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le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
http://afcu.over-blog.org/categorie-1186856.html


 

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 11:32

robert_barclay_lumiere.jpgRobert Barclay, Georges Liens, Jeanne Henriette Louis, La lumière intérieure, source de vie. Présentation par Georges Liens et Jeanne Henriette Louis de l’ouvrage de Robert Barclay, « La Lumière intérieure source de vie : apologie de la vraie théologie chrétienne telle qu’elle est professée et prêchée par ce peuple appelé par mépris les Quakers », Amsterdam 1676, traduit en français en 1702, réédité chez Dervy en 1992 (dépôt légal 1993), dans la collection "Mystiques et religions", 415 pages, avec une présentation de l’œuvre qui fait un quart du volume à peu près.


Robert Barclay, célèbre quaker, est né en 1648 en Écosse, d'une famille riche et ancienne, et mort en 1690. Il embrassa en 1666 ainsi que son père, la doctrine des quakers ; se lia étroitement avec William Penn ; voyagea en Angleterre, en Hollande et en Allemagne, pour inciter des adhésions au quakerisme ; et écrivit plusieurs ouvrages dont le plus connu est l’Apologie de la véritable théologie chrétienne, telle que la professent ceux que par dérision on appelle Quakers, publiée à Amsterdam en 1676, en latin, et dédiée au roi Charles II d'Angleterre ; traduite en français en 1702.


La présentation de cet ouvrage fait mention des différentes tendances au sein de ce mouvement si attachant ; en voici des passages, concernant les relations entre le quakerisme et l’unitarisme :


« Au XVIème siècle apparurent les unitariens (appelés longtemps sociniens, du nom du principal d’entre eux, le Siennois Fausto Socin) qui, fermement attachés à l’unicité de Dieu entendue en son sens le plus rigoureux, rejetèrent le dogme de la Trinité, et par conséquent toute la christologie traditionnelle. Mais ils gardèrent toujours la plus grande vénération pour la personne même de Jésus. Ils voyaient en lui (avec des nuances d’interprétation qui pouvaient varier légèrement d’un penseur à l’autre) le « médiateur » dont parle I Tim. 2,5, l’être qui avait été chargé par Dieu de la plus haute mission providentielle au service de tous les hommes : leur révéler, par l’exemple de sa vie et par son enseignement, la Loi d’Amour dans toute sa plénitude.


Les premiers quakers, parce qu’ils paraissaient, à tort, négliger l’incarnation du « Christ historique » au profit du « Christ intérieur », furent très vite accusés d’unitarisme par leurs adversaires : cela explique le soin que met Barclay à affirmer la croyance des Amis en la plénitude de la divinité de Jésus.


Cependant, par la suite, au début du XIXème siècle, l’unitarisme influença effectivement le quakerisme aux Etats-Unis et y détermina, en 1827-1828, une scission radicale entre les Amis dits orthodoxes, qui s’étaient fortement rapprochés du protestantisme évangélique, et ceux de tendance unitarienne ou « libérale », appelés hicksites du nom de leur chef de file Elias Hicks (1748-1830). Après des dizaines d’années de rupture complète entre les deux groupes américains…ils se réconcilièrent peu à peu à partir de la fin du XIXème siècle, et reconstituèrent vers 1955 l’unité spirituelle de la société des Amis, chacun acceptant de respecter pleinement et sans arrière pensée les convictions de l’autre ...


C’est ainsi, que, parmi les quakers actuels, certains croient…que Jésus est véritablement le fils de Dieu dans le sens le plus traditionnel de cette expression ; et d’autres sont tout proches sur ce point des positions professées par Tolstoï ou par les protestants libéraux, tel le grand théologien Auguste Sabatier, et Albert Schweitzer : ils voient en lui un homme qui a été conscient à un degré exceptionnel, suréminent, de la présence de Dieu en lui comme dans tous les êtres humains, qui a vécu cette présence dans sa plénitude, et à travers qui le message divin – consigné par la suite dans les évangiles – s’est exprimé de la façon la lus parfaite….


Pareille diversité constitue la grande originalité du quakerisme actuel, et l’idéal des Amis est parfaitement résumé en peu de mots dans une formule célèbre qu’ils ont adoptée comme leur règle d’or : dans ce qui est essentiel : unité. Dans ce qui est secondaire : liberté. Mais en toutes choses : charité. »


Information transmise par Yves Lecornec le 15 mai au groupe de discussion « Unitariens francophones » (lien)

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 00:01

Résumé par Giacomo Tessaro de la conférence donnée par le révérend Roberto Rosso et Alessandro Falasca dans le cadre de la rencontre organisée par les unitariens italiens, à Servigliano (près de Fermo, dans la Marche, province du centre de l'Italie) les 25-26 septembre 2010 sur "Bracciforti et le Risorgimento (Renouveau) italien".

 

On peut croire que l'unitarisme en Italie est une histoire toute récente. Au contraire, les idées unitariennes, même si elles ne furent pas représentées par une “ institution “, remontent à la période du Risorgimento, laquelle fut particulièrement féconde d'élans et d'idées.


risorgimento1859.jpgLa réaction contre l'absolutisme, très importante dans la pensée de tous les protagonistes de cette période, signifia aussi, et surtout, une réaction contre l'Église catholique, au moins contre certaines de ses caractéristiques, garante qu'elle était de l'absolutisme dans une grande partie de l'Europe. Si pour certains le refus du catholicisme signifia la perte de leur foi et un laïcisme absolu, d'autres cherchèrent des alternatives spirituelles, à savoir une foi qui s'accordât avec les nouveaux courants de pensée.

 

À côté des traditionnelles doctrines protestantes, représentées en Italie par l'ancienne Église vaudoise, doctrines qui exactement en cette période se propagent dans toute l'Italie, il naît une nouvelle pensée religieuse, appellée par ses adeptes “ unitarisme religieux “ ou bien “ christianisme des livres penseurs “. Un de ses plus grands représentants, Ferdinando Bracciforti, fonde à Milan un périodique, “ La Riforma del Secolo XIX “ ( La Réforme du XIX siècle ), porte-parole des naissantes idées unitariennes en Italie. Le titre même du périodique souligne une continuité avec la Réforme de Luther, mais aussi bien l'intention de la dépasser ; plus précisément l'intention de dépasser “ l'idolatrie de la Bible “, pas mieux, selon les unitariens, que l'idolâtrie de la hiérarchie et du pape, typique du catholicisme. Ils veulent créer une nouvelle “Religion de Dieu “, fondée sur l'essentiel du message chrétien et sur l'universalisme, c'est à dire reconnaître comme soeur et frère chaque être humain au-delà de la foi professée.

 

ndlr - Voir notre article "Les unitariens à Milan en 1875", sur ce même site et à la date du 7 mai 2007 ( lien).  En 1896, Fernandino Bracciforti publiera à Milan "Cristo Redentore anche senza miracoli" (Le Christ résdempteur aussi sans miracle - mais on pourrait tout aussi bien traduire par  "le Christ sans rédemption ni miracles").

 

Quels sont les autres fondements de cette foi unitarienne ? Avant tout, le panenthéisme ; les lois de la Nature sont un exemple de la perfection de la création divine et de la présence dans toute la Création d'une source divine, des formes de vie les plus simples (les plantes) aux plus complexes (l'Homme). De cette conception vient le refus des miracles, sur lesquels se fonde une grande partie du catholicisme ; l'oeuvre de Dieu, la Nature, est en effet parfaite comme elle est, et elle n'a pas besoin d'être corrigée.


En second lieu, l'universalité du message de l'Esprit, abstraction faite des formes qu'il assume dans les diverses cultures, et des convictions individuelles. Cette idée se concrétise dans le refus de tous les dogmes traditionnels, comme celui de la Trinité ; Bracciforti pense que ce dernier n'est pas confirmé par les Ecritures. La foi doit s'émanciper, doit grandir, quitter les certitudes sécurisantes des dogmes pour adopter un esprit de recherche, prêt à retrouver dans toutes les traditions les germes de l'Esprit sans renier le message chrétien.


La conviction de l'absolue humanité de Jésus s'explique aussi par le fait que s'il était le Fils de Dieu, donc évidemment un être parfait et sans péché, il ne pourrait pas montrer la voie à des êtres humaines, imparfaits et plongés dans le péché, que ceux-ci puissent à leur tour parcourir. Par ailleurs, la mort de Jésus n'a aucun valeur de salut ; personne ne peut pas expier les péchés d'autres hommes, et la conception même d'expiation est critiquée.


En conclusion, le message de Jésus devient, dans la perspective unitarienne, une invitation à la libre communion universelle des vraies valeurs religieuses : amour, vérité et esprit.

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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 08:27

Source : informations trouvées par Pascal Acker “The Unitarian advocate and religious miscellany”, volumes 5-6, pages 186 et 189 (lien). Traduction courante par Jean-Claude Barbier.

Voir notre article précédant : "Des unitariens à Paris en 1831" à la date du 7 mai 2007 (lien).


WORSLEY, ISRAEL (1768-1836), ministre unitarien, est né à Hertford en 1768. Son grand-père, John Worsley fut pendant 50 ans successivement instituteur en cette ville et auteur d’une grammaire (en 1736) et d’une traduction du Nouveau testament qui fut publiée à titre posthume et grâce à une souscription en 1770, trois ans après sa mort en 1767. Son père fut lui aussi instituteur durant 30 ans à Hertford et publia une grammaire latine.


Israel Worsley entra au lycée de Daventry (Daventry Academy) en 1786, sous Thomas Belsham, lequel en fit un unitarien. En décembre 1790, une société de marchands anglais de Dunkerque l’engagea comme ministre du culte car il n’y avait pas, en cette ville, de culte en leur langue. Le culte devait être mené avec un “livre de prières communes composé pour l’Eglise anglaise à Dunkerque avec une collection de psaumes”, lequel livre fut édité à Dunkerque en 1791 (et sera republié en 1848). I. Worsley ouvrit une école, mais il dût quitter la ville en 1793 à cause de la guerre [le Blocus de l'Angleterre par Napoléon] et ne put y revenir qu’après la signature de la paix d’Amiens en 1802, mais il y fut arrêté lors d’une reprise des hostilités l’année suivante.


Paris_-_Passage_de_Choiseul_03.jpgFinalement, il put s’échapper vers la Hollande, puis on le retrouve de 1806 à 1813 comme ministre à Lincoln en Angleterre, puis de 1813 à février 1831 à Plymouth (où il créa une mutuelle de solidarité et une librairie de livres religieux). C’est alors qu’il quitte Plymouth avec toute sa famille pour un séjour de 6 mois à Paris. Le contexte le persuada que l’implantation d’un lieu de culte unitarien était possible : celui-ci fut ouvert en juin 1831 (le premier culte eut lieu le dimanche 12 juin, au n° 12 de la rue de Choiseul, au S-E de l’Opéra de Paris.

 

le passage de Choiseul (distinct de la rue de Choiseul, mais dans le même quartier)


En janvier de l’année suivante (en 1832) une association (French Unitarian association traduit en français par Association unitaire française AUF) (lien) fut fondée avec siège à la rue de Provence * afin d’être habilitée à diffuser publiquement des textes (“tracts” en anglais). Elle rechercha un pasteur français afin de prêcher alternativement avec I. Worsley et de permettre à ce dernier d’aller en province pour étendre l’association (lien). Mais une épidémie de choléra dispersa malencontreusement la congrégation naissante, les cultes durèrent toutefois jusqu’en juin 1833.

* La rue de Provence court, d'ouest en est, de la Gare Saint Lazare à la rue du Faugbourg Montmartre


De retour en Angleterre, il fut de nouveau ministre à Lincoln, à partir de juin 1833. Il mourut au Havre le 3 septembre 1836 [ndlr : ultime séjour ou bien de passage ? ]. Son fils, William Worsley (1796-1881) fit des études au Manchester College de 1816 à 1819, et fut ministre unitarien à Thome (1819-1822), Hull (1822-1825), et Gainsborough (1825-1875).


En plus de sermons, de tracts et de livres scolaires, il publia :

1. 'Account of the State of France . . . and the Treatment of the English' 1806

2. 'Memoir of Jacob Brettell' Lincoln, 1810

3. 'Observations on ... Changes in the Presbyterian Societies of England' 1816 (intéressante pour une histoire de l'unitarisme)

4. 'Lectures on ... Nonconformity' 1823, réédité en 1825

5. 'View of the American Indians . . . the Descendants of the Ten Tribes of Israel' 1828.


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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 18:42
note de Pascal Acker, le 30 décembre 2009

Aux Etats-Unis, l'évangélisme apparaît avec le Réveil protestant du début du XIXème siècle. La distinction est bien établie dès 1815 entre libéraux (dont les universalistes, de l’Eglise universaliste américaine, et les unitariens), évangéliques (adeptes de ce Réveil centré sur un Jésus rédempteur et trinitaire) et "orthodoxes" (à savoir les conservateurs au sein de toutes les Eglises). Cet évangélisme n'est pas le pentecôtisme, qui, lui, naîtra au début du siècle suivant. Ces chrétiens "évangéliques" pouvaient être luthériens, réformés, méthodistes, baptistes ou anglicans. 

Au milieu du XIXème siècle, les tensions entre les chrétiens libéraux et unitariens, d’une part, et les chrétiens "évangéliques" d’autre part, étaient suffisamment vifs pour que cela se répercuta au niveau des mouvements de jeunesse. A partir de 1852 des Young Men's Christian Unions (YMCU) furent fondées (soit une dizaine d'associations dans le NE des USA, des années 1850 à 1900) après que la Young Men's Christian Association (YMCA) de Boston (qui existe toujours) refusa jusqu'en 1931 l'adhésion des "libéraux", à savoir des chrétiens qui se refusaient aux professions de foi au nom de la liberté de conscience.

Le "test de Portland" ou "base de Portland" stipulait que "seuls ceux qui professent aimer et avouent publiquement leur foi en Jésus, le Rédempteur, comme étant de nature divine, et qui témoignent de leur foi en devenant et en restant membres d'Eglises qui sont tenues comme "évangéliques", et aucune autres, peuvent être autorisés à voter et exercer des fonctions". Avec les libéraux, les catholiques, puis les Mormons furent non desiderata. Cette profession de foi évangélique resta exigée jusqu'en 1931.

YMCU-Boston.JPGLes YMCU conservèrent leur totale indépendance tant par rapport à l’American Unitarian Association (AUA) que de l’Universalist Church of America (UCA), mais elles sombrèrent avec la Guerre de Sécession, les jeunes ayant été recrutés pour la guerre où s'étant portés volontaires. Seule la YMCU de Boston, la BYMCU, repris courageusement ses activités en 1868.

La fusion en 1961 entre l’AUA et l’UCA et la naissance consécutive de l’Unitarian Universalist Association (UUA) ne mit pas fin à son existence, mais elle semble avoir cessé ses activités suite à la vente d'une bonne partie de son quartier général bostonien et de sa colonie de vacances du New Hampshire en 1993 (à une heure de route de Boston). Les infrastructures sportives existent toujours et fonctionnent sous un autre nom. Je ne sais pas s'il s'agit d'un simple changement de nom ou d'une cession de ses activités. Le bâtiment du siège, dont la façade (illustration jointe) est d'architecture gothique, est, quant à lui, classé et abrite aussi des services administratifs du Emerson College. La BYMCU ("B" pour Boston) aura marqué la vie bostonienne pendant plus de 150 ans (lien). Depuis 2003 elle s'appelle Boyslton Street Athletic Club (BSAC) (lien).

Entre temps, à la fin du XIXème siècle, sans doute pour élargir les mouvements de jeunesse aux jeunes filles, l’UCA (les universalistes) fonde en 1896 la Young People's Christian Union et l’AUA, deux ans plus tard, en 1898, la Young People's Religious Union ; toutes deux étaient statutairement indépendantes par rapport à leur Eglise respective.

Mais, les deux mouvances évoluant d’une façon semblable en s’ouvrant à des agnostiques et à des «humanistes» (non théistes adhérant à une dimension spirituelle de la vie), les deux organisations de jeunesse fusionnèrent en 1953, soit 8 ans avant les 2 Eglises, au sein de la Liberal Religious Youth (LRY). Mais, souvent en conflit avec les adultes de l'Unitarian Universalist Association (l’association qui était résultée de la fusion des deux Eglises), la LRY fut dissoute en 1982 et remplacée par les Young Religious Unitarian Universalist (YRUU), toutefois les relations semblent être restées un peu difficiles.

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 13:23
ferenczjozsef.jpgJózsef Ferencz, né en 1835, fut évêque de l'Eglise unitarienne de Transylvanie de 1876 à sa mort en 1928. Il écrivit entre autres un "Catéchisme unitarien hongrois" en 1864 qui, en 1991 connaissait sa 20ème édition, et, en 1907, "A Short Account of the Unitarian Church of Hungary", aux éditions Jókai.

Ce texte, en anglais, vient d'être numérisé par Google pour le compte de l'American Libraries, à partir d'un ouvrage de la collection "Americana" de l'université de Harvard. Il est donc entièrement consultable sur site.
http://www.archive.org/details/ashortaccountun00feregoog  

La Transylvanie faisait naguère partie de la Hongrie ; d'où le titre.

Cette information nous a été communiquée par le révérend Roberto Rosso (Italie).
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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 17:56

par Christian Baert (Gironde, France), texte envoyé à La Besace le 4 janvier 2009

Si vous croyez sincèrement à la Trinité, vous n’êtes pas le seul. Au sein de la chrétienté des centaines de millions de personnes sont dans votre cas. D’ailleurs, peut-être avez-vous toujours été persuadé que cette doctrine était fondée sur la Bible. Mais savez-vous exactement en quoi elle consiste ? Vous en faites-vous une idée bien claire ? Seriez-vous capable de l’expliquer à quelqu’un d’autre ?

représentation de la Trinité à la faculté de théologie catholique du Québec (UQTR), Montréal

Le symbole d’Athanase, qui constitue l’une des premières professions de foi complètes touchant la Trinité, la définit par ces mots :


"Du Père, du Fils et du Saint-Esprit, une est la divinité, égale la gloire, coéternelle la majesté. (...) Semblablement, tout-puissant le Père, tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit. (...) Dieu est le Père; Dieu, le Fils; Dieu, le Saint-Esprit: et il n’y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu. (...) Et dans cette Trinité, rien n’est premier ou dernier, rien n’est plus grand ou plus petit; mais toutes les trois personnes sont co-éternelles et co-égales."


Ainsi donc, suivant ce dogme le Père, le Fils et le Saint-Esprit seraient égaux par la puissance, par l’autorité et par l’éternité. Cependant, la question cruciale est la suivante : si l’on en juge d’après leur enseignement, Jésus Christ et ses apôtres, eux, croyaient-ils à la Trinité ? Quiconque répond par l’affirmative se heurtera à un grand nombre de problèmes pour le moins délicats.


Par exemple, en Marc 13:32 Jésus déclare: "Ce jour ou cette heure [ceux de l’exécution du jugement divin], nul ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le Fils, personne sinon le Père." Pourtant, si le Père et le Fils sont coégaux, comment celui-ci peut-il ignorer ce que celui-là connaît ? À quoi d’aucuns rétorqueront : ‘C’est que Jésus réunissait en lui deux natures. Dans ce passage, il s’exprime en tant qu’homme.’ Toutefois, quand bien même il en serait ainsi, que penser du "Saint-Esprit"? S’il constitue vraiment la troisième personne de la Trinité, pourquoi n’est-il pas dit qu’il partage la connaissance du Père ? La solidité d’une chaîne dépend toujours de son maillon le plus faible. Or le "Saint-Esprit", ne l’oublions pas, fait partie intégrante de la "chaîne" ou du concept trinitaire.


De même, quelque temps auparavant Jésus avait prononcé ces paroles: "Nul ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni qui est le Père si ce n’est le Fils." (Luc 10:22). Là encore, pourquoi n’est-il pas question du "Saint-Esprit"? S’il s’agit d’une personne consciente appartenant à la "divinité", coégale au Père et au Fils, pourquoi ne pénètre-t-elle pas ce que l’un et l’autre connaissent ?


Plus de 20 ans après la mort de Jésus et son ascension au ciel, l’apôtre Paul écrira : "‘Qui connaît la pensée du Seigneur [le Père]? Qui peut lui donner des conseils?’ Mais nous, nous avons la pensée du Christ." (1 Corinthiens 2:16, Bible en français courant). Comment peut-on posséder "la pensée du Christ" et néanmoins ignorer la "pensée du Seigneur" si le Père et le Fils sont réellement coégaux?


En Proverbes 8:22-24 nous lisons: "Le Seigneur m’a créée il y a très longtemps, comme la première de ses œuvres, avant toutes les autres. J’ai été établie dès le début des temps, avant même que le monde existe. Quand je suis née, il n’y avait pas d’océans." (Bible en français courant). Les premiers chrétiens avaient bien compris que cette description de la sagesse personnifiée désignait le Christ. Ainsi Edmund Fortman, bibliste trinitaire, écrivait : "Paul l’applique [Proverbes 8:22-31] au Fils de Dieu. Les apologistes l’ont invoqué pour démontrer devant Gentils et Juifs la préexistence du Verbe et le rôle qu’il a joué dans la création." (Voir Colossiens 1:15-17; Apocalypse 3:14). Mais si Jésus a commencé d’exister à un moment précis, s’il a été ‘créé’, ‘établi’, s’il est ‘né’ 's'il fut engendré' bien longtemps avant le début de sa vie terrestre, comment serait-il égal à son Père en éternité ? Au reste, seule une créature (autrement dit quelqu’un qui a eu un commencement) pouvait dire: "Je vis à cause du Père." (Jean 6:57,
Darby).


À maintes reprises, Jésus appela son Père "mon Dieu", et ce, même après sa résurrection et sa glorification au ciel (Matthieu 27:46; Jean 20:17; Apocalypse 3:2, 12). Or on ne considère quelqu’un comme ‘son DIEU ’ que lorsqu’on lui est inférieur et qu’on se compte parmi ses adorateurs. D’ailleurs, pourquoi le Père n’a-t-il pas employé une seule fois les mots "mon Dieu" en s’adressant à son Fils ? Comment se fait-il que ni le Père ni le Fils n’aient jamais appelé le "Saint-Esprit" "mon Dieu" ?


Si nous pensons que Jésus et DIEU sont le même personnage alors pourquoi Jésus à dit : "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui." (Jean 14:23)

Lorsque Jésus à dit : "le Père est plus grand que moi "(Jean 14:28)

Pourquoi Jésus a dit : "mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi." (Jean 16:32)

Et encore : "Celui qui m'a envoyé est avec moi, il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable." (Jean 8:16, 29)

Et :" Je parle selon ce que le Père m'a enseigné." (Jean 8: 28)

Lorsque Jésus parlait, c'est souvent qu'il parlait en donnant des images de la vie courante. Quand il parle de la vigne, il dit : "Je suis le vrai cep et mon Père est le vigneron " (Jean 15:1) Ne mentionne-t-il pas deux entités différentes. Le Vigneron qui est DIEU son Père et lui-même comme étant le cep de la vigne. Et il précise pour que nous fassions biens la différence :"Je suis le cep et vous êtes les sarments." (Jean 15:5).


Voilà qui donne à réfléchir, n’est-ce pas ?


Des
réactions qui brillent par leur absence


Si nous pensons que Jésus Christ se croyait égal à Dieu et qu’il se présentait comme tel, il nous faudra élucider un autre mystère: Pourquoi le "Nouveau Testament" ne fait-il pas la moindre allusion aux effets qu’un tel enseignement a nécessairement produits ? Mais quels effets ?, direz-vous !


Réfléchissez tout d’abord à l’impact que cette révélation aurait dû avoir sur les disciples de Jésus. Au début, ils voyaient sans doute en leur Maître un homme comme un autre, (voir Marc 6:3). Supposons maintenant qu’à un moment donné celui-ci leur ait appris qu’il était DIEU. Comment auraient-ils réagi ? Comment réagiriez-vous vous-même si vous compreniez soudain que vous vous trouvez devant DIEU en personne ?


À cette idée, Andrews Norton, l’un des premiers professeurs de l’École de théologie de Harvard, s’exclamait au siècle dernier: "Nous serions bouleversés, envahis par une indicible stupéfaction!" Et si nous nous rendions compte que nous nous sommes effectivement tenus en présence de DIEU, "nous ne cesserions de le proclamer avec le plus de force possible chaque fois que nous aurions l’occasion de parler de lui".


Mais, en toute objectivité, remarquons-nous une telle stupeur chez les disciples de Jésus lorsque nous lisons les Évangiles? Certains allégueront peut-être que pour les épargner Jésus ne leur a révélé que progressivement son identité véritable. Néanmoins, dans ce cas, pourquoi ne rencontre-t-on toujours aucune trace de leur surprise dans les lettres du "Nouveau Testament", qui ont pourtant été écrites des années après la mort et la résurrection du Christ? Leur silence ne paraît-il pas inexplicable ?


En outre, si Jésus s’était identifié à DIEU, cela aurait entraîné d’autres conséquences encore plus grandes. Pour les Juifs, qui croyaient que ‘le SEIGNEUR (...) est le SEIGNEUR UN, ou "le SEUL Seigneur", dire que le Christ était égal à DIEU en tant que deuxième personne de la Trinité revenait à blasphémer. "YaHWeH est notre DIEU, YaHWeH est un seul et unique" (Deutéronome 6:4). En Hébreux :"Yehwah 'Elohénou Yehwah 'éhadh."


Voilà qui soulève deux questions :


1) Pourquoi les rédacteurs du "Nouveau Testament" n’ont-ils pas expliqué, clarifié, commenté et défendu tant et plus cet enseignement si difficile à accepter pour les Juifs devenus chrétiens ? De toutes les doctrines chrétiennes, la Trinité aurait sans doute été celle qui méritait le plus d’éclaircissements.


2) Par ailleurs, pourquoi les Juifs incroyants qui combattaient farouchement et passionnément le christianisme ne se sont-ils pas élevés contre ce dogme qui aurait dû leur paraître monstrueux. Aucun article de foi ne pouvait déchaîner plus de polémiques que celui-là.


C’est ce qui a amené le professeur Norton à faire cette remarque :
"Si d’autres questions beaucoup moins délicates (par exemple la circoncision des non-Juifs convertis) ont engendré tant de doutes et de controverses que l’autorité des Apôtres suffisait à peine à faire triompher la vérité, il semble que cette doctrine [la Trinité] pourtant si étrange, si choquante et si invraisemblable a été introduite dans le silence le plus complet et adoptée sans hésitation, sans manifestations d’aversion, sans hostilité et sans aucun malentendu."


Voilà qui est à tout le moins troublant.


Ainsi donc, pourquoi les rédacteurs du "Nouveau Testament" n’ont-ils pas jugé bon d’expliciter la Trinité ? Pourquoi les Juifs opposés au christianisme n’ont-ils pas songé à la dénigrer ? Tout simplement parce que ni Jésus ni ses apôtres n’ont enseigné cette doctrine à laquelle la chrétienté souscrit maintenant dans son ensemble. Dans ce cas, d’où vient-elle ?


La
doctrine de la Trinité honore-t-elle DIEU ?


‘La Trinité a été reçue plus tard par la tradition, bien qu’elle ne soit pas définie par l’Écriture’, diront certains. Toutefois, comment concilier pareille origine avec cette déclaration de Paul consignée en Galates 1:8 " Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème ! "


La Bible avait prédit une période d’apostasie où beaucoup s’éloigneraient du vrai christianisme. Nous lisons: " Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons" (1Timothée 4:1). Puisque, d’après la Nouvelle encyclopédie catholique (angl.), la doctrine de la Trinité n’a pas été établie avant "le dernier quart du quatrième siècle", il convient que nous nous posions ces questions : Se pourrait-il que le dogme de la Trinité soit le fruit de cette apostasie ? S’agirait-il là d’une ‘doctrine inspirée par les démons’ ?


On peut en juger d’après les fruits que cet enseignement a portés. Lorsque les Juifs l’accusèrent d’être possédé du démon, Jésus répliqua: "Non, je ne suis pas un possédé; mais j’honore mon Père." (Jean 8:49). Que dire de la doctrine de la Trinité sous ce rapport ? Vous a-t-elle rapproché du Dieu de la Bible ? A-t-elle honoré DIEU en aidant les hommes à entretenir des relations plus étroites avec lui ? Laissons répondre les faits.


"La doctrine de la Sainte Trinité est extrêmement difficile à expliquer, et personne ne la comprend", reconnaissait un dignitaire catholique. Pourtant, toute personne sensée souhaite fonder sa foi sur des explications logiques. Est-il donc normal qu’un concept du Créateur soit inexplicable ? DIEU peut-il être honoré par une croyance que ‘personne ne comprend’ ? Les vrais chrétiens doivent connaître le DIEU qu’ils adorent. Le mystère n’a pas sa place dans leur foi. (Jean 17:3)


Qui plus est, au lieu de rapprocher les hommes du Père, la doctrine de la Trinité a un effet de reléguer ce dernier à l’arrière-plan. Par exemple, la tradition protestante l’a plongé dans une obscurité quasi totale. Pour vous en convaincre, demandez à ceux qui proclament "Louez le Seigneur!" à qui ils pensent quand ils s’expriment ainsi, et vous obtiendrez presque toujours cette réponse: "À Jésus Christ, bien sûr !"


Plus
près de DIEU... ou de Marie ?


Dans la tradition catholique, cette situation s’aggrave du fait que Marie est vénérée comme "Mère de Dieu", "Médiatrice de toutes les grâces", "Co-rédemptrice" et "Reine du ciel". Or tous ces titres sont autant de conséquences logiques du dogme de la Trinité. Témoin cette explication de la Nouvelle encyclopédie catholique : "Pour que Marie soit vraiment la mère de Dieu, il faut que les deux conditions suivantes soient remplies: qu’elle soit réellement la mère de Jésus et que Jésus soit réellement
  DIEU"


Pour montrer combien le Père a été éclipsé, citons cette satire où Pierre Bayle, protestant français du XVIIe siècle, s’étonnait qu’on n’ait pas encore décrit Dieu confiant l’univers à Marie, en disant

"que depuis ce jour-là, Dieu ne se mêlait de rien, et se reposait de tout sur la vigilance de Marie ; que les ordres avaient été expédiés à plusieurs anges d’aller notifier sur la terre ce changement de gouvernement, afin que les hommes sussent à qui et comment il fallait avoir recours à l’avenir dans les actes d’invocation, que ce n’était plus (...) à la Sainte Vierge comme à une Médiatrice, ou à une Reine subordonnée, mais comme à l’Impératrice souveraine et absolue de toutes choses". (Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, repris par Arnold Toynbee dans son livre La religion vue par un historien).

Par contraste, rappelons que YaHWeH réclame un attachement exclusif (Exode 20:5). Il a d’ailleurs formulé cet avertissement: "Je ne donnerai ma gloire à personne." (Ésaïe 42:8,
Crampon-Tricot).

 

Dès lors, tout montre qu’au lieu d’honorer DIEU en aidant les humains à s’approcher de lui, la doctrine de la Trinité l’a présenté sous un jour complètement faux. Il est donc évident que ses premiers défenseurs étaient des apostats, des individus qui s’étaient détournés du vrai christianisme.


D’où
vient-elle ?


Le fait est qu’on adorait des trinités bien avant l’avènement du christianisme. Par exemple, cette notion était très répandue dans les mythologies égyptienne et babylonienne. Mais comment s’est-elle introduite dans la chrétienté ? Le livre Histoire du christianisme (angl.), publié par Peter Eckler, nous l’explique en ces termes :


"S’il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n’en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L’Église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens (qui se différenciaient seulement de leurs compatriotes juifs en ce qu’ils saluaient Jésus comme le Messie promis) par l’incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Égyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme dignes de foi."


Cependant, étaient-elles réellement "dignes de foi" ? Qu’en pensez-vous ? Jésus Christ a déclaré on ne peut plus clairement que ses vrais disciples ‘adoreraient le Père en vérité’. (Jean 4:23, 24.) Oui, notre culte doit être conforme aux vérités énoncées dans la Parole de Dieu, la Bible. Pour ce faire, il importe que nous reconnaissions en Jésus Christ, non pas Dieu le Fils, mais "le Fils de Dieu". (Jean 20:31; 1 Jean 4:15.) Et de ce fait, il est également nécessaire et important que nous rejetions tous les mensonges issus du paganisme. (voir, le culte des images, des statues, de toutes représentations ou pratiques religieuses, le chapelet, l'encens, les cierges, ou cérémonies qui n'ont rien à voir avec ce que relate LA BIBLE.


[Note]


Sauf indication, les passages bibliques cités sont tirés de la Traduction Œcuménique de la
Bible.

Certains invoqueront le texte de Jean 5:17, 18 où nous lisons: "‘Mon Père, jusqu’à présent, est à l’œuvre et moi aussi je suis à l’œuvre.’ Dès lors, les Juifs n’en cherchaient que davantage à le faire périr, car non seulement il violait le sabbat, mais encore il appelait Dieu son propre Père, se faisant ainsi l’égal de Dieu." Cependant, Jean rapporte ici l’interprétation erronée que les Juifs avaient faite des paroles de Jésus. Ce sont eux qui en avaient déduit à tort qu’il se faisait "l’égal de Dieu". La preuve en est qu’ils l’accusaient également de violer le sabbat, ce qui était tout aussi faux. Voir Matthieu 5:17-19.

Pourquoi les Juifs qui s’opposaient au christianisme ne se sont-ils pas élevés contre cette doctrine qui aurait dû leur paraître monstrueuse ?


sont-ils passés ?

Les paroles consignées en Matthieu 24:36 au sujet de la date de la "grande détresse" ou "grande tribulation" se lisent ainsi dans la "Bible Crampon": "Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges du ciel, mais le Père seul." Vous aurez remarqué que les mots "ni le Fils" sont omis, bien qu’ils figurent dans la plupart des autres versions. Pourquoi ? De toute évidence, ce verset gênait les tenants de la Trinité. En effet, comment le Fils pouvait-il ignorer ce que le Père savait, si l’un et l’autre étaient coégaux? Dans un commentaire sur Matthieu 24:36, l’ouvrage intitulé "Le codex Sinaïticus et le codex Alexandrinus" (angl.), publié par les conservateurs du British Museum, donne cette explication: "Le Sinaïticus et le Vaticanus [des manuscrits de la Bible] ajoutent ‘ni le Fils’ après ‘ciel’. Ces mots, qui constituent manifestement la leçon originale, ont été supprimés de crainte qu’ils ne provoquent une méprise do
ctrinale."

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 03:00

POEME UNITARIEN

  

Oh je sais

Que vous croyez

En des choses

Qui me sont étrangères

Je ne me ferai jamais

A votre Trinité

L'Esprit

Le Fils

Le Père

A moins d'en faire

Les éléments

Premiers d'un inventaire

Y ajoutant

Pour s'amuser

Ou passer le temps

Des marrons glacés

Des filles de joie

La guerre des Roses

Une meute aux abois

Un hommage à Prévert

 

Je ne me ferai jamais

A l'idée qu'un humain

Fût-il Jésus

de Gaulle

César

Staline

Hitler

Se prenne pour Dieu

 

Je crois simplement

Que sans nuages

Le ciel est bleu

Que la soupe peut manquer de sel

Que l'abeille fournit le miel

Qu'un épais brouillard

Est une purée de pois

Et qu'il est grand temps

Que sonne le glas

Des délires pieux

   

Jacques Herman

© La Besace des unitariens, 2008

 

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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 12:58

Les unitariens étaient nombreux parmi les membres de la Société lunaire, cette société savante anglaise, de la fin du 18ème siècle, à laquelle appartenaient des hommes de science aussi prestigieux que James Watt (l’inventeur de la machine à vapeur) ou le chimiste Joseph Priestley (qui isola l’oxygène pour la première fois). Priestley lui-même fut ministre du culte et défenseur ardent de l’unitarisme.

A cette même société, qui se réunissait les soirs de pleine lune dans la région de Birmingham, appartenaient aussi les deux grands-pères de Charles Darwin : Erasmus Darwin, médecin, naturaliste, libre penseur et franc-maçon, et Josiah Wedgwood, qui initia la fabrique de porcelaine Wedgwood dont la renommée s’étendit jusqu’à la cour des rois.

Josiah était notoirement unitarien. Il en fut de même pour la majorité de ses enfants et en particulier pour sa fille Susanah, la mère de Charles Darwin. Charles, enfant, accompagna sa mère à l’église unitarienne de Shrewsbury (Le souvenir nous en est rappelé par une plaque présente aujourd’hui dans cette église).
Susanah mourut lorsque son fils avait huit ans. Par la suite, Charles s’éloigna de cette Eglise et, lorsqu’il envisagea de devenir pasteur, il choisit l’Eglise officielle : l’Eglise d’Angleterre. Mais il ne devint jamais pasteur et, après son long périple autour du monde, se contenta d’être naturaliste à la campagne.


Il retrouva l’Eglise unitarienne en épousant sa cousine Emma Wedgwood, elle aussi petite-fille de Josiah Wedgwood. A l’époque de son mariage, déjà, il s’était éloigné des convictions qui avaient fait de lui un fervent adepte de la " théologie naturelle ", cette théologie qui prévalait au 18ème siècle et qui expliquait tous les ajustements de la Nature par l’Intelligence de Dieu. Avec le temps, il allait montrer que la sélection naturelle peut, dans la durée, rendre compte de ces adaptations si caractéristiques dans le monde vivant. Sur le plan religieux, il devenait agnostique.

Emma, sa femme, souffrit de cet abandon de la foi par son mari, mais elle ne fit pas d’objections à ses recherches "  vous ne pouvez être dans l’erreur ", lui écrivait-elle,lorsque vous agissez selon votre conscience, souhaitant, en vous y efforçant sincèrement d’atteindre la vérité ".
Ne sachant plus s’il croit encore au Dieu créateur, Darwin défendra cependant jusqu’au bout ce qu’il appelle " la forme religieuse la plus élevée " : " l’idée d’un Dieu abhorrant le péché et aimant la justice ".

Alors que nombre de ses partisans (eugénistes), dans la seconde partie de 19ème siècle, verront les pauvres et les indigents comme des ennemis de la société, Darwin, lui, affirmera sa compassion : " Nous ne saurions restreindre notre sympathie, en admettant même que l’inflexible raison nous en fit une loi, sans porter préjudice à la plus noble partie de notre nature ".
N’avons-nous pas là l’écho de ce que Darwin entendit dans la bouche de sa mère et dans celle de sa femme ?

A l’heure où des chrétiens fanatisés s’attaquent à Darwin comme à un suppôt de Satan, on peut espérer que l’Eglise unitarienne, historiquement si proche de la science, tiendra
toute sa place, entre autres à Shrewsbury en particulier, lors des évènements qui célèbreront le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin, l’homme qui écrivit L’Origine des espèces !

texte de Christiane Silliau, Grande-Bretagne, envoyé à la Correspondance unitarienne le 2 octobre 08. Les domaines de  compétence de l'auteur sont la biologie et la philosophie des sciences ; elle s'intéresse entre autres à Emma Darwin et à Jérôme Monod. 
 

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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 13:00

La vie du pasteur Joseph Tuckerman (18 janvier 1778 - 20 avril 1840 ) illustre bien ce qu'était la philanthropie de l'Eglise unitarienne américaine du début du XIX ème siècle. Pasteur unitarien, débordant largement le cadre d'un ministère classique, il a fondé et dirigé "The Benevolent Fraternity of Unitarian Churches" (la Fraternité de bienfaisance des Eglises unitariennes). Réputé pour son action innovatrice auprès des pauvres de Boston et son militantisme en faveur des réformes sociales, il fut appelé "le père de l'action sociale américaine".

Joseph était fils d'un important propriétaire terrien, entrepreneur et fondateur de la première assurance américaine contre l'incendie. Après une enfance normale, il fit ses études universitaires à Harvard où il partagea sa chambre avec William Ellery Channing et Joseph Story (plus tard président de la Cour suprême du Massachusetts) qui devinrent ses amis pour la vie entière. Selon Channing, Tuckerman fut un étudiant ordinaire, sans solide projet de vie, et les trois années passèrent comme des vacances.

Il fut diplômé en 1798 et, après quelques autres études, fut intronisé pasteur à Rumney Marsh (actuellement Chelsea), tranquille village d'agriculteurs où il officia durant 25 ans. En 1824, Harvard le récompensa de son long service à Chelsea en lui décernant le diplôme de DD.(Doctor of Divinity, grade honorifique). Il reste peu de ses sermons de cette époque. Son pastorat ne fut sans doute pas remarquable, excepté son enthousiasme pour le travail auprès des marins qui demeuraient à Chelsea entre leurs voyages. Il consacrera d'ailleurs plus tard son travail social en tant que pasteur à Boston auprès des marins et de leurs familles itinérantes.

La gorge fatiguée il du cesser de prêcher en 1826. Il accepta alors l'invitation d'une association dirigée par Channing et qui regroupait des pasteurs en vue d'entreprendre un ministère pour les pauvres. La nouvelle Association unitarienne américaine (AUA), association sans but lucratif crée en 1825 pour promouvoir le travail missionnaire, assuma rapidement la responsabilité de l'ensemble de son ministère pour Boston. L'AUA versait à Tuckerman un salaire de 600 dollars par an.

Lorsqu'il commença ce ministère, Boston était en train de passer d'une petite ville commerciale d'import-export à une cité industrielle. L'afflux de paysans et émigrants pauvres changea l'aspect des basses classes de la société bostonienne. Les Eglises congrégationalistes et unitariennes étaient mal préparées et, de toute façon, mal disposées à aider des gens dont la pauvreté était censée provenir du péché, de la dissipation et autres vices.

Tuckerman voulait mettre en application les principes des chrétiens unitariens libéraux, à savoir que les humains étaient perfectibles quelles que soient les circonstances, que les privilégiés avaient une responsabilité morale et devaient s'occuper à résoudre les problèmes des citoyens ; on trouvait Dieu en chaque être humain. L'amour des autres était la plus grand preuve d'une vie chrétienne. "Il n'y avait pas d'être humain dépravé qui le soit complètement". Le christianisme devait permettre à chacun d'atteindre les plus hauts degrés de la perfection morale.

Avant de commencer son travail il fit des recherches sur la question sociale. Il lut les œuvres de philosophes européens comme Thomas Chalmers et Baron Degerando, étudia ce qui se faisait en Angleterre et en Europe continentale. Il continuera ses recherches tout au long de sa vie.

Au début il ne savait pas très bien quelle forme prendrait son ministère. Il allait simplement dans les rues de Boston, spécialement dans les environs des docks. Il se présentait aux gens qu'il pensait pauvres d'après leur habillement et leur conversation, s'invitait chez eux et parlaient avec les maris, les femmes, les enfants. Quelquefois il leur proposait de l'aide, un peu de bois, un peu d'argent ou des vêtements et établissait ainsi des liens de confiance et d'affection. Il demandait à tous d'envoyer leurs enfants à l'Ecole du dimanche et d'assister à ses conférences du dimanche soir dans une petite pièce qu'il louait, au-dessus d'une boutique de peinture, dans le Circular Building, au coin des rues de Portland et des Amis. Il se rendait compte de la misère noire des immigrants et des ravages que faisait l'alcool dans leur vie de famille. Il rencontrait des enfants que l'on envoyait voler ou se prostituer, ainsi que des veuves affamées et de vieux invalides.

Le nombre de familles qu'il visitait et aidait grossit rapidement. L’AUA récolta 2 000 dollars pour construire une nouvelle chapelle à Friend street en 1828 et une seconde à Pitts street en 1834. L'Ecole du dimanche était en plein essor. En 1836, lorsque Charles Barnard ouvrit une nouvelle chapelle pour les enfants ceux-ci étaient plus de 730.

Tuckerman se rendit vite compte que la mauvaise organisation des Eglises de Boston demandait une administration centralisée. La Fraternité bénévole "Ben Frat's" en prit la responsabilité et son activité pastorale put se développer. A la fin du XIXème siècle on comptait cinq chapelles, chacune ayant son propre pasteur, des écoles, un camp d'été et un centre de formation professionnelle.

A partir de 1832 la santé de Tuckermann commença à décliner ; deux pasteurs, les révérends Frederick T. Gray et Charles Barnard vinrent le seconder, mais sa santé demeurait fragile. En 1833 il partit en Angleterre pour se reposer ; là il noua amitié avec Lady Byron et Raja Rammohun Roy, réformateur hindou et fondateur du Brahmo Sama [un mouvement bouddhiste libéral]

Tout au cours de son ministère il plaida pour des réformes sociales et politiques. Il ne considérait pas l'alcoolisme comme une maladie , ni une faute morale mais proposait un traitement éducatif aidant à limiter les excès plutôt qu'une punition. Il demandait qu'on emploie des surveillants afin de s'assurer que les enfants allaient bien en classe. Il insistait pour que les enfants délinquants n'aient pas à être jugés, mais envoyés dans des fermes. Il faisait partie d'un groupe de pression pour la réforme des prisons et la création d'un programme éducatif dans les institutions pénales. Il a aidé à l'établissement de la ferme école de Thompson's Island. Il visitait les prisons et maisons de correction et s'occupait de la réinsertion des prisonniers libérés.

Il pensait que seule la charité chrétienne, nécessairement volontaire et privée, pouvait résoudre correctement le problème de la pauvreté à Boston. Il avait conclu de ses études sur les programmes gouvernementaux de France et d'Angleterre que ceux-ci ne faisaient qu'accroître la pauvreté. Donc il faisait pression contre et aurait voulu voir l'abolition de la charité municipale et d'Etat ; mais en cela il n'eut aucun succès.

Les écrits les plus importants de Tuckerman se trouvent dans les rapports concernant son travail ; on en trouve des extraits dans : "Joseph Tucckerman on the Elevation of the Poor" (paru en 1874). Il écrivit lui-même "The Principles and Results of the Ministry -at-Large in Boston", un résumé de son travail, à la fin de son ministère en 1838.

Dans les années 1830, son état de santé empira. Des amis lui conseillèrent un voyage en bateau à Cuba avec sa fille. Tuckerman fut enchanté d’y partir mais, peu après son arrivée, il mourut à La Havane.

D’après un article de Jedediah Mannis, paru sur le site de l’Unitarian Universalit Historical Society. 
Traduit en français et résumé par Noëlle Colle

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 15:04
Oberwesel--Fulgence-et-Jill-McAllister--2---PB061264--r--duit----20-.JPGJill K. McAllister (ex-présidente de l'ICCU et ministre du culte de San Jose People's Church à Kalamazo dans le Michigan, USA) et Fulgence Ndagijimana (président de l'Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi) à la rencontre internationale de l'ICUU à Oberwesel en novembre 2007.
 
photo Jean-Claude Barbier



Andrew M. Hill, Jill K. McAllister, Clifford M. Reed, 2002, A Global Conversation ; Unitarian / Universalism at the Dawn of the 21st Century, / Une conversation globale à propos des unitariens et de l’universalsime au début du 21ème siècle, ICUU, Prague, 384 p. (actes du 1er symposium de théologique de l’ICUU, tenu au collège Harris Manchester à Oxford, en Angleterre, du 25 au 30 juin 2001).

Préface 
de Jill McAllister, présidente de l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU)

I –Opening Session : 
Clifford Reed pour le discours (p. 2), Peter Hewis (chapelain du collège Harris Manchester) pour le culte (p. 9)

II – The Unitarian and Universalist World 1901-2001 : 
Seven Strands, Andrew Hill (p. 14), Attendance at 1901 Conference, Andrew Hill (p. 18), The Unitarian and Universalist World 2001, David Usher (p. 24).

III – Principal Speakers (communiquants) : 
At the Dawn of the New Century : The Canadian Contribution to the International Unitarian and Universalist Picture, Phillip Hewett (p. 36), Transylvanian Unitarian Theology at the Dawn of the New Century, Elek Rezi (p. 59), The Future of British Unitarianism, George Chryssides (p. 72), Roads for Traveling Souls : Unitarian Universalist Theology in the U.S., Rebecca Parker (p. 100), Unitarianism in North East India at the Dawn of the Twenty-First Century, Pearl Green Marbaniang (p. 127), Unitarian Theology in India, Plielad Lyngdoh (p. 156), The Spiritual Life of Unitarian Universalists, Lost and Found, Thandeka (p. 163).

IV – Additional Contributions : 
Czech Republic (p. 196), European Unitarian Universalists (p. 203), Finland (p. 207), Germany (p. 218), Hungary (p. 221), India (p. 228), Nigeria (p. 231), Pakistan (p. 242), Poland (p. 249), Romania (p. 264), Russia (p. 266), South Africa (p. 272), United Kingdom (p. 275), United States of America (p. 282).

V – Reviews and Conclusions by Principal Speakers.
Review : John Lidgley (p. 288), Rebecca Parker (p. 289), Philip Hewett (p. 291), Pearl Green Marbariang (p. 293), Thandeka (p. 294) ; Conclusions : Pearl Green Marbaniang (p. 297), Philip Hewett (p. 299), Thandeka (p. 301), Rebecca Parker (p. 301), John Midgley (p. 304)

VI – Worship Service : 
Worship Service, Rev. John Midgley (p. 310) ; In Search of a Spiritual Dual Citizenship, Rev. John Midgley (p. 317).

Appendices : 
symposium participants avec photos (25-30 juin 2001 à Oxford, et 30 mai-1er juin 1901 à Oxford) (p.328), Ordre du jour en 2001 (p. 332), présentation de l’ICUU, (p. 337), Index (p. 340)

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