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le calice des unitariens

chaque communauté unitarienne arbore un blason ou un logo. Voici celui des unitariens qui sont regroupés au sein de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU). Voir sur son site à la rubrique "le calice des unitariens"
http://afcu.over-blog.org/categorie-1186856.html


 

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 19:13

suite des articles précédents


Psychologiquement, Servet est un esprit assoiffé de reconnaissance. Ayant tourné le dos au catholicisme, il cherche des interlocuteurs et espère-t-il, des alliés. Il séjourne à Bâle en 1530, une cité qui a la réputation d’avoir su négocier libéralement son passage à la Réforme. Le prédicateur du lieu, Oecolampade, fait au départ bon accueil à l’Espagnol mais sa pensée radicale les sépare très vite.


L’année suivante, il se rend à Strasbourg et fréquente Martin Bucer, qui ne tarde pas à l’expulser à son tour de la ville. Son livre sur les Erreurs de la Trinité est très mal accueilli par Bucer, qui le réfute dans une conférence publique. Servet, qui aurait pu s’en douter, s’en plaint : « Certains se scandalisent parce que j’appelle le Christ prophète: c’est que du moment qu’ils n’ont pas eux-mêmes cette habitude, il leur semble que ce serait du judaïsme ou du mahométisme ». Derrière cette remarque, on peut percevoir son désarroi : venu d’ailleurs, du monde de la Méditerranée, personne ne le comprend et il se sent rejeté…


Michel-Servet--Don-Miguel-de-Serveto-et-les-moulins-de-l-in.gifC’est alors que Servet se tourne vers Calvin. Calvin, qui n’est pas encore l’homme de Genève, jouit très tôt d ’une réputation de théologien de pointe, auréolé de sa proximité avec le recteur de l’Université de Paris, Nicolas Cop, qui a prononcé un discours retentissant favorable aux nouvelles idées en 1533.

 

caricature de Calvin transformé en moulin à vent et poursuivant de sa vincicte le petit Michel Servet, le transperçant de sa lance, lui et ses livres.


Cette même année 1533, un épisode énigmatique se déroule à Paris. Servet donne rendez-vous à Calvin rue Saint Antoine en vue d’échanger sur la Trinité et le baptême des enfants mais pour une raison inconnue, il ne s’y montre pas, contrairement à Calvin qui s’y rend. Cette rencontre manquée est comme le signe prémonitoire d’une impossible convergence intellectuelle. Car Calvin, qui a lu le pamphlet de Servet, redoute qu’avec de telles idées, ce ne soit la chrétienté tout entière qui vole en éclats. Le but de Calvin est de réformer l’Eglise, et non pas, comme l’espère Servet, d’élaborer une synthèse des trois monothéismes. Dans un sermon de 1555, prononcé au Temple de Saint-Pierre deux ans après le bûcher de Champel, Calvin, pour se justifier, accuse l’Espagnol de s’être voulu le fondateur et le prophète d’une nouvelle religion, « mêlant l’Evangile à l’Alcoran de Mahomet ! ». Aux yeux du réformateur, le blasphème est patent.


Après la phase de déconstruction du dogme, Michel Servet va passer à la phase de re-fondation, qui fait l’objet d’un second ouvrage, la Restitution du christianisme, publié en 1553. Cette publication lui sera directement fatale. Par son titre même, ce deuxième livre s’oppose à l’Institution de la religion chrétienne de Calvin. Il ne s’agit ni plus ni moins que du « retour de toute l’Eglise apostolique à ses origines… ». Servet est convaincu que les réformateurs sont restés prisonniers du formalisme, qu’ils demeurent à la surface des choses, il juge leur doctrine de la justification par la foi « abstraite »… La véritable religion ne peut pas se contenter de réformer les institutions de la papauté, elle exige une refonte totale de ses fondements, seule à même de répondre aux aspirations de l’Homme des temps nouveaux.

à suivre ....

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