Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
http://afcu.over-blog.org/categorie-1186856.html


 

Rechercher

Archives

Articles RÉCents

26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 13:08

suite aux pages précédentes


Les réfugiés religieux italiens qui fuyaient l'Inquisition catholique formaient des centres dans les villes ou ils avaient fui, principalement dans les Grisons et à Bâle avant la mort de Servet, et après à Genève et Zurich. Parmi les réfugiés italiens les plus importants on peut nommer Lelio Sozini [ndlr - prononcer Lélio], mieux connu dans l'histoire sous la forme latine de son nom Lelio Socin. (Il écrivait son nom en italien avec un "z" à la différence de son plus fameux neveux, Fausto Sozzini (Socin). Lelio est le fondateur du mouvement intellectuel anti-trinitaire qui trouve son origine dans l'enquête rationnelle et dans le doute. Il était né à Sienne le 25 mars 1525.

Lelio Socin était une homme pieux qui avait fait de la foi l'objet de ses recherches. Il avait étudié le droit à Padoue car on s'attendait à ce qu'il suive la tradition familiale. Il croyait que la jurisprudence avait besoin d'une base divine qu'il trouvait dans la parole révélée et écrite de Dieu. En conséquence, il commença à étudier la Bible avec une telle ardeur qu'il apprit le grec, l'hébreu et même l'arabe. Il découvrit rapidement que les dogmes les plus communément admis de l'Eglise étaient complètement opposés au texte biblique et que l'enseignement de l'Eglise était incompatible avec la raison. De ses études il en vint à douter du catholicisme et à considérer la divinité dans une perspective critique et juridique. A l'âge de 21 ans, il abandonna ses études, quitta Sienne et alla à Venise où l'anti-trinitarisme était déjà implanté. La tradition lie son nom avec la légendaire rencontre des réformateurs qui devait se tenir à Vicenza en 1546. Il quitta l'Italie en 1547 pour les Grisons, probablement par peur de l'Inquisition.

Les gens qui le connaissaient avaient une très haute opinion de lui – Melanchton était impressionné par ses talents et Bullinger (16) disait qu'il aurait été capable de conseiller un prince dans la conduite d'affaires difficiles (17). Mais devenu riche il consacrait tout son temps à l'étude de la théologie – Suisse, France, Angleterre, les Pays-Bas. En 1548, il arriva à Genève où il rencontra Calvin. Il séjourna un temps à Zurich, où il habita avec Pelikan, voyagea jusqu'à Bâle où il habita avec Sébastien Münster (18), professeur d'hébreu, et il entretient des contact avec Myconius, Grynaeus, Castellion (19), et Curione. En 1548, nous le trouvons en Angleterre où il rencontre Vermigli, alors professeur à Oxford, et Ochino, qui était arrivé là avec Vermigli en 1547. Finalement, en 1549, il fait de Zurich sa résidence secondaire où il était bien reçu. A Zurich il habite avec Pelikan, professeur d'hébreu, et s'entretient avec Bullinger qui était pour lui comme un père. Lelio se faisait beaucoup d'amis à cause de ses manières courtoises, sa profonde culture, son caractère franc et attirant, sa morale irréprochable et sa profonde piété.

(16) Heinrich Bullinger (1504-1575) un théologien suisse et la tête de l'Eglise de Zurich à partir de 1531. Il était l'auteur de la seconde Confession helvétique publiée en 1562.
(17) Melanchthoni, Philippi, Opera, (ed. Bretschneider) p. 382
(18) Sébastien Műnster (1489-1552), un moine franciscain et réformateur, professeur de théologie à Heidelberg (1524-1527) et d'hébreux à Bâle (de 1536). Il traduisit le Nouveau Testament en hébreu.
(19) Sébastien Castellion (1515-1563), un universitaire classique français et théologien. Il fut invité par Calvin en 1540 à diriger le Collège de Genève. Il ne s'accorda pas avec Calvin au sujet de la prédestination et dut quitter Genève pour Bâle en 1547. C'était un fervent supporter de la tolérance religieuse et, après la mort de Servet, il écrivit plusieurs traités à ce sujet pour propager la tolérance religieuse et la liberté de conscience..

Il était, néanmoins, profondément sceptique en matière de religion et examinait toujours les raisons fondamentales d'une doctrine avant de pouvoir l'accepter. Il exprimait rarement ses propres convictions mais continuait à chercher. La méthode d'investigation fut développée par Lelio sous forme de lettres adressées aux principaux réformateurs pour leur demander leur avis plutôt que par l'écriture de traités (20). Il les a d'abord adressées à Calvin à qui il vouait de l'admiration. Dans sa première lettre du 14 mai 1549, il l'interrogea sur la validité du mariage d'un protestant avec une catholique et sur la question d'un protestant assistant aux services religieux catholiques (21). Calvin répondit le 26 juin 1549 en indiquant qu'un chrétien ne pouvait épouser qu'une femme "qui serait sa compagne dans toutes les tâches de la vie de piété." La plus petite infraction à cette règle rendait le mariage vicié. Ainsi un chrétien commettait une profanation en épousant une femme catholique. Quand au baptême accompli par les catholiques, Calvin ne le considérait pas comme moins efficace. "Quoique", écrivait Calvin, "nous refusons aux papistes le nom d'Eglise, bien que parmi eux il y ait quelques restes de l'Eglise" (22).

(20) Faust Socinus a expliqué la méthode de son oncle dans un de ses écrits BFP, op. cit., vol. 1, p. 782.
(21) Calvini,J.,Ioannis, Calvini opera quae supersunt omnia (M. Bruhn, 1870 ; réimpression par Minerva, G.m.b.H, Frankfurt a. M., 1964). vol. XIII, p. 273.
(22) Ibidem, p. 308.

Dans une autre question que Lelio posa, il apporta tous les arguments contre la résurrection des corps qui pouvaient être réunis par la raison. Calvin fit très attention de ne pas entrer en une longue discussion à ce sujet, plutôt, il conclut : "Comme pour moi, j'accepte ce témoignage d'une telle manière que je n'autorise pas une pensée qui puisse remettre en cause ma foi." (23). Lelio, néanmoins, n'était pas satisfait de cette réponse et il déclara "ne croire en rien qui s'oppose à la raison". Il clama qu'il était difficile de ne pas donner foi à la parole de Dieu, mais en même temps "il n'en est pas moins difficile d'être persuadé par un futur impossible". Il insista pour que Calvin lui fournisse une claire démonstration de la justice divine, de la résurrection et de la transformation du corps périssable. Calvin insista sur une foi aveugle dans les Ecritures (selon son interprétation), mettant l'accent sur la volonté de croire. Calvin clama qu'il avait ses raisons pour croire, mais qu'il connaissait les limites de l'intelligence humaine et où l'investigation devait s'arrêter. Lelio, au contraire, était d'un caractère sceptique, recherchant les justifications rationnelles des affirmations de la religion.

(23) Ibidem, p. 311.

N'ayant pas reçu de réponses satisfaisantes de Calvin, Lelio alla vivre à Wittenberg, où il passa l'hiver de 1550-1551, étudiant à l'université. Là il lia connaissance avec beaucoup d'étudiants polonais, spécialement avec un certain J. Mączynski, et s'intéressa à la Pologne. Il visita brièvement Cracovie, à cette époque la capitale du pays, via Prague et Breslau. Cracovie était le centre de la culture italienne qui avait été importée là par la reine [ndlr - d’origine milanaise] Bona Sforza, épouse du roi de Pologne. Lelio y retrouva beaucoup d'amis italiens, parmi eux Francesco Lismanini (24) un franciscain italien qui était le confesseur de la reine et à qui il conseilla de quitter l'Eglise catholique. Lismanini devait devenir plus tard une figure éminente de l'Eglise calviniste polonaise. Après son retour en Suisse il prit le parti de Bolsec dans l'affaire Bolsec, et il accusa Calvin d'obscurcir la doctrine du salut par des disputes tordues (25). Bolsec se fâcha avec Calvin et fut emprisonné pour avoir rejeté la doctrine calviniste de la prédestination. Lelio s'insurgea contre le traitement infligé à Bolsec. Calvin, ses sentiments étant blessés, s'en expliqua dans une première lettre à Lelio du 1er janvier 1552, qu'il suivrait toujours sa règle de conduite : s'en tenir à la simple doctrine de la parole de Dieu et demanda à Lelio de ne plus l'importuner. Calvin regretta que Lelio se soit autorisé à se corrompre par des "pernicieuses fictions" et l'avertit de soigner sa curiosité qui le poussait à l'investigation en matière religieuse avant que l'indulgence de Calvin ne soit épuisée et "avant qu'il n'amène sur lui même un grand trouble." (26). La menace n'était pas vaine comme les évènements du procès de Servet l'année suivante devaient le démontrer clairement.

(24) Francesco Lismanini (1504-1556) a étudié en Italie en devint un prêtre franciscain. Il vint en Pologne comme confesseur de la reine, Bona Sforza. Il fut influencé par Lelio Socin et Bernardino Ochino et s'intéressa à la Réforme. En 1553 il voyagea en Europe et sous l'influence de Calvin il quitta l'Eglise catholique. Il revint en Pologne et devint assistant superintendant de l'Eglise calviniste en 1555. Après la mort du superintendant de l'Eglise, Cruciger, Lismanini perdit son influence sur les calvinistes polonais qui se tournèrent alors vers l'anti-trinitarisme. Il quitta la Pologne pour la cour du prince, Albrecht à Koenigsberg, où il mourut..
(25) Calvini, J., Opera, op. cit., vol. XIV, p. 229-230.
(26) Ibidem, p. 231.

Maintenant Lelio retourne son questionnement vers Bullinger pour lui demander pourquoi Jésus a interdit à ses apôtres de dire qu'il était le Christ ? Bullinger était aussi embarrassé que Calvin et lui donna un conseil similaire. Il trouva Lelio "très curieux" et très capable sur de détails pointilleux. Mais Lelio ne reçut que des réponses évasives comme "Sans le doute la théologie est théorique mais elle n'en est pas moins au delà de toute pratique " (27).

(27) Cité par Doumergue, É., in op. cit., vol. VI, p. 463.

A nouveau Lelio se retourna vers un autre ministre, Gualtero, un collègue de Bullinger, pour lui demander de définir metanoia (repentance). Pourquoi avons nous à nous repentir ? A nouveau, après une longue explication, Gualtero lui conseilla de respecter la simplicité des Ecriture plutôt que les inextricables énigmes de la philosophie humaine (28) Durant ses voyages Lelio rencontra Vergerio à Zurich, et Matteo Gribaldi à Bologne. Le jour du martyre de Servet il était à Padoue. Naturellement il blâma Calvin pour ce "fait accompli", mais il maintint ses relations avec les gens de Genève et autorisa que ses vues sur la Trinité soient exprimées. Les Genevois furent alors convaincu qu'il collaborait avec Castellion contre Calvin.

(28) Doumergue, É., op. cit., vol. VI, p. 464.

Lelio commença son enquête et l'interrogation des autres comme méthode d'apprentissage, mais bientôt il commença à répandre ses propres idées, en évitant d'offenser directement ses adversaires et en prétendant toujours être un disciple et non un maître. Cette technique ne pouvait lui réussir indéfiniment.

Après sa dernière visite à Genève, Calvin confia son jugement sur lui à Bullinger : "C'est un homme d'une insatiable curiosité", mais il était effrayant de voir à quel point il pouvait être irritant (29) Bullinger répondit qu'il essaierait de calmer Lelio du moins autant qu'il le pourrait (30) mais Calvin ne fut pas rassuré : "Jusqu'à quel point Lélio est il calme là bas [Bâle], je ne sais pas, mais à la fin il fera, comme il a fait ici [à Genève], vomissant le venin dont il s'est nourri. J'ai toujours senti que son esprit était étrange…." (31).

(29) Calvini, J., Opera, op. cit., vol. XV, p. 208.
(30) Ibidem, p. 230.
(31) Ibidem, p. 230.

Les accusations maintenant pleuvaient contre Lelio de tous les côtés, Gratarolus, un médecin de Bâle, montra qu'il était d'accord avec les défenseurs de Servet (32) ; Vergerio parla de conspiration des Italiens et Bullinger essayait de lui parler en père. Lelio protesta contre ces accusations et tendit à Bullinger sa confession de foi qui était basée sur le Symbole des Apôtres.


(32) Ibidem, p. 354.

Ce document était un document astucieusement écrit dans lequel Lelio évitait une affirmation directe de sa foi. Il dit seulement qu'il honore les trois grandes confessions de foi (catholique, luthérienne et calviniste) autant qu'il le devrait, et reconnaît que la doctrine de la Trinité a existé pendant des siècles. Il déclare qu'il a revu toutes les doctrines au sujet desquelles il a été accusé et déclare qu'il ne souhaite pas en professer de nouvelles, au contraire, il veut être fermement attaché aux doctrines enseignées de manières unanimes par tous les théologiens. Il veut rester proche de la plus simple vérité de Dieu, abandonné les disputes, les débats sur les opinions, les questions épineuses et les labyrinthes inextricables. Bullinger, en revoyant cette confession, proposa quelques corrections et déclara qu'il était satisfait. Mais cette affaire n'eut pas d'effet sur Lelio ; il devint maintenant plus réservé et ne questionna plus les théologiens de renommée. Il se contenta d'écrire ses doutes et de communiquer ses pensées à ses compatriotes italiens. De plus, de mauvaises nouvelles arrivaient d'Italie : Sienne avait perdu son indépendance en 1551 ; sa mère était morte en 1554 ; son père en 1555. Sa propriété était confisquée par l'Inquisition, et le reste de ses parents étaient condamnés à fuir où à être emprisonnés. Il déménagea à Zurich et y fit retraite, ses modestes ressources ne l'autorisaient plus à voyager, mais il resta en bons terme avec Calvin (33).

(33) Calvini, J., Opera, op. cit., vol. XVII, p. 604, 652.

En 1557 il entreprit à nouveau un voyage en Pologne et emportant des lettres de recommandations en autres de Calvin, au Prince Radziwi (34) et à Jan Łaski, ce dernier était un des principaux réformateurs de Pologne. Il fut reçu en Pologne avec les honneurs et rencontra indubitablement Biandrata (35) et Alciati qui encouragèrent les débuts du mouvement anti-trinitaire en Pologne. A son retour de Zurich à travers l'Italie il décrivit la Réforme en Pologne dans sa lettre à Calvin (36). Son neveu, Faust Socin, qui avait émigré d'Italie à Lyon en 1551, revint le visiter plusieurs fois à Zurich. Lelio mourut le 14 mai 1562 à l'âge de 37 ans. Son neveu vint à Zurich et, à ce moment, fut informé de la mort de son oncle et qu'il héritait de ses manuscrits. Il en fut inspiré et ceux-ci lui ont donné une direction pour ses propres études qui sont maintenant bien documentées (37). A la fin Faust Socin posa les bases des doctrines qui devaient se développer à la maturité de l'Eglise socinienne de Pologne. Lelio n'a publié que très peu ; seuls deux traités ont été préservés : Tractatus aliquot theologici qui contient les dissertations De Sacramentis et De resurrectione corporum, publiées à Amsterdam en 1654 (38). Le chercheur italien Cantimori a publié, à partir d’un manuscrit préservé à la bibliothèque de l'université de Bâle, des fragments d'un autre traité "Thèses sur le Fils et la Divine Trinité" (Theses de Filio Dei et Trinitate) (39). Il a aussi établi qu'il est l'auteur du traité "Commentaire de Jean 1" (Brevis explicatio, in primum Joannis caput) qui a été publié dans une collection d'auteurs unitariens polonais et transylvaniens et éditée par Biandrata et David en 1568 comme le Livre II Chapitre 11 de "La Fausse et Vraie Connaissance du Dieu Un le Père, le Fils et le Saint Esprit" (De falsa et vera Unius Dei Patris, Filii et Spiritus Sancti cognitione libri duo) a pour auteur Lelio Socin. On suggère aussi que les "rhapsodies" mentionnées par la tradition sociniennes de Pologne comme écrites par Lelio seraient les notes de travail de Lelio sur divers sujets, quelques unes ont probablement été éditées par Biandrata et publiées comme le Chapitre 15, Livre II de la publication connue sous le nom de "Mots Ambigus de la Sainte Ecriture" (Voces ambiguae, quae passim in Scripturis reperiuntur) (40).

(34) Giorgio Biandrata (1515-1588). Médecin italien de Saluzzo et activiste anti-trinitaire. Il a étudié la médecine à Montpellier. En 1552 il est retourné en Italie pour organiser les congrégations protestantes et fut forcé de fuir d'Italie à Genève en 1557. Il y entreprit des débats avec Calvin qui cassa toutes les relations avec Biandrata. Effrayé du sort de Servet, Biandrata quitte Genève en 1558 pour la Pologne où il devient le médecin de la reine Bona Sforza. Il rejoint l'Eglise calviniste mais il était un des plus actifs promoteurs de l'agitation anti-trinitaire. Après la séparation entre les trinitaires calvinistes et les anti-trinitaires, Biandrata quitta la Pologne en 1562 pour la Transylvanie, il devient le médecin de la reine Isabella, veuve du prince Jean Zápolya. Il apprécia le soutien du roi de Hongrie, Jean II (qui est aussi le prince de Transylvanie nommé Jean Sigismond). Biandrata était actif dans les matières religieuses et promut Francis Dávid au grade de superintendant et prédicateur de la cour. Les deux ont développé un mouvement anti-trinitaire significatif qui demeurait en contact étroit avec le mouvement en Pologne. Ils ont édité et partiellement écrit les premières publications significatives anti-trinitaires. De falsa et vera Unius Dei Patris, Filii, et Spiritus Sancti cognitione, libri duo (Albae Juliae = Gyulafehérvár, 1568). Quand le catholique Stefan Báthory devient roi et que Biandrata perdit son influence sur la cour, il s'opposa à la propagande de Dávid contre l'adoration du Christ et invita Socinus en 1578 à débattre de cette question avec Dávid. Biandrata manœuvra pour unir les ministres contre Dávid et ils l'accusèrent de blasphème devant la Diète. Comme résultat, Dávid fut condamné par la diète princière d'Alba Julia (Weissenburg) à l'emprisonnement à vie où il mourut en 1579. L'affaire Dávid causa une protestations contre Biandrata et Socinus . Biandrata, en disgrâce, rejoignit la cour de Stefan Báthory en Pologne en 1580 où il mourut.
(35) Calvini, J., Opera, op. cit., vol. XVII, pp. 609, 650.
(36) Calvini, J., Opera, op. cit., vol. II, p. 118 ; vol. I, pp. 362, 423, 433, 476, 508, 782 ; vol. II, pp. 505, 625, 640.
(37) Reproduit par Trechsel, Die protestantischen Antitrinitarier vor F. Socin. (Heidelberg, 1839).  pp. 438-446.
(38) Delio Cantimori et Elizabeth Feist, eds., Per la storia degli eretici italiani del secolo XVI in Europa (Roma : Reale Accademia d’Italia, 1937). pp. 57-61.
(39) De falsa et vera Unius Dei Patris, Filii,  et Spiritus Sancti cognitione, libri duo. (Albae Juliae, 1568). Réimpression ćditće par Robert Dán, introduction par Antal Pirnát (Utrecht : Bibliotheca Unitariorum, 1988). pp. 297-324; 355-386.
(40) Doumergue, É., op. cit., vol. VI, p. 454. Trechsel, F., Die protestantischen Antitrinitarier. T. II. op. cit. M. Hillar, "From the Polish Socinians to the American Constitution." dans A Journal From the Radical Reformation.  A Testimony to Biblical Unitarianism. vol. 3, n° 2, pp. 22-57, 1994.

L'influence de Lelio fut plus grande après sa mort que de son vivant. Il inventa un nouveau regard sur la théologie qui exigeait des réponses rationnelles aux questions théologiques. Une telle position ne laissait pas de place au dogme ; l'Ecriture seule était vue comme un témoignage et non comme un reliquaire de dogmes inventés. Le rôle de la volonté humaine et de l'intellect était élevé au plus haut niveau, l'homme devenait capable de commander ses propres décisions morales sur une base rationnelle. L'esprit humain trouvait sa propre place et son autorité. L'Eglise perdait son surnaturalisme et devenait une société de croyants. Les sacrements étaient dépouillés de leurs pouvoirs magiques et devenaient des cérémonies. Quelques personnes ont comparé les concepts de Lelio à la doctrine de Servet mais sans la métaphysique. Une fois que la philosophie métaphysique de Servet, qui lui servait d'instrument pour la négation radicale des dogmes chrétiens a été supprimée, cela a développé avec Lelio et Faust une nouvelle religion (41). Lelio était le leader et un des fondateurs de l'anti-trinitarisme. Il a semé la graine d'une nouvelle approche de la religion du dogme religieux ; qui devait fleurir dans le socinianisme de son neveu de son école.

(41) Samuel Przypkowski, dans Chmaj, ed., op. cit., vol.1, pp. 11-30. Zbigniew Ogonowski, “Faust Socinus (1539-1604)” dans Jill Raitt, ed., préface de Robert M. Kingdon, Shapers of Religious Traditions in Germany, Switzerland, and Poland 1560-1600, traduit par Zofia Grzybowska, (New Haven et Londres : Yale University Press, 1989), pp. 195-210. Zbigniew Ogonowski, Faustus Socyn (1539-16604). “Życie, umysłowość, myśl religijna.” dans Wolna Myśl Religijna, n° 3-4 (25-26) 1999, pp. 3-14. Delio Cantimori, op. cit., pp. 340 & ff.

à suivre ...

Partager cet article
Repost0

commentaires