Alors que les théocraties aliénaient les hommes, les faisant dépendre de volontés divines, d’autorités scripturaires comme la Bible et le Coran, ou encore de prophètes ou de clergés parlant au nom de Dieu, l’humanisme a renversé la tendance, faisant de l’homme le centre du monde.

Jésus a favorisé indéniablement cette évolution en considérant que la Loi juive ne pouvait pas s’appliquer en contradiction avec le bien de l’homme pris dans son sens raisonnable : si un âne tombe dans un puit le jour du sabbat, comment ne pas aller l’en retirer ? Et d’ajouter : le sabbat est fait pour l’homme et non pas l’inverse ! La religion se doit d’aider les hommes et non pas de les brimer (encore moins de les spolier ou de les tuer). Mieux, Jésus considère que la Loi n’est pas immuable : Moïse vous a dit que … et moi je vous dis … Non seulement il prend l’homme en considération (mais déjà l’Ancien testament prônait une politique sociale en faveur des veuves, des orphelins, des pauvres, des immigrés, etc.), mais il en fait une référence : la volonté de Dieu (que Ta volonté soit faite !) correspond à ce dont nous avons effectivement besoin. Il y a donc parfaite compatibilité, concordance. Le Dieu de Jésus est providentialiste (que les oiseaux ne s’inquiètent pas du lendemain) et on peut même dire paternaliste ; il aime l’homme comme un père et veut son bien. Mais il faudra toutefois attendre la Renaissance pour que les Arts fasse de l’homme le centre iconographique, puis le Siècle des lumières pour affirmer la compatibilité entre les lois divines dirigeant la Nature et la raison humaine ; enfin les déclarations américaines puis française des droits de l’homme et du citoyen.

Avec la fin du théisme, de cette croyance naïve selon laquelle Dieu nous protège, nous écoute, répond à nos prières, intervient pour résoudre les cas particuliers en bousculant les lois de la nature (qu’il a pourtant mises en place en tant que Créateur !), le panthéisme de Baruch Spinoza reprend de l’audience. Avec lui, le problème du Mal ne se pose plus : pourquoi Dieu n’est-il pas intervenu pour sauver les Juifs de la Shoa, pour mettre fin aux massacres, pour punir les dictateurs, etc. Dieu est dans sa Création, en immanence, source de vie, mais laisse les dynamiques naturelles s’opérer même lorsqu’elles produisent ce que nous appelons des cataclysmes. Nous voilà avec une présence divine certes (pour les croyants), mais désormais sans protection, sans punition, sans récompense sur terre ou dans un au-delà ! A nous de faire avec.

Nous voilà devenus orphelins. Désormais, c’est l’univers tout entier qui est la référence et non plus notre nombril et nos besoins. Il nous faut même sauver la planète bleue en sacrifiant une partie de ceux-ci ; mettre fin à notre surconsommation alors que le Dieu de la Genèse nous avait établi comme des rois sur tout ce qui est vivant ; respecter les animaux et assurer leur survie. L’écologie invite radicalement à mettre fin à nos égoïsmes.

Après les grandes civilisations théocratiques, l’humanisme exaltant à juste raison nos potentialités physiques et mentales, voici venir une nouvelle étape qui est celle de la primauté de l’environnement, de la Vie (et pas seulement de nos seules vies humaines). Sur le plan théologique, il nous faudra sans doute repartir, entre autres, de l’héritage de Spinoza si nous voulons penser Dieu et le Monde.

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 15:12

La sublimation des sens ne s’obtient pas par un acte de frustration, au contraire. La communion avec le Père cosmique enseignée par Jésus doit pouvoir s’opérer sur quatre niveaux distincts mais de même valeur : les sens, le cœur, la pensée et l’âme.
1 – « De toutes vos forces ». C’est la jubilation primaire du sensoriel : « Sachez redevenir comme de petits enfants », en extase sur le sein de leur mère …
2 – « De tout votre cœur ». Là, c’est l’empathie cosmique, l’amour des êtres et de la vie dans la nature : « Aime ton prochain comme (étant) toi-même ».
3 – « De toute ta pensée ». C’est l’approche métaphysique du cosmos, de la vie universelle.
4 – « De toute ton âme ». C’est la mystique, la méditation, la prière silencieuse : perception du cosmique comme un chant inaudible. « Celui qui entend le Père, celui-là est mon frère ou ma sœur ».

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